Abréviations Conventionnelles

  • AB. Ausgewaehlte Bemerkungen über den bohairischen Dialect im Pentateuch koptisch
  • AC. The Apostolical Constitutions or canons of the Apostels in coptic
  • AM. Hyvernat, Actes des martyrs
  • Br. Tuki, Bréviaire copte
  • C. P. de Lagarde, Catenæ in Evangelia
  • D. Guidi, Vie et récits de l'abbé Daniel
  • EM. Budge, St. Michael the Archangel
  • Fr. R. Fr. Rossi, Cinque Manoscritti
  • G. Budge, The martyrdom and miracles of S. George of Cappadocia
  • HM. Histoire des monastères de la Basse-Egypte
  • Isaac. Histoire du Patriarche Isaac
  • IT. The martyrdom of Isaac of Tiphre
  • J. Ph. Martyre de Jean de Phanidjôit
  • K. Kircher, Lingua aeg. restituta
  • Kef. Un Evêque de Keft au VIIe siècle
  • Lam. Lamentations de Jérémie
  • MS. Revillout, Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres…
  • Ord. Ordinal
  • OSE. La traduzione copta di un Omelia di St. Efrem
  • P. Amélineau, Histoire de St. Pakhôme
  • Rec. Champ. Recueil d'ét. égyp. dédiées… à Champollion, 1922
  • Rit. Rituel
  • Sin. Sinuthii Arch. vita bohairice
  • Test. Guidi, Il testo copto del Testamento di Abramo, etc.
  • Th. Théot. Théotokies
  • Z. Zoega, Catalogue

Les autres abréviations sont suffisamment connues.

1. Articles and Pronouns

1. Articles et Pronoms

Chaptire I

De l'Article

Chapter 1

The Article

A. Formes

Il y a en copte deux articles: l'article défini et l'article indéfini.

I. Article défini

L'article défini se divise en faible et en fort:

faiblefortN.E.
masc.leⲡ- ⲫ-ⲡⲓ-pꜣ-
fém.laⲧ- ⲑ-ϯ-tꜣ-
pl.lesⲛⲓ- ⲛⲉⲛ-nꜣ-, nꜣ n

et s'emploient au lieu de devant les lettres et quelquefois devant ⲟⲩ.

L'article faible détermine d'une manière moins précise; il se place devant les noms génériques ou abstraits et devant les noms d'êtres uniques.

L'article fort ⲡⲓ- ϯ- détermine avec plus de précision, il indique un individu en particulier.

Article faible Article fort
ⲫ-ⲛⲟⲩϯ Dieu ⲡⲓ-ⲛⲟⲩϯ le dieu
ⲧ-ⲫⲉ le ciel ϯ-ⲫⲉ ⲙ̀ⲃⲉⲣⲓ (Théot. 117)() le ciel nouveau
ⲫ-ⲣⲏ le soleil ⲡⲓ-ⲣⲏ ⲛ̀ⲧⲉ ϯ-ⲙⲉⲑⲙⲏⲓ (Théot. 117)() le Soleil de Justice

En général, on emploie l'un ou l'autre article selon le degré de détermination qu'on veut donner au nom.

Remarques.

  1. Les mots qui commencent par prennent généralement l'article ⲡⲓ- et ceux qui commencent par ⲟⲩ, , l'article ⲡ-:

    ⲡⲓ-ⲁⲥⲉⲃⲏⲥ «l'impie»

    ⲡⲓ-ⲁⲧϩⲏⲧ «l'insensé»

    ⲡ-ⲟⲩⲣⲟ «le roi»

    ⲡ-ⲱⲛϧ «la vie»

  2. Pour éviter toute équivoque on dit:

    ⲫ-ⲓⲱⲧ «le père»

    ⲡ-ⲓⲱⲧ «l'orge»

    ⲫ-ⲓⲟⲙ «la mer»

    ⲡ-ⲓⲟⲙ «le récipient du pressoir»

L'article ⲛⲉⲛ- ne s'emploie que devant un nom mis en annexion, ⲛⲓ- peut être usité partout:

ⲛⲉⲛ-ϣⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲡⲓ︤ⲥ︦ⲗ︥

«les fils d'Israël»

ⲛⲉⲛ-ⲙⲱⲓⲧ ⲙ̀ⲫⲣⲱⲙⲓ (Pr. 5, 21)(Proverbs 5:21)

«les voies de l'homme»

II. Article indéfini

Sing. ⲟⲩ- «un, une» (A.E. wꜥ-), plur. ϩⲁⲛ-1 «des»; (état construit du subst. dém. hín, (S) ϩⲟⲉⲓⲛⲉ «quelques»):

Ex.

ⲟⲩ-ⲣⲱⲙⲓ

«un homme»

ϩⲁⲛ-ⲣⲱⲙⲓ

«des hommes»

ⲟⲩ-ⲥϩⲓⲙⲓ

«une femme»

ϩⲁⲛ-ϩⲓⲟⲙⲓ

«des femmes»

Lorsque ⲟⲩ- est précédé de la préposition ⲉ- «vers», on contracte ⲉ ⲟⲩ en ⲉⲩ:

ⲉⲩϣⲁϥⲉ

«vers un désert»

ⲉⲩⲥⲟⲡ

«en une fois»

ⲟⲩ- est une forme abrégée de ⲟⲩⲁⲓ «un» (A.E. wꜥ.w).

B. Syntaxe de l'article

I. Emploi de l'article

Défini et indéfini

Placé devant un adverbe ou une construction prépositive, l'article défini ou indéfini lui donne le sens d'un substantif ou d'un adjectif:

ⲛⲓ-ⲉϩⲣⲏⲓ

«les supérieurs (litt. les au-dessus)»

ⲡⲓ-ⲥⲁⲃⲟⲗ

«l'extérieur, le dehors»

ⲡⲓ-ⲥⲁϧⲟⲩⲛ

«l'intérieur, le dedans»

ⲡⲓ-ϣⲁ-ⲉⲛⲉϩ

«l'Eternel (litt. le jusqu'à l'éternité)»

ⲓⲱⲥⲉⲫ ⲡⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲛⲁⲍⲁⲣⲉⲑ (Jean 1, 46)(John 1:46)

«Joseph de Nazareth»

ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ⲑⲱⲛ ⲡⲉ ⲡⲁⲓⲣⲱⲙⲓ (Kef. 355)()

d'où est «cet homme?»

ⲑⲙⲉⲧⲟⲩⲣⲟ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲕⲟⲥⲙⲟⲥ ⲟⲩ-ⲡⲣⲟⲥ-ⲟⲩ-ⲥⲏⲟⲩ ⲧⲉ ⲑⲙⲉⲧⲟⲩⲣⲟ ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲙ̀ⲡⲉⲛϭ︤ⲥ︥ ⲟⲩ-ϣⲁ-ⲉⲛⲉϩ ⲧⲉ. (AM. 17, 20)()

«Le royaume de ce monde est éphémère, mais celui de N.-S. est éternel»

2. Article défini seul

L'article défini accompagne généralement les mots au vocatif, soit seul, soit avec l'interjection :

ⲣⲁϣⲓ ⲧ-ϣⲉⲣⲓ ⲛ̀ⲥⲓⲱⲛ (Zach. 2, 10)(Zechariah 2:10)

«réjouis-toi, fille de Sion»

ⲁⲙⲏ ⲉⲡⲉⲥⲏⲧ ϯ-ⲡⲁⲣⲑⲉⲛⲟⲥ ⲧ-ϣⲉⲣⲓ ⲙ̀ⲃⲁⲃⲩⲗⲱⲛ (Is. 47, 1)(Isaiah 47:1)

«descends, ô vierge, fille de Babylone»

ⲱ ⲡϭ︤ⲥ︥ ⲛⲟϩⲉⲙ ⲛ̀ⲧⲁⲯⲩⲭⲏ (Ps. 114, 5)(Psalms 114:5)

«Seigneur, sauve mon âme»

On dit régulièrement avec l'article défini ⲫ-ⲛⲟⲩϯ «Dieu». Les autres noms propres ne prennent généralement pas d'article. On trouve cependant quelques noms de lieu avec l'article défini:

ⲃⲁⲃⲩⲗⲱⲛ, ⲑ-ⲃⲁⲃⲩⲗⲱⲛ

«Babylone»

ⲧ-ⲕⲁⲛⲁ (Jean 2, 1)(John 2:1)

«Cana»

ⲑ-ⲃⲁⲥⲁⲛ (Deut. 3, 3)(Deuteronomy 3:3)

ϯ-ⲃⲁⲥⲁⲛ (Deut. 3, 13)(Deuteronomy 3:13)

«Bassan» (Cf. AB. 54, 55)()

3. Article indéfini seul

Outre les cas du § 46, l'article indéfini s'emploie:

  1. Dans un sens partitif comme l'article partitif français du, des:

    ⲟⲩ-ⲛⲟⲩⲃ ⲛⲉⲙ ⲟⲩ-ⲗⲓⲃⲁⲛⲟⲥ ⲛⲉⲙ ⲟⲩ-ϣⲁⲗ (Mt. 2, 11)(Matthew 2:11)

    «de l'or, de l'encens et de la myrrhe»

  2. Avec les noms abstraits et génériques; il se traduit alors en français par l'article défini:

    ⲟⲩ-ⲣⲁⲙⲁⲟ ⲛⲉⲙ ⲟⲩ-ϩⲏⲕⲓ

    «le riche et le pauvre»

    ⲟⲩ-ⲥⲟⲫⲓⲁ ⲛⲉⲙ ⲟⲩ-ⲥⲃⲱ (Pr. 1, 2)(Proverbs 1:2)

    «la sagesse et la science»

  3. Dans les expressions adverbiales comme:

    ϧⲉⲛ ⲟⲩ-ⲥⲱⲟⲩⲧⲉⲛ

    «avec droiture»

    ϧⲉⲛ ⲟⲩ-ⲙⲉⲧⲟϫⲓ (Pr. 1, 11)(Proverbs 1:11)

    «avec iniquité»

II. Suppression de l'article

Un substantif ne prend pas d'article:

1. Quand il est uni intimement à un autre substantif qui le précède, de manière à ne former avec lui qu'un seul tout, soit que le premier ait la forme abrégée ou la forme pleine:

ⲡⲓ-ⲛⲉⲃ-ⲏⲓ

«le maître de la maison»

ⲟⲩ-ⲓⲁϩ-ϫⲱⲓⲧ

«une plantation d'oliviers»

ⲟⲩ-ⲭⲗⲟⲙ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲃ

«une couronne d'or»

2. Quand il s'unit à un verbe précédent pour former un nom ou un verbe composé:

ⲙⲁⲥ-ⲛⲟⲩϯ

«mère de Dieu»

ϯ-ⲱⲟⲩ

«glorifier»

ⲟⲩⲁⲙ-ⲥⲛⲟϥ

«sanguinaire»

ⲉⲣ-ⲛⲟⲃⲓ

«pécher»

3. Un nom indéterminé précédé d'une préposition est quelquefois sans article:

ⲁϥⲛⲁⲩ ⲉ-ⲣⲁⲥⲟⲩⲓ (Jér. 23, 28)(Jeremiah 23:28)

«il vit un songe»

ⲉϥⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲱⲓⲕ (Ps. 36, 25)(Psalms 36:25)

«cherchant du pain»

4. Dans les énumérations de noms, spécialement quand les parties sont unies par ϩⲓ, ⲓⲉ, ⲉⲓⲧⲉ, ⲟⲩⲇⲉ:

ⲟⲩⲟⲛ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧⲁϥⲭⲁ ⲥⲟⲛ ⲛ̀ⲥⲱϥ ⲓⲉ ⲥⲱⲛⲓ ⲓⲉ ⲓⲱⲧ ⲓⲉ ⲙⲁⲩ ⲓⲉ ⲥϩⲓⲙⲓ ⲓⲉ ϣⲏⲣⲓ ⲓⲉ ⲓⲟϩⲓ ⲓⲉ ⲏⲓ (Mt. 19, 29)(Matthew 19:29)

«quiconque aura quitté son frère ou sa sœur ou son père ou sa mère ou sa femme ou ses enfants ou son champ ou sa maison»

5. Devant la forme avec suffixes des substantifs, qu'ils aient les autres formes ou non. La détermination se fait alors par le pronom suffixe qui s'accorde avec le mot mis en annexion. Tels sont:

ⲁⲩⲣⲏϫ⸗extrémité
ⲓⲁⲧ⸗regard
ⲕⲉⲛ⸗sein
ⲣⲁⲧ⸗pied
ⲣⲱ⸗ (ⲣⲟ)bouche
ⲥⲟⲩⲉⲛ⸗prix
ⲧⲟⲧ⸗main
ϧⲏⲧ⸗milieu, ventre
ϩⲏⲧ⸗bout (de la main, du pied)
ϩⲑⲏ⸗ (ϩⲏⲧ)cœur
ϩⲣ⸗ (ϩⲟ)face
ϫⲱ⸗tête

Ex:

ⲣⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲛⲓⲁⲥⲉⲃⲏⲥ (Pr. 10, 32)(Proverbs 10:32)

«la bouche des impies» (litt. leur bouche des impies)

ϩⲏⲧⲥ ⲛ̀ⲧϫⲓϫ (Lév. 8, 23)(Leviticus 8:23)

«le bout de la main» (litt. son bout de la main)

Cette tournure est régulièrement employée dans les prépositions formées de ces mots:

ϧⲁ-ⲣⲁⲧϥ ⲙ̀ⲡⲓϣϣⲏⲛ (Gen. 18, 8)(Genesis 18:8)

«au pied de l'arbre»

ⲉ-ⲧⲟⲧⲟⲩ ⲛ̀ⲛⲉϥϣⲏⲣⲓ (Gen. 30, 35)(Genesis 30:35)

«aux mains de ses fils»

ϧⲁ-ϫⲱϥ ⲙ̀ⲡⲉϥⲁⲗⲟⲩ (Gen. 33, 14)(Genesis 33:14) Cf. AB. 50

«devant son enfant»

Remarques.

1. Il ne faut pas confondre ⲣⲟ ⲣⲱ⸗ «bouche» et ⲣⲟ pl. ⲣⲱⲟⲩ «porte»; dans ce dernier sens on emploie l'article:

ⲛⲓ-ⲣⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲉⲥⲏⲓ (Pr. 5, 8)(Proverbs 5:8)

«les portes de sa maison»

2. Les trois noms ⲧⲟⲧ⸗, ϩⲣ⸗ et ϫⲱ⸗ semblent avoir eu une forme abrégée qui s'est conservée dans les prépositions formées de ces mots:

ϩⲓ-ⲧⲉⲛ-

«par le moyen de»

ⲛⲁ-ϩⲣⲉⲛ-

«devant»

ⲉ-ϫⲉⲛ-

«sur»

Chapitre II

Pronoms Personnels

Chapter 2

Personal Pronouns

I. Pronoms suffixes

1. -ⲓ -ⲧ A.E. -ꞽ ي
2 m. -ⲕ A.E. -k كَ
f. rien ou -ⲓ A.E. -ṯ كِ
3 m. A.E. -f ه
f. -ⲥ A.E. -s ها
1. -ⲛ A.E. -n نا
2. -ⲧⲉⲛ A.E. -ṯn كُم
3. -ⲟⲩ N.E. -w هم
Neutre singulier: -ⲥ

Ces pronoms s'ajoutent à l'article (74), aux noms (54), aux verbes (280), aux prépositions, pour indiquer les personnes auxquelles se rapportent ces mots. C'est ce que l'on appelle la suffixation; elle se fait directement, sans intermédiaire, ou au moyen d'une voyelle qui sera indiquée pour chaque classe de mots.

Il importe de remarquer que de la première personne sing. n'était pas à l'origine un pronom. Le vrai pronom de cette personne est ; il correspond à -ꞽ de l'ancienne langue, semi-consonne qui ne s'est conservée en copte qu'après les voyelles portant l'accent tonique. Il en résulte que tous les mots coptes se terminant par une consonne à l'état pronominal, doivent rester, en l'occurrence, sans suffixe du tout. Or, il arrive que la grande majorité de ces mots ont leur finale . C'est précisément ce radical qui a été, finalement, pris pour un pronom suffixe particular, applicable à tous les mots de cette catégorie.

La 2ème personne pl. a un pronom d'un fréquent usage -ⲑⲏⲛⲟⲩ qui est toujours régime; c'est une forme pleine (dém. tn. w), qui exige devant elle une forme abrégée.

Comme exemple, nous donnons ici la suffixation aux deux prépositions les plus usitées ⲉ- ⲉⲣⲟ⸗ «vers, à الى» (A.E. r- ꞽr⸗), ⲛ̀- ⲛ⸗ «à لِ» (A.E. n-):

Sing. 1. ⲉⲣⲟⲓ ꞽr.ꞽ الي
2. m. ⲉⲣⲟⲕ ꞽr.k اليكَ
f. ⲉⲣⲟ ꞽr.ṯ اليكِ
3. m. ⲉⲣⲟϥ ꞽr.f اليه
f. ⲉⲣⲟⲥ ꞽr.s اليها
Pl. 1. ⲉⲣⲟⲛ ꞽr.n الينا
2. ⲉⲣⲱⲧⲉⲛ ꞽr.ṯn اليكم
3. ⲉⲣⲱⲟⲩ ꞽr.w اليهم
Sing. 1. ⲛⲏⲓ n.ꞽ لي
2. m. ⲛⲁⲕ n.k لكَ
f. ⲛⲉ n.ṯ لكِ
3. m. ⲛⲁϥ n.f لهُ
f. ⲛⲁⲥ n.s لها
Pl. 1. ⲛⲁⲛ n.n لنا
2. ⲛⲱⲧⲉⲛ n.ṯn لكُم
3. ⲛⲱⲟⲩ n.w لهُم

Sur ⲛ̀- se modèlent la particule du génitif ⲛ̀ⲧⲉ- ⲛ̀⸗ «de» et la préposition ⲛⲉⲙ- ⲛⲉⲙⲁ⸗ «avec».

II. Pronoms absolus

Sing. Pl.
1. ⲁⲛⲟⲕ A.E. ꞽnk moi ⲁⲛⲟⲛ N.E. ꞽnn nous
2 m. ⲛ̀ⲑⲟⲕ A.E. nt.k toi ⲛ̀ⲑⲱⲧⲉⲛ A.E. nt.ṯn vous
f. ⲛ̀ⲑⲟ A.E. nt.ṯ toi
3 m. ⲛ̀ⲑⲟϥ A.E. nt.f lui ⲛ̀ⲑⲱⲟⲩ N.E. nt.w eux, elles
f. ⲛ̀ⲑⲟⲥ A.E. nt.s elle

Le pronom personnel absolu remplit deux fonctions principales:

  1. il est sujet et attribut dans la proposition nominale (355)

  2. il s'emploie comme apposition à un autre pronom pour en renforcer le sens (توكيد)

Apposition au sujet:

ⲫⲁⲓ ⲡⲉ ⲫⲏ ⲉⲧⲁⲓϫⲟⲥ ⲁⲛⲟⲕ ⲉⲑⲃⲏⲧϥ (Jean 1, 30)(John 1:30)

«c'est de celui-là que j'ai parlé moi-même»

ⲁⲓⲉⲙⲓ ϫⲉ ⲕⲉⲣϩⲟϯ ⲛ̀ⲑⲟⲕ ϧⲁⲧϩⲏ ⲙ̀ⲫⲛⲟⲩϯ (Gen. 22, 12)(Genesis 22:12)

«je sais que tu crains Dieu, toi»

Apposition au complément:

ⲫⲁⲓ ⲁⲛⲟⲕ ⲉⲧⲁⲩⲭⲁⲧ ⲛⲁϥ ⲛ̀ⲣⲉϥϩⲓⲱⲓϣ (2 Tim. 1, 11)(2 Timothy 1:11)

l'Evangile «pour lequel on m'a établi moi-même prédicateur»

Apposition à l'adjectif possessif:

ⲛⲉⲛ-ⲏⲟⲩ ⲁⲛⲟⲛ (Ex. 12, 27)(Exodus 12:27)

«nos maisons à nous»

III. Génitif et accusatif du pronom personnel

N.E. N.E.
Sing. 1. ⲙ̀ⲙⲟⲓ n-ꞽm.ꞽ Pl. 1. ⲙ̀ⲙⲟⲛ n-ꞽm.n
2. m. ⲙ̀ⲙⲟⲕ n-ꞽm.k 2. ⲙ̀ⲙⲱⲧⲉⲛ n-ꞽm.ṯn
f. ⲙ̀ⲙⲟ n-ꞽm.ṯ
3. m. ⲙ̀ⲙⲟϥ n-ꞽm.f 3. ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ n-ꞽm.w
f. ⲙ̀ⲙⲟⲥ n-ꞽm.s

C'est la forme, à l'état pronominal, de la préposition ⲛ- (ⲙ-) (316). Elle s'emploie comme pronom:

  1. Dans les sens du génitif:

    • ⲟⲩⲁⲓ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ

      «un d'eux»

      ⲛⲓⲙ ⲙ̀ⲙⲱⲧⲉⲛ

      «qui d'entre vous?»

  2. Après les adverbes de lieu formés de ⲟⲩⲓⲛⲁⲙ «droite», ϫⲁϭⲏ «gauche», ⲥⲁ «côté», ⲧ-ϩⲏ «l'avant», ⲫ-ⲁϩⲟⲩ «l'arrière»:

    • ⲥⲁⲟⲩⲓⲛⲁⲙ ⲙ̀ⲙⲟⲕ

      «à ta droite»

      ϩⲓⲫⲁϩⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲟϥ

      «derrière lui»

      ϩⲓⲧϩⲏ ⲙ̀ⲙⲟϥ (OSE. 353)()

      «devant lui»

  3. Après la particule de renforcement ⲙ̀ⲙⲓⲛ «même»:

    • ϧⲉⲛ ⲡⲉϥⲟⲩⲱϣ ⲙ̀ⲙⲓⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Th. 113)()

      «par sa propre volonté»

  4. Le pronom ⲙ̀ⲙⲟ⸗ sert aussi de complément direct à la forme pleine des verbes:

    • ⲁⲛⲓ̀ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲟⲩⲱϣⲧ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Mt. 2, 2)(Matthew 2:2)

      «nous sommes venus l'adorer»

Sur l'emploi de ⲙ̀- ⲙ̀ⲙⲟ⸗ comme préposition, voir 316.

IV. Autres formes personnelles

Il y a en copte un certain nombre de mots qui suivent en général le nom ou le pronom personnel pour en modifier le sens. Les voici:

  1. ϩⲱ⸗ aussi

  2. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧ⸗ seul

  3. ⲧⲏⲣ⸗ tout

  4. ⲛ̀ⲟⲩⲁⲧ⸗ de soi-même

  5. ⲣⲱ même

  6. ⲉⲣⲏⲟⲩ ensemble

Parmi ces mots, quatre sont toujours à l'état pronominal; les deux autres sont invariables.

1. ϩⲱ⸗ «aussi, même» (A.E. ḥꜥ.w «corps»)

Sing. 1. ϩⲱ Pl. 1. ϩⲱⲛ
2. m. ϩⲱⲕ 2. ϩⲱⲧⲉⲛ
f. ϩⲱⲓ
3. m. ϩⲱϥ 3. ϩⲱⲟⲩ
f. ϩⲱⲥ

Ex:

ⲙⲁⲣⲉϥ ⲛⲁϩⲙⲉϥ ϩⲱϥ (Luc 23, 35)(Luke 23:35)

«qu'il se sauve lui-même»

ⲁⲙⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉⲕϣⲧⲉⲙⲧⲁⲕⲟ ϩⲱⲕ (Gen. 19, 15)(Genesis 19:15)

«sors afin de ne pas périr toi aussi»

2. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧ⸗ «seul» (dérive de A.E. wꜥtj)

Sing. 1. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧ Pl. 1. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲉⲛ
2. m. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲕ 2. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁϯ
3. m. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧϥ 3. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲟⲩ
f. ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲥ

Ex:

ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ (Luc 12, 57)(Luke 12:57)

«de vous seuls»

ⲛⲁⲛⲉⲥ ⲁⲛ ⲉⲑⲣⲉ ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ ϣⲱⲡⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧϥ (Gen. 2:18)(Genesis 2:18)

«il n'est pas bon que l'homme soit seul»

3. ⲧⲏⲣ⸗ «tout» (A.E. (r-) ḏr)

Sing. 1. ⲧⲏⲣⲧ Pl. 1. ⲧⲏⲣⲉⲛ
2. m. ⲧⲏⲣⲕ 2. (ⲧⲏⲣⲧⲉⲛ) inusité)
f. (ⲧⲏⲣⲓ)
3. m. ⲧⲏⲣϥ 3. ⲧⲏⲣⲟⲩ
f. ⲧⲏⲣⲥ

Pour la 2 pl. on se sert de ⲧⲏⲣⲟⲩ:

ⲛⲉⲙⲱⲧⲉⲛ ⲧⲏⲣⲟⲩ (2 Thess. 3, 16)(2 Thessalonians 3:16)

«avec vous tous»

Ex.:

ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲧⲏⲣϥ (Gen. 47, 13)(Genesis 47:13)

«la terre entière»

ⲛⲓⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ ⲧⲏⲣⲟⲩ (Gen. 47, 23)(Genesis 47:23)

«tous les Egyptiens»

4. ⲛ̀ⲟⲩⲁⲧ⸗ «de soi-même»

Ce mot, composé de la prépos. ⲛ̀- et d'un dérivé de ⲟⲩⲁⲓ «un» (cf. A.E. wꜥtj «seul, un») est très rare, il n'a été trouvé que deux fois:

ⲛ̀ⲟⲩⲁⲧⲥ (Act. 12, 10)(Acts 12:10)

«d'elle-même»

ⲛ̀ⲟⲩⲁⲧⲟⲩ (Lév. 25, 5)(Leviticus 25:5)

«d'eux-mêmes»

5. ⲣⲱ «même»

Ce mot est invariable et s'emploie comme même en français après les noms et les pronoms:

ⲁⲛⲟⲕ ⲣⲱ

«moi-même»

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲣⲱ

«toi-même»

ⲫⲁⲓ ⲣⲱ

«celui-ci même»

ⲡⲁⲓ-ϣⲓ ⲣⲱ ⲣⲱ (Ex. 36, 9)(Exodus 36:9)

«cette même mesure»

Il s'emploie aussi adverbialement:

ⲙⲟⲛⲟⲛ ⲣⲱ ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲙ̀ⲡⲉⲣⲧⲁⲥⲑⲟ ⲙ̀ⲡⲁϣⲏⲣⲓ ⲉⲙⲁⲩ (Gen. 24, 8)(Genesis 24:8)

«seulement ne ramène pas mon fils là-bas»

6. ⲉⲣⲏⲟⲩ «ensemble» (A.E. ꞽrj.w «compagnons»)

Ce mot doit être précédé des adjectifs possessifs du pluriel:

ⲛⲉⲛ-ⲉⲣⲏⲟⲩ, ⲛⲉⲧⲉⲛ-ⲉⲣⲏⲟⲩ, ⲛⲟⲩ-ⲉⲣⲏⲟⲩ;

ⲛ̀ⲛⲟⲩⲉⲣⲏⲟⲩ (Jean 11, 56)(John 11:56)

«à eux-mêmes, entr'eux»

ⲛⲉⲙ ⲛⲟⲩⲉⲣⲏⲟⲩ (Luc 22, 23)(Luke 22:23)

«entr'eux»

ⲛⲉⲙ ⲛⲉⲛⲉⲣⲏⲟⲩ (Z. 29)()

«entre nous»

Chapitre III

Adjectifs et Pronoms Possessifs

Chapter 3

Les adjectifs et pronoms possessifs sont formés du pronom possessif absolu — N.E. pꜣj et des pronoms personnels suffixes.

I. Adjectifs possessifs

Devant un nom sing. Devant un nom
masculin féminin pluriel
Sing. 1. ⲡⲁ- mon ⲧⲁ- ma ⲛⲁ- mes
2 m. ⲡⲉⲕ- ton ⲧⲉⲕ- ta ⲛⲉⲕ- tes
f. ⲡⲉ- ton ⲧⲉ- ta ⲛⲉ- tes
3 m. ⲡⲉϥ- son ⲧⲉϥ- sa ⲛⲉϥ- ses
f. ⲡⲉⲥ- son ⲧⲉⲥ- sa ⲛⲉⲥ- ses
Pl. 1. ⲡⲉⲛ- notre ⲧⲉⲛ- notre ⲛⲉⲛ- nos
2. ⲡⲉⲧⲉⲛ- votre ⲧⲉⲧⲉⲛ- votre ⲛⲉⲧⲉⲛ- vos
3. ⲡⲟⲩ- leur ⲧⲟⲩ- leur ⲛⲟⲩ- leurs

Syntaxe

1. Le pron poss. détermine l'objet possédé et s'accorde avec lui; le suffixe indique le possesseur et s'accorde avec lui:

ⲡⲁ-ⲏⲓ

«ma maison»

ⲛⲁ-ⲓⲟϯ

«mes pères»

ⲧⲉⲕ-ⲙⲁⲩ

«ta mère»

ⲛⲉⲛ-ⲓⲟϯ

«nos pères»

2. Quand l'objet possédé est indéterminé, au lieu des formes précédentes, on emploie l'article indéfini avec la particule du génitif ⲛ̀ⲧⲉ- ⲛ̀ⲧ⸗:

ⲟⲩ-ⲏⲓ ⲛ̀ⲧⲁϥ «une maison à lui» بيتٌ لهُ tandis que ⲡⲉϥ-ⲏⲓ signifie «sa maison» بيته.

ⲁⲛⲟⲕ ⲟⲩϭⲣⲟⲙⲡⲓ ⲛ̀ⲧⲁⲕ (OSE. 114)()

«je suis une de tes colombes»

Cette manière de s'exprimer s'emploie parfois même avec l'article défini et toujours avec les expressions qui ne peuvent pas recevoir les affixes:

ⲡⲓⲱⲙⲥ ⲛ̀ⲧⲁϥ (Mt. 3, 7)(Matthew 3:7)

«son baptême»

ⲛⲏ ⲉⲑⲟⲩⲁⲃ ⲛ̀ⲧⲁⲕ (Th. 129)()

«tes saints»

3. L'adjectif possessif s'emploie devant les noms de nombre pour indiquer l'ordre des jours, sans que le mot «jour» soit exprimé:

ⲡⲉϥϣⲟⲙⲧ

«le troisième jour», litt. «son (jour) trois»

ⲁⲛⲓ…ⲉ ⲧⲣⲱⲁⲥ ⲙ̀ⲡⲉⲛⲉ̅ (Act. 20, 6)(Acts 20:6)

«nous arrivâmes à Troas le cinquième jour», litt. «dans notre jour 5»

Dans le expressions de ce type, indiquant l'ordre des jours, le pronom suffixe formant l'élément final de l'adjectif possessif ⲡⲁ- etc., s'accorde, comme le montre l'exemple précédent, avec le sujet de la proposition. On doit noter, à ce propos, que dans une expression analogue ⲉ-ⲡⲉϥ-ⲣⲁⲥϯ «le lendemain», litt. «en son lendemain», ce suffixe reste invariable parce qu'il se rapporte au mot ⲉϩⲟⲟⲩ «jour» sous-entendu.

4. L'adjectif possessif ne s'emploie pas devant les noms qui ne reçoivent pas l'article (54); le rapport de possession est indiqué dans ces mots par les pronoms suffixes, comme en arabe:

ⲣⲱ-ⲓ

فمي

ma bouche

ⲣⲁⲧ-ϥ

رجله

son pied

ϩⲣⲁ-ⲕ

وجهك

ta face

ⲧⲟⲧ-ⲥ

يدها

sa main

Suffixation à ces noms

1. Noms terminés par une vovelle:

ϫⲱ⸗ «tête» (de A.E. ḏꜣḏꜣ):

Sing. 1. ϫⲱⲓ Pl. 1. ϫⲱⲛ
2. m. ϫⲱⲕ 2. ϫⲱⲧⲉⲛ
f. ϫⲱ
3. m. ϫⲱϥ 3. ϫⲱⲟⲩ
f. ϫⲱⲥ

De même ⲣⲱ⸗ «bouche» et ϩⲑⲏ⸗ «cœur».

2. Noms terminés par une consonne:

par : ⲣⲉⲛ⸗ «nom» (A.E. rn): par : ⲣⲁⲧ⸗ «pied» (A.E. rd):
Sing. 1. ⲣⲁⲧ ⲣⲉⲛⲧ
2. m. ⲣⲁⲧⲕ ⲣⲉⲛⲕ
f. ⲣⲁϯ ⲣⲉⲛⲓ
3. m. ⲣⲁⲧϥ ⲣⲉⲛϥ
f. ⲣⲁⲧⲥ ⲣⲉⲛⲥ
Pl. 1. ⲣⲁⲧⲉⲛ ⲣⲉⲛⲧⲉⲛ
2. ⲣⲁⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ ⲣⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
3. ⲣⲁⲧⲟⲩ ⲣⲉⲛⲟⲩ

Sur ⲣⲁⲧ⸗ se modèlent tous les mots terminés par : ⲓⲁⲧ⸗, ⲧⲟⲧ⸗, ϧⲏⲧ⸗, ϩⲏⲧ⸗; sur ⲣⲉⲛ⸗, les mots en : ⲕⲉⲛ⸗, ⲥⲟⲧⲉⲛ⸗, de même que ⲁⲩⲣⲏϫ⸗.

Dans le mot ϩⲣ⸗ la voyelle formative se place entre le radical et les suffixes, comme il suit:

Sing. 1. ϩⲣⲏⲓ Pl. 1. ϩⲣⲁⲛ
2. m. ϩⲣⲁⲕ 2. ϩⲣⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ϩⲣⲉ
3. m. ϩⲣⲁϥ 3. ϩⲣⲁⲩ
f. ϩⲣⲁⲥ

Règles et remarques

1. Le suffix de la 1 sg. est après une voyelle, après une consonne; mais lorsque le mot est déjà terminé par , on n'ajoute pas un second : ⲣⲁⲧ (et non ⲣⲁⲧⲧ) «mon pied».

2. La 2 f. sg. ne prend rien après une voyelle, elle prend après une consonne (ⲣⲁϯ = ⲣⲁⲧ-ⲓ).

3. Lorsque le mot terminé par une consonne a la voyelle formative après le radical, comme ϩⲣ⸗, la 1 sg. est toujours en ⲏⲓ et la 2 f. sg. en .

4. Lorsque par suite du radical (ⲣⲁⲧ), la 1 pl. est en ⲧⲉⲛ, à la 2 pl. on emploie, pour éviter l'équivoque, à la place du suff. -ⲧⲉⲛ, la forme pleine -ⲑⲏⲛⲟⲩ (60):

a) Si la forme abrégée du mot coïncide avec celle de l'état pronominal, ou bien se termine par la même consonne , on ajoute -ⲑⲏⲛⲟⲩ à l'aide de -ⲉⲛ-: ⲣⲁⲧ-ⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ «votre pied».

b) Si la forme abrégée du mot se termine par une autre consonne ⲧⲟⲧ⸗, ⲧⲉⲛ- (57), on ajoute -ⲑⲏⲛⲟⲩ à cette dernière directement:

ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓ-ⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ

«de vous»

En général, pour tous les mots qui ont une forme abrégée, la 2 pl. s'obtient en ajoutant -ⲑⲏⲛⲟⲩ à cette forme:

ⲣⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ

«votre nom»

ϩⲣⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ

«votre face»

Pour ϫⲱ⸗ et ses composés on emploie les deux formes:

ⲉϫⲱⲧⲉⲛ et ⲉϫⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ (Pr. 1, 27)(Proverbs 1:27)

«sur vous»

II. Pronoms possessifs

1. Formes

Le pronom possessif a deux formes:

1. une forme abrégée:

Sing. Pl.
masc. fém.
ⲫⲁ- (N.E. pꜣ n) ⲑⲁ- (N.E. tꜣ n) ⲛⲁ- (N.E. nꜣ n)

2. une forme avec suffixes ⲫⲱ⸗ ⲑⲱ⸗ ⲛⲟⲩ⸗ (N.E. pꜣj, tꜣj, nꜣj):

masc. sing. fém. sing. pluriel
Sing. 1. ⲫⲱⲓ ⲑⲱⲓ ⲛⲟⲩⲓ
2. m. ⲫⲱⲕ ⲑⲱⲕ ⲛⲟⲩⲕ
f. ⲫⲱ ⲑⲱ ⲛⲟⲩ
3. m. ⲫⲱϥ ⲑⲱϥ ⲛⲟⲩϥ
f. ⲫⲱⲥ ⲑⲱⲥ ⲛⲟⲩⲥ
Plur. 1. ⲫⲱⲛ ⲑⲱⲛ ⲛⲟⲩⲛ
2. ⲫⲱⲧⲉⲛ ⲑⲱⲧⲉⲛ ⲛⲟⲩⲧⲉⲛ
3. ⲫⲱⲟⲩ ⲑⲱⲟⲩ ⲛⲟⲩⲟⲩ

En Saꜥidique les formes sont les mêmes, mais avec et , au lieu des aspirées (24).

2. Sens

La forme abrégée ⲫⲁ-, ⲑⲁ-, ⲛⲁ- a deux sens:

1. Un sens actif «possédant, possesseur de» qui correspond un peu au français «à» et à l'arabe «صاحب، ذو» dans les expressions de ce genre:

ⲛⲓⲥⲉⲣⲁⲫⲓⲙ ⲛⲁ ⲡⲓⲋ̅ ⲛ̀ⲧⲉⲛϩ (Br. 282)()

«les Séraphins aux six ailes»

ⲙⲁ ⲡⲓⲧⲁⲓⲟ ⲙ̀ⲫⲁ-ⲡⲓⲧⲁⲓⲟ (Rom. 13, 7)(Romans 13:7)

«donnez l'honneur au possesseur de l'honneur»

ⲁⲃⲃⲁ ⲍⲁⲭⲁⲣⲓⲁⲥ ⲫⲁ-ⲡⲓⲉⲣⲫⲙⲉⲩⲓ ⲉⲑⲛⲁⲛⲉϥ (Isaac 10)()

«l'abbé Zacharias de bonne mémoire»

2. Un sens passif qui convient aussi à la forme avec suffixes, «appartenant à, possession de, chose de»:

ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲫⲁ-ⲡϭⲟⲓⲥ ⲡⲉ (Ps. 23, 1)(Psalms 23:1)

«la terre est au Seigneur»

ⲑⲱⲕ ⲧⲉ ϯϫⲟⲙ ⲛⲉⲙ ⲡⲓⲱⲟⲩ (Guide de la Semaine sainte 38)()

«à toi appartient la force et la gloire»

ⲫⲱⲓ ⲡⲉ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲧⲏⲣϥ (Ex. 19, 5)(Exodus 19:5)

«à moi appartient toute la terre»

3. Syntaxe

1. Le pronom possessif, comme son nom l'indique, évite la répétition du nom du possesseur et équivaut au français «celui de, celle de, ceux de» ou «le mien, le tien, etc.»:

ⲡⲉϥⲱⲟⲩ ⲛⲉⲙ ⲫⲁ-ⲡⲉϥⲓⲱⲧ (Luc 9, 26)(Luke 9:26)

«sa gloire et celle de son Père»

ⲛⲁⲓⲁⲗⲱⲙ ⲛⲁ-ⲡⲓⲙⲁⲛⲉⲥⲱⲟⲩ ⲛⲉ (Kef. 385)()

«ces fromages sont ceux du berger»

2. Le pronom abrégé ⲫⲁ-, ⲑⲁ-, ⲛⲁ- forme avec les substantifs des composés comme:

ⲫⲁ-ⲡⲓⲣⲟ

«celui de la porte = le portier»

ⲛⲁ-ⲧⲫⲉ ⲛⲉⲙ ⲛⲁ-ⲡⲕⲁϩⲓ (Th. 261)()

«les habitants du ciel et ceux de la terre»

ⲛⲁ-ϯⲧⲁⲝⲓⲥ (IT. 99)()

«ceux de l'ordre = les gardes»

ⲛⲁ-ⲫϯ (Sin. 11, 28)()

«les choses de Dieu»

ⲛⲁ-ⲧϩⲏ

«l'avenir»

ⲛⲁ-ⲫⲁϩⲟⲩ

«le passé»

Les aspirées sont parfois remplacées par les fortes comme dans le dialecte Saꜥidique:

ⲧⲁ-ⲫⲙⲏⲓ

«véritable»

ⲧⲁ-ⲫⲣⲟ

«la bouche»

ⲡⲁ-ⲭⲱⲛ ou ⲡⲁ-ϣⲟⲛⲥ

(le mois du dieu Chons) «Pachons»

3. On emploie souvent le pron. poss. après les relatifs démonstratifs (97) ⲫⲏ ⲉⲧⲉ, ⲑⲏ ⲉⲧⲉ, ⲛⲏ ⲉⲧⲉ, en lui rattachant, au moyen de ⲛ-, le nom de l'objet possédé:

ⲫⲏ ⲉⲧⲉ ⲫⲱϥ ⲛ̀ⲓⲱⲧ

«celui qui est à lui en Père, c.-à-d. son Père»[1].

ⲛⲏ ⲉⲧⲉ ⲛⲟⲩϥ ⲙ̀ⲙⲁⲑⲏⲧⲏⲥ

«ses disciples»[2].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲟⲩⲡⲣⲟⲫⲏⲧⲏⲥ ⲉϥⲧⲁⲓⲏⲟⲩⲧ ϧⲉⲛ ⲑⲏ ⲉⲧⲉ ⲑⲱϥ ⲙ̀ⲃⲁⲕⲓ

«aucun prophète n'est honoré dans sa propre ville»[3].

ⲑⲏ ⲉⲧⲉ ⲑⲱϥ ⲙ̀ⲯⲩⲭⲏ

«son âme»[4].

Chapitre IV.

Adjectifs et Pronoms Démonstratifs.

Chapitre IV.

Adjectifs et Pronoms Démonstratifs.

I. Pour les objets rapprochés.

1. Adjectifs.

Sing. Pl.
masc. fém.
ⲡⲁⲓ- «ce» ⲧⲁⲓ- «cette» ⲛⲁⲓ- «ces».

2. Pronoms.

Sing. Pl.
masc. fém.
ⲫⲁⲓ «celui-ci» ⲑⲁⲓ «celle-ci» ⲛⲁⲓ «ceux-ci».

ⲫⲁⲓ ⲡⲉ ⲡⲁϣⲏⲣⲓ

«celui-ci est mon fils»[5]

ⲡⲁⲓ-ⲉϩⲟⲟⲩ

«ce jour»

ⲧⲁⲓⲣⲟⲙⲡⲓ

«cette année»

ⲛⲁⲓⲣⲱⲙⲓ

«ces hommes»

ⲛⲁⲓϩⲓⲟⲙⲓ

«ces femmes»

Le pronom ⲫⲁⲓ ⲑⲁⲓ ⲛⲁⲓ s'emploie souvent après un nom pour renforcer le sens de l'adjectif poss. ou démonstratif:

ⲡⲁϣⲏⲣⲓ ⲫⲁⲓ

«mon fils que voici»[1].

ⲡⲁⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲫⲁⲓ

«ce jour-ci»[2].

ⲫⲁⲓ et ⲛⲁⲓ remplacent le neutre des autres langues:

ⲉⲑⲃⲉ ⲫⲁⲓ

«à cause de cela»

ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ ⲛⲁⲓ

«après ces choses»

ⲛⲁⲓ ⲉϥϫⲱ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ

«disant ces choses»[3].

II. Pour les objets éloignés.

1. Pronoms.

Sing. masc. ⲫⲏ «celui-là», fém. ⲑⲏ «celle-là»; pl. ⲛⲏ «ceux-là, celles-là».

2. L'adjectif ne s'est pas conservé; quand on veut indiquer expressément des objets éloignés on se sert de deux expressions invariables: ⲉⲧⲧⲏ, ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ composées du relatif ⲉⲧ et des adverbes ⲧⲏ, ⲙ̀ⲙⲁⲩ «là, là-bas» (20). Le substantif prend l'article:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲉⲧⲧⲏ

«ce jour-là»[4];

ϧⲉⲛ ⲡⲓⲥⲏⲟⲩ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ

«en ce temps-là»[5].

Quand le substantif est accompagné d'un qualificatif, on le place avant ou après l'adverbe:

ϯⲧⲫⲱ ⲉⲧϩⲟⲣϣ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ

«ce lourd fardeau-là»[1].

ⲡⲓⲟⲩⲏⲃ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ ⲛ̀ⲁⲕⲁⲑⲁⲣⲧⲟⲥ

«ce prêtre impur»[2].

Le pronom peut aussi être renforcé par ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ:

ⲫⲏ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ

«celui-là».

Pronom relatif.

Le pronom relatif a trois formes qui conviennent à tous les genres et à tous les nombres: , ⲉⲧ, ⲉⲧⲉ.

Ce pronom s'unit aux démonstratifs ⲫⲏ, ⲑⲏ, ⲛⲏ pour former les composés suivants appelés relatifs démonstratifs:

Sing. masc. ⲫⲏ ⲉ ⲫⲏ ⲉⲧ ⲫⲏ ⲉⲧⲉ «celui qui»;
fém. ⲑⲏ ⲉ ⲑⲏ ⲉⲧ ⲑⲏ ⲉⲧⲉ «celle qui»;
Pluriel ⲛⲏ ⲉ ⲛⲏ ⲉⲧ ⲛⲏ ⲉⲧⲉ «ceux qui».

Ces pronoms forment avec les verbes (spécialement avec le qualitatif) et les constructions prépositives des propositions nominales qui équivalent à un nom et en remplissent toutes les fonctions (sujet, régime):

ⲫⲏ ⲉⲑⲟⲩⲁⲃ

«celui qui (est) saint = le saint»;

ⲛⲏ ⲉⲑⲙⲱⲟⲩⲧ

«ceux qui (sont) morts = les morts»;

ⲛⲏ ⲉⲧⲥⲁϧⲟⲩⲛ

«les choses qui sont dedans, les entrailles».

Le pronom relatif s'unit aussi à l'article:

Sing. ⲡⲉⲧ, ⲡⲉⲧⲉ «celui qui, ce qui»;

Plur. ⲛⲉⲧ, ⲛⲉⲧⲉ «ceux qui, les choses qui».

Ces pronoms s'emploient généralement pour les choses, rarement pour les personnes:

ⲡⲉⲑ-ⲟⲩⲁⲃ

«ce qui est saint» ou «le saint»[1];

ⲡⲉⲧ-ϩⲱⲟⲩ

«ce qui est mal = le mal»;

ⲡⲉⲧ-ϩⲏⲡ

«ce qui est caché»;

ⲡⲉⲧⲉⲕⲛⲁⲁⲓⲥ

«ce que tu feras»[2].

Ces mots composés peuvent encore être déterminés par l'article:

ⲡⲓ-ⲡⲉⲧϩⲱⲟⲩ

«le mal»

ϩⲁⲛ-ⲡⲉⲧϩⲱⲟⲩ

«des maux»[3].

Pour l'emploi du pronom relatif et la différence entre , ⲉⲧ, ⲉⲧⲉ, voir la proposition relative (378).

Chapitre V

Chapter 5

I. Pronoms Interrogatifs

  1. ⲁϣ quel? quelle? (M.E. ꞽḫ)

  2. ⲛⲓⲙ qui? quel? (M.E. ꞽn m)

  3. ⲟⲩ quoi?

  4. ⲟⲩⲏⲣ combien? (M.E. wr)

  5. ⲁϧⲟ⸗ pourquoi? (M.E. ꞽḫ r⸗)

Excepté ⲁϧⲟ⸗ forme avec suffixes, tous ces mots sont invariables et s'emploient de deux manières: substantivement et adjectivement, c.-à-d. comme déterminatifs d'un substantif auquel ils s'unissent au moyen de ⲛ̀-:

Subst.

ⲛⲓⲙ ⲉⲧⲟⲛⲓ ⲙ̀ⲙⲟⲕ (Ex. 15, 11)(Exodus 15:11)

«qui est semblable à toi?»

Adjec.

ⲁϣ ⲛ̀-ⲣⲏϯ

«quelle manière?»

ⲁϣ désigne les personnes et les choses:

ⲁϣ ⲡⲉ ⲡⲁⲓⲧⲓⲙⲏ ⲫⲁⲓ (AM. 95)()

«quel est ce village?»

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲫⲁ-ⲁϣ ⲛ̀ⲑⲟϣ (Kef. 406)()

«de quel nome es-tu?»

ⲟⲩⲁϣ ⲛ̀ⲣⲏϯ ⲡⲉ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ (Nomb. 13, 19)(Numbers 13:19)

«quel est l'état de la terre?»

ⲛⲓⲙ ne remplace que les personnes:

ⲟⲩⲥϩⲓⲙⲓ ⲛ̀ϫⲱⲣⲓ ⲛⲓⲙ ⲉⲑⲛⲁϫⲉⲙⲥ (Pr. 31, 10)(Proverbs 31:10)

«la femme forte, qui la trouvera?»

ⲛ̀ⲑⲟ ⲧϣⲉⲣⲓ ⲛ̀ⲛⲓⲙ (Gen. 24, 23)(Genesis 24:23)

«de qui es-tu fille?»

ⲛⲓⲙ ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ

«quel homme?»

ⲟⲩ ne s'emploie que pour les choses, il se met avant ou après le mot auquel il se rapporte:

ⲟⲩ ⲡⲉ ϯⲙⲉⲑⲙⲏⲓ (Jean 18, 38)(John 18:38)

«qu'est-ce que la vérité?»

ⲛⲉⲕϣⲓⲛⲓ ϩⲁⲛ-ⲟⲩ ⲛⲉ (D. 544)()

«quelles sont tes nouvelles?»

ⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲏⲓⲛⲓ (Jean 2, 18)(John 2:18)

«quel prodige?»

ⲁⲕⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲟⲩ (Jean 4, 27)(John 4:27)

«que cherches-tu?»

Avec le verbe ⲉⲣ- «faire», ⲟⲩ forme le composé ⲉⲣⲟⲩ s'emploie dans l'interrogation directe et indirecte: ⲙⲁⲧⲁⲙⲟⲓ ϫⲉ ⲉⲕⲟⲩⲱϣ ⲛⲧⲁⲉⲣⲟⲩ «indique-moi ce que tu veux que je fasse» (Sin. 15, 11)().

Suivi du datif ⲛ⸗ ce composé signifie «qu'importe à? que sert à?», en arabe ما لِ:

ⲉⲣⲟⲩ ⲛⲏⲓ ⲙ̀ⲫⲁⲓ (Gen. 15, 22)(Genesis 15:22)

«qu'est-ce que cela me fait?»

ⲉⲣⲟⲩ ⲛⲁⲛ (Nomb. 11, 20)(Numbers 11:20)

«à quoi nous sert, d'être sortis d'Egypte?»

ⲟⲩⲏⲣ désigne les personnes et les choses:

ⲟⲩⲏⲣ ⲛⲉ ⲛⲓⲣⲟⲙⲡⲓ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲉⲕⲱⲛϧ (Gen. 47, 8)(Genesis 47:8)

Littér. quot sunt anni dierum vitæ tuæ?

«quel âge as-tu?»

ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲧⲉⲛ ⲟⲩⲏⲣ ⲛ̀ⲱⲓⲕ ⲙ̀ⲙⲁⲩ (Mt. 15, 34)(Matthew 15:34)

«combien avez-vous de pains?»

ⲁϧⲟ⸗ (ما بال) «pourquoi?» (S. ⲁϩⲣⲟ⸗).

Sing. Pl.
1. ⲁϧⲟⲓ 1. ⲁϧⲟⲛ
2 m. ⲁϧⲟⲕ 2. ⲁϧⲱⲧⲉⲛ
f. ⲁϧⲟ
3 m. ⲁϧⲟϥ 3. ⲁϧⲱⲟⲩ
f. ⲁϧⲟⲥ

ϯⲥϩⲓⲙⲓ ⲁϧⲟ ⲧⲉⲣⲓⲙⲓ (Jean 20, 13)(John 20:13)

«femme, pourquoi pleures-tu?»

Il a aussi le sens de «qu'importe?» (ما لِ):

ⲁϧⲟⲕ ⲛⲉⲙⲁⲛ ⲡϣⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲫϯ (Mt. 8, 29)(Matthew 8:29)

ما انا ولكَ ابن الله

«qu'y a-t-il entre toi et nous, Fils de Dieu?»

II. Pronoms Indéfinis.

1. ⲟⲩⲁⲓ, fém. ⲟⲩⲓ un, une.

2. ⲟⲩⲟⲛ quelqu'un.

3. ϩⲗⲓ aucun, rien.

4. ⲛⲓⲙ un tel.

5. ⲕⲉ autre, aussi.

6. ⲭⲉⲧ, fém. ⲭⲉϯ autre.

7. ⲕⲉⲭⲱⲟⲩⲛⲓ pl. autres.

8. ⲙⲏϣ beaucoup.

9. ⲕⲟⲩϫⲓ peu.

10. ϩⲟⲩⲟ plus, davantage.

ⲟⲩⲁⲓ, fém. ⲟⲩⲓ (Ṣ. ⲟⲩⲁ, fém. ⲟⲩⲉⲓ) s'emploie substantivement et adjectivement.

ⲟⲩⲁⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲡⲓⲙⲉⲧⲥⲛⲁⲩ

«un des douze»[3].

ⲟⲩⲁⲓ ⲛ̀ⲛⲁⲓⲕⲟⲩϫⲓ

«un de ces petits»[4].

De ⲟⲩⲁⲓ dérive l'adjectif ⲟⲩⲱⲧ qui a deux sens:

1. «Unique, seul» quand son substantif a l'article ⲟⲩ:

ⲟⲩⲛⲟⲩϯ ⲛ̀ⲟⲩⲱⲧ

«un seul Dieu».

2. «Le même, la même» quand le substantif a l'article défini ou ses dérivés:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲛ̀ⲟⲩⲱⲧ

«le même jour».

ⲧⲁⲓ-ⲡⲟⲗⲓⲥ ⲛ̀ⲟⲩⲱⲧ

«cette même ville»[1].

ⲟⲩⲟⲛ est toujours employé subst. et désigne les personnes:

ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ

«quelqu'un de nous»

ⲕⲉⲅⲁⲣ ⲫⲓⲱⲧ ⲁϥⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲛⲁⲓ ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲣⲏϯ ⲛⲏ ⲉⲑⲟⲩⲱϣⲧ ⲙ̀ⲙⲟϥ

«car le Père cherche des personnes de cette sorte, qui l'adorent»[2].

ϩⲗⲓ (Ṣ. ⲗⲁⲁⲩ) s'emploie pour les personnes et pour les choses, généralement dans une proposition négative:

ⲙ̀ⲡⲉⲣⲭⲁ ϩⲗⲓ ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ ⲉ ⲱⲗⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲥⲱⲙⲁ

«ne laisse personne emporter mon corps»[3].

ⲙ̀ⲡⲉϥⲥⲁϫⲓ ⲛⲉⲙ ϩⲗⲓ

«il ne parla à personne»[4].

ⲙ̀ⲡⲉⲣϯ ϩⲗⲓ ⲉⲣⲟⲓ ⲉⲃⲏⲗ ⲉ ⲡⲓⲗⲉⲃⲓⲧⲟⲩ

«ne mettez sur moi rien autre chose que l'habit monacal»[3].

ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥ (فلان), pronom indéfini[5], est généralement marqué d'un trait pour le distinguer de ⲛⲓⲙ interrogatif. Il s'emploie:

1. seul, substantivement, pour indiquer la place d'un nom propre:

ⲁⲛⲟⲕ ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«moi, un tel».

ⲁⲃⲃⲁ ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«l'abbé un tel», ou mieux «l'abbé N.»[6].

2. avec l'article attributif ⲡⲁ ⲧⲁ dans les deux expressions consacrées:

masc.

ⲡⲁ-ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«celui d'un tel, c.-à-d. un tel, fils d'un tel»

fém.

ⲧⲁ-ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«celle d'un tel ou d'une telle, c.-à-d. une telle».

Ces deux termes ont parfois le même sens que ⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥ «un tel, une telle», mais ils sont plus déterminés:

ⲡⲉⲕⲃⲱⲕ ⲡⲁⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«ton serviteur, un tel»[1].

ϯⲉⲕⲕⲗⲏⲥⲓⲁ ⲉⲑⲟⲩⲁⲃ ⲧⲁⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥

«la sainte église, une telle».

Mais on traduira dans le premier sens:

ϯⲉⲕⲕⲗⲏⲥⲓⲁ ⲧⲁⲛ︤ⲓ︦ⲙ︥ ⲙ̀ⲡⲟⲗⲓⲥ

«l'église de telle ville»[2].

Remarques.

1. L'expression grecque équivalente qui se trouve dans l' Ordinal est indiquée par les deux sigles ⲇⲇ:

ⲇⲉⲓⲛⲁ ⲇⲉⲓⲛⲟⲥ

«un tel, fils d'un tel».

2. A peu près de même sens, mais de racine différente (égyp. men) est le mot composé ⲡⲁ-ⲫ-ⲙⲁⲛ «un tel» qui est rare:

ⲡⲁⲫⲙⲁⲛ ⲛ̀ϧⲉⲗϣⲓⲣⲓ

«tel jeune homme»[3].

ⲕⲉ «autre, aussi» (Ṣ. ⲕⲉ, ϭⲉ) est adjectif et adverbe.

Adjectif, il signifie «autre» et précède toujours le nom. Celui-ci peut être déterminé ou indéterminé; lorsqu'il est indéterminé, il ne prend pas d'article au singulier; au pluriel, il prend ϩⲁⲛ:

ϯ-ⲕⲉ-ⲫⲁϣⲓ

«l'autre moitié»[4]

ⲛⲉⲙ ⲕⲉ-ⲁⲗⲟⲩ

«avec un autre enfant»[5]

ϩⲁⲛ-ⲕⲉ-ⲁⲗⲱⲟⲩⲓ

«d'autres enfants»

Adverbe, il signifie «aussi» et doit être précédé de l'article ou de ses dérivés. En ce sens il s'emploie dans deux cas:

1. Devant les noms et même parfois les pronoms:

ⲛⲓ-ⲕⲉ-ⲟⲩⲣⲱⲟⲩ

«les rois aussi»[6].

ⲡ-ⲕⲉ-ⲏⲣⲱⲇⲏⲥ

«Hérode aussi»[7].

ⲡ-ⲕⲉ-ⲛⲑⲟⲕ ϩⲱⲕ

«toi aussi»[8].

2. Devant l'infinitif des verbes, sous la forme ⲉⲣ-ⲡ-ⲕⲉ:

ⲧⲉⲛ-ⲉⲣ-ⲡ-ⲕⲉ-ⲥⲁϫⲓ

«nous parlons aussi»[1].

ⲁϥ-ⲉⲣ-ⲡ-ⲕⲉ-ⲟⲩⲱⲣⲡ

«il a aussi envoyé»[2].

ⲭⲉⲧ, fém. ⲭⲉϯ est toujours employé subst.

ⲡⲓ-ⲭⲉⲧ «l'autre», ⲡⲁⲓ-ⲭⲉⲧ «cet autre».

ⲕⲉⲭⲱⲟⲩⲛⲓ «autres» lui sert de pluriel et a le même emploi:

ⲛⲓ-ⲕⲉⲭⲱⲟⲩⲛⲓ

«les autres»

ϩⲁⲛ-ⲕⲉⲭⲱⲟⲩⲛⲓ

«d'autres».

Chacun, chaque.

Pour traduire «chacun», on répète deux fois ⲟⲩⲁⲓ f. ⲟⲩⲓ avec l'article défini si l'expression est déterminée, sans article, si elle est indéterminée:

masc.

ⲫ-ⲟⲩⲁⲓ ⲫ-ⲟⲩⲁⲓ, ⲡⲓ-ⲟⲩⲁⲓ ⲡⲓ-ⲟⲩⲁⲓ «chacun»[3];

fém.

ⲑ-ⲟⲩⲓ ⲑ-ⲟⲩⲓ «chacune».

On traduit «chaque» en répétant deux fois le nom que ce mot détermine:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ

«chaque jour»[4].

ⲡⲓⲟϩⲓ ⲡⲓⲟϩⲓ

«chaque troupeau»[5].

L'adjectif «chaque» se rend par ⲧⲉⲛ- dans l'expression «chaque année»:

ⲟⲩⲥⲟⲡ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲣⲟⲙⲡⲓ

«une fois chaque année»[6].

ⲙⲏϣ et ⲕⲟⲩϫⲓ sont proprement des noms qui peuvent être employés adjectivement:

ⲟⲩ-ⲙⲏϣ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ

«beaucoup de jours»[1].

ϩⲁⲛ-ⲕⲟⲩϫⲓ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ

«peu de jours»[2].

ϩⲟⲩⲟ est un adverbe qui peut déterminer un substantif ou un verbe avec ⲉⲣ-:

ϥⲛⲁⲧⲟⲩⲃⲟϥ ϩⲓⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉϥⲉⲛ ϩⲟⲩⲟ-ⲟⲩⲧⲁϩ ⲉⲃⲟⲗ

«il le purifiera afin qu'il rapporte plus de fruits»[3].

ⲉⲣ-ϩⲟⲩⲟ-ϭⲓⲥⲓ

«exalter grandement».

Dans le sens de pronoms indéfinis, s'emploient aussi quelquefois les substantifs ⲣⲱⲙⲓ «homme», ϩⲱⲃ «chose», ⲥⲁϫⲓ «parole, chose»:

ⲁ ⲡⲓⲥⲁϫⲓ ⲇⲉ ϣⲱⲡⲓ ⲉϥⲛⲁϣⲧ

«la chose fut pénible»[4].

2. Noun

2. Nom

Sous le terme de nom, nous comprenons ici les substantifs, les adjectifs et les nombres.

Chapitre VI.

Formation, Genre et Nombre des Noms.

Chapitre VI.

Formation, Genre et Nombre des Noms.

I. Formation et genre.

Les noms sont: primitifs, dérivés ou composés.

Les noms primitifs sont formés de la racine elle-même sans addition: ⲥⲟⲛ «frère».

Les noms dérivés sont formés d'une racine et de suffixes: ⲥⲱⲛ-ⲓ «sœur».

Les noms composés sont formés d'une racine et de préfixes. Nous appelons préfixe tout mot ou toute particule mis en tête d'un autre mot et unis à lui dans l'écriture: ⲙⲉⲧ-ⲥⲟⲛ «fraternité».

1. Noms primitifs.

Les noms primitifs ont été transcrits de l'égyptien d'après les règles exposées plus haut § 13 et suivants. Il est donc inutile de revenir ici sur leur formation.

Genre.

Il y a en copte deux genres: le masculin et le féminin. En égyptien les noms féminins étaient terminés par t; cette terminaison ayant disparu en copte (22), les noms féminins offrent souvent la même finale que les noms masculins dont la dernière consonne est aussi tombée (21):

masc.

ⲣⲱⲙⲓ, ⲥⲟⲛⲓ;

fém.

ⲥϩⲓⲙⲓ, ⲥⲱⲛⲓ.

Il est donc impossible de les distinguer à leur forme extérieure.

On peut cependant faire les remarques suivantes:

1. Quelques noms sont des deux genres avec une différence de sens:

ϯ-ⲁⲫⲉ «la tête», ⲡⲓ-ⲁⲫⲉ «le chef»;

ϯ-ⲃⲏⲧ «la côte», ⲡⲓ-ⲃⲏⲧ «la palme»;

ϯ-ϫⲟⲓ «le mur», ⲡⲓ-ϫⲟⲓ «la barque».

2. Avec une différence de sexe (noms épicènes):

ⲡⲓ-ⲁⲗⲟⲩ «le garçon», ϯ-ⲁⲗⲟⲩ «la fille»;

ⲡⲓ-ⲉϩⲉ «le bœuf», ϯ-ⲉϩⲉ «la vache».

A cette catégorie se rattachent les noms de fruits qui au masc. désignent le fruit lui-même, et au fém. l'arbre producteur:

ⲡⲓ-ⲁⲗⲟⲗⲓ «le raisin», ϯ-ⲁⲗⲟⲗⲓ «la vigne»;

ⲡⲓ-ⲕⲉⲛⲧⲉ «la figue», ϯ-ⲕⲉⲛⲧⲉ «le figuier».

3. Dans le même sens:

ⲡⲓ- ϯ- ⲥⲃⲉ «la porte»;

ⲡⲓ- ϯ- ϫⲉⲃⲥ «le charbon».

4. Les noms neutres grecs sont déterminés par l'article masc. en copte, les autres noms gardent leur genre: ⲡⲓ-ⲥⲱⲙⲁ «le corps», ⲡⲓ-ⲡⲛⲉⲩⲙⲁ «l'esprit».

2. Noms dérivés.

Les principales terminaisons qui s'ajoutent à la racine pour former de nouveaux mots sont , , , ϥ, , .

1. masc., fém. forment des adjectifs; le radical prend ou bien après la première consonne. La terminaison a parfois disparu après :

ϣⲁϥⲉ, fém. ϣⲁϥⲏ «désert», de ϣⲱϥ «dévaster»;

ϣⲁϥⲧ «méchant», de ϣⲱϥⲧ «se tromper»;

ⲑⲉϣⲉ, fém. ⲑⲉϣⲏ «voisin», de ⲑⲟϣ «limite»;

ⲛⲉϣⲧⲉ «dur», de ⲛ̀ϣⲟⲧ «être dur».

2. forme des substantifs féminins:

ⲟⲩⲟⲃϣⲓ «blancheur», de ⲟⲩⲟⲃϣ «blanc»;

ⲏⲡⲓ «nombre», de ⲱⲡ «compter»;

ϩⲗⲏϫⲓ «douceur», de ϩⲗⲟϫ «devenir doux»;

ϩⲣⲏϫⲓ «pesanteur», de ϩⲣⲟϫ «devenir lourd».

forme aussi le féminin de quelques adjectifs:

ϣⲟⲣⲡ «premier», fém. ϣⲟⲣⲡⲓ;

ϣⲟⲙⲧ «trois», fém. ϣⲟⲙϯ;

ⲕⲟⲩⲣ «sourd», fém. ⲕⲁⲩⲣⲓ.

3. forme également des noms féminins:

ϩⲉⲃⲥⲱ «vêtement», de ϩⲱⲃⲥ «vêtir»;

ϫⲁϫⲱ «marmite», de ϫⲱϫ «faire cuire»;

ⲉⲧⲫⲱ «fardeau», de ⲱⲧⲡ «porter».

4. ϥ forme des noms masculins:

ⲛⲁϩⲃⲉϥ «joug», de ⲛⲟϩⲉⲃ «atteler»;

ⲣⲱⲟⲩⲧϥ «allégresse», de ⲣⲱⲟⲩⲧ «joyeux».

On emploie de même ϥ avec les formes avec suffixes des noms et des verbes lorsqu'on veut les prendre dans un sens absolu, sans indication de personne:

ⲡ-ⲧⲱⲛϥ «l'action de se lever», de ⲧⲱⲟⲩⲛ «se lever»;

ⲣⲁⲛⲁϥ «le bon plaisir», de ⲣⲁⲛⲉ- «plaire à»;

ⲡⲓ-ⲡⲉⲑⲛⲁⲛⲉϥ «le bien», de ⲉⲑⲛⲁⲛⲉ⸗ «bon»;

ⲡⲓ-ϭⲓϩⲣⲁϥ «le respect humain», de ϭⲓ «prendre» et ϩⲣ⸗ «face»;

ϯ-ⲙⲉⲧⲣⲁⲛⲁϥ ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ «la complaisance humaine»[1].

5. forme des noms féminins:

ⲑⲱⲟⲩⲧⲥ «réunion», de ⲑⲱⲟⲩϯ «réunir»;

ⲕⲉⲗⲡⲥ «vol», de ⲕⲱⲗⲡ «voler سَرَقَ»;

ⲑⲣⲁⲡⲥ «aiguille», de ⲑⲱⲣⲡ «coudre»;

ⲥⲟⲣⲙⲉⲥ «erreur», de ⲥⲱⲣⲉⲙ «errer».

6. vocalisé ⲏⲧ ou ⲓⲧ:

ϣⲉⲙϣⲏⲧ «serviteur», de ϣⲉⲙϣⲓ «servir»;

ϩⲁⲗⲏⲧ «oiseau طائر», de ϩⲱⲗ «voler طار»;

ⲙⲉⲛⲣⲓⲧ «ami», de ⲙⲉⲓ, ⲙⲉⲛⲣⲉ- «aimer».

Ces derniers mots sont des qualitatifs devenus substantifs.

3. Noms composés.

La première partie du composé, le préfixe (121), peut être un nom, un verbe ou une particule. C'est toujours une forme abrégée. La seconde partie, qui a l'accent tonique, est un nom ou un verbe à l'infinitif.

1. Le préfixe est un nom.

Il y a en copte un nombre assez restreint de noms qui ont une forme abrégée et peuvent être employés comme préfixes.

Voici les principaux avec quelques exemples:

1. ⲓⲟⲣ ⲓⲁⲣ- «canal»,

2. ⲓⲟϩⲓ ⲓⲁϩ- «champ»,

3. ⲙⲁ-ⲛ̀- «lieu de»,

4. ⲛⲏⲃ ⲛⲉⲃ- «maître»,

5. ⲣⲱⲙⲓ ⲣⲉⲙ- «homme»,

6. ⲥⲑⲟⲓ ⲥⲑⲩ- ⲥϯ- «odeur»,

7. ϧⲉⲗ- «personne»,

8. ϩⲱⲃ ϩⲉⲃ- «chose».

Exemples:

1. ⲓⲁⲣⲟ (grand canal) «fleuve, le Nil». fém. est un ancien adjectif qui en ég. signifiait «grand» et qui ne s'est maintenu en copte que dans les noms composés (cf. ⲟⲩⲣⲟ roi, ⲟⲩⲣⲱ reine; ϧⲉⲗⲗⲟ vieillard, ϧⲉⲗⲗⲱ vieille femme).

2. ⲓⲁϩϫⲱⲓⲧ «champ d'oliviers», ⲓⲁϩⲁⲗⲟⲗⲓ «vigne», ⲓⲁϩϣϣⲏⲛ «forêt».

3. ⲙⲁ-ⲛ̀- est toujours suivi d'un verbe: ⲙⲁⲛ̀ϣⲱⲡⲓ «demeure», ⲙⲁⲛ̀ⲫⲱⲧ «refuge», ⲙⲁⲛ̀ϣⲁⲓ «orient», ⲙⲁⲛ̀ϩⲱⲧⲡ «occident».

4. ⲛⲉⲃⲏⲓ «maître de maison», ⲛⲉⲃⲁϩⲓ «âgé», ⲛⲉⲃⲟϩⲓ «maître du troupeau», ⲛⲉⲃⲓⲟϩⲓ «maître du champ».

5. ⲣⲉⲙ- et plus généralement ⲣⲉⲙⲛ̀- forme des noms de profession; devant un nom de ville ou de lieu, il indique les habitants: ⲣⲉⲙⲛ̀ϩⲱⲃ «ouvrier», ⲣⲉⲙⲣⲁⲕⲟϯ «Alexandrin», ⲣⲉⲙⲙ̀ⲃⲉⲧⲥ «guerrier», ⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ «Egyptien», ⲣⲉⲙⲙ̀ⲃⲁⲕⲓ «citadin», ⲣⲉⲙϯⲫⲟⲓⲛⲓⲕⲏ «Phénicien»[1].

6. ⲥⲑⲟⲓⲛⲟⲩϥⲓ ⲥⲑⲩⲛⲟⲩϥⲓ «encens, bonne odeur», ⲥⲑⲟⲓⲃⲱⲛ ⲥⲑⲩⲃⲱⲛ «mauvaise odeur».

7. ϧⲉⲗ- n'est employé qu'en composition: ϧⲉⲗϣⲓⲣⲓ «jeune homme», ϧⲉⲗϣⲁⲓⲣⲓ «jeune fille»; ϧⲉⲗⲗⲟ «vieillard», ϧⲉⲗⲗⲱ «vieille femme».

8. ϩⲉⲃⲛⲟⲩϥⲓ «bonne action», ϩⲉⲃⲃⲱⲛ «mauvaise action».

2. Le préfixe est un verbe.

Dans ces composés, la seconde partie est toujours un substantif; ils sont de tout point semblables aux mots composés français coupe-papier, garde-robe, etc. Le verbe prend après la première radicale; le substantif reste invariable:

ⲙⲁⲓ-ⲛⲟⲩϯ «qui aime Dieu», de ⲙⲉⲓ «aimer».

Il y a ainsi une quinzaine de verbes qui forment des composés; ces mots s'emploient adjectivement, c.-à-d. après un substantif auquel ils s'unissent au moyen de ⲛ̀. Tels sont:

ⲁⲛ-ϣⲉ «chef de cent, centenier» de ⲓⲛⲓ «conduire», ⲁⲛϣⲟ «chef de mille».

ⲗⲁϥ-ⲥϩⲓⲙⲓ «luxurieux», de ⲗⲓⲃⲓ «délirer».

ⲙⲁⲓ-ϩⲁⲧ «qui aime l'argent», ⲙⲁⲓ-ϩⲏⲕⲓ «qui aime les pauvres», ⲙⲁⲓ-ⲣⲱⲙⲓ «qui aime les hommes», etc.

ⲙⲁⲛ-ⲉⲥⲱⲟⲩ «berger, pasteur», de ⲙⲟⲛⲓ «faire paître», ⲙⲁⲛ-ϫⲁⲙⲟⲩⲗ «chamelier», etc.

ⲛⲁϣⲧ-ⲛⲁϩⲃⲓ «à tête dure», de ⲛ̀ϣⲟⲧ «être dur».

ⲟⲩⲁⲙ-ⲥⲛⲟϥ «sanguinaire», de ⲟⲩⲱⲙ «manger», etc.

ⲫⲁⲥ-ⲥⲟϫⲉⲛ «parfumeur», de ⲫⲓⲥⲓ «faire cuire».

ⲫⲁϣ-ⲙⲟⲩ «à moitié mort» de ⲫⲱϣ «diviser».

ϥⲁⲓ-ϣⲓⲛⲓ «messager», de ϥⲁⲓ «porter».

ϧⲁⲧⲉⲃ-ⲣⲱⲙⲓ «meurtrier» de ϧⲱⲧⲉⲃ «tuer».

ϣⲁⲙϣⲉ-ⲛⲟⲩϯ «serviteur de Dieu», de ϣⲉⲙϣⲓ «servir», ϣⲁⲙϣⲉ-ⲓⲇⲱⲗⲟⲛ «idolâtre».

ϫⲁⲃⲓ-ϩⲏⲧ et ϫⲁϥ-ϩⲏⲧ «lâche», de ( ϫⲉⲃⲓ) «être faible».

ϫⲁϫ-ϣⲁⲓ «qui a le nez coupé», de ϫⲱϫ «couper».

ϭⲁⲓ-ⲃⲉⲭⲉ «mercenaire», de ϭⲓ «recevoir» et ⲃⲉⲭⲉ «salaire».

ϭⲁⲥⲓ-ⲃⲁⲗ «orgueilleux», de ϭⲓⲥⲓ «exalter»; ϭⲁⲥⲓϩⲏⲧ «fier, altier».

3. Le préfixe est une particule.

Voici les principales particules préfixes:

ⲁⲛ- (collection),

ⲁⲧ- «sans»,

ⲉ- (profession),

ⲗⲁ- (abondance),

ⲙⲉⲧ-, ⲙⲉⲑ- (état),

ⲣⲉϥ- (agent),

ⲥⲁ (profession),

ϣⲟⲩ- «digne de»,

ϩⲁ- (commencement),

ϩⲁⲙ-, ⲁⲙ- «ouvrier»,

ϫⲓⲛ- «action de».

ⲁⲛ- s'unit surtout aux noms de nombres pour indiquer la collection:

ϣⲁϣϥ «sept», ⲁⲛϣⲁϣϥ «semaine»;

ⲙⲉⲧ «dix», ⲁⲛⲙⲉⲧ «dizaine»;

ⲛ̅ (ⲧⲁⲓⲟⲩ) «cinquante», ⲁⲛⲛ̅ «cinquantaine»;

ⲣ̅ (ϣⲉ) «cent», ⲁⲛⲣ̅ «centaine»;

ϣⲟ «mille», ϩⲁⲛ-ⲁⲛϣⲟ «des milliers».

On peut même redoubler ⲁⲛ-: ⲛⲓⲁⲛⲁⲛϣⲟ ⲛ̀ϣⲟ «les milliers de milliers»[1].

On trouve aussi ⲁⲛ-ⲧⲱⲟⲩ «chaîne de montagnes».

ⲁⲧ- (ⲁⲑ- devant ) forme des adjectifs privatifs d'un fréquent usage:

ⲁⲧⲥⲙⲏ «sans voix, muet»;

ⲁⲧⲯⲩⲭⲏ «sans âme, lâche»;

ⲁⲧ s'emploie surtout avec l'infinitif potentiel formé de ϣ- «pouvoir»:

ⲁⲧϣⲁⲙⲁϩⲓ «impuissant»,

ⲁⲧϣⲥⲁϫⲓ ⲙ̀ⲙⲟϥ «indicible».

ⲉ- forme avec un verbe quelques noms de profession:

ⲕⲱⲧ «construire», ⲉⲕⲱⲧ «architecte»;

ϣⲱⲧ «négocier», ⲉϣⲱⲧ «négociant».

ⲗⲁ- indique l'abondance devant les substantifs et les adjectifs: ⲗⲁϥⲱⲓ «poilu», ⲗⲁϫⲁⲗ «touffu», ⲗⲁⲟⲩⲁⲓ «tout à fait un», ⲗⲁⲙⲁϧⲧ «glouton»[1].

ⲙⲉⲧ- ⲙⲉⲑ- forme des substantifs abstraits qui sont tous féminins:

ⲁⲗⲟⲩ «enfant», ⲙⲉⲧⲁⲗⲟⲩ «enfance»;

ⲙⲏⲓ «vrai», ⲙⲉⲑⲙⲏⲓ «vérité»;

ⲟⲩⲁⲓ «un», ⲙⲉⲑⲟⲩⲁⲓ «unité».

ⲣⲉϥ- s'emploie devant l'infinitif et le qualitatif des verbes pour former le nom d'agent:

ⲥⲱⲛⲧ «créer», ⲣⲉϥⲥⲱⲛⲧ «créateur»;

ϣⲱⲛⲓ «être malade», ⲣⲉϥϣⲱⲛⲓ «malade»;

ⲙⲱⲟⲩⲧ «être mort», ⲣⲉϥⲙⲱⲟⲩⲧ «mort».

L'infinitif peut avoir un complément: ⲡⲁⲣⲉϥⲛⲁϩⲙⲉⲧ «mon sauveur».

ⲥⲁ suivi de ⲛ̀ forme des noms de profession:

ϣⲁⲣ «cuir», ⲥⲁⲛ̀ϣⲁⲣ «corroyeur»;

ⲕⲁⲡ «corde», ⲥⲁⲛ̀ⲕⲁⲡ «cordier»;

et dans un sens métaphorique: ⲥⲁ-ⲙ̀-ⲡⲉⲧϩⲱⲟⲩ «fabricant de mal, méchant»;

ⲥⲁ-ⲙ̀-ⲙⲉⲑⲛⲟⲩϫ «menteur».

ϣⲟⲩ- «digne de» forme des adjectifs qui sont toujours à l'état pronominal:

ⲧⲁⲓⲟ «vénérer», ϣⲟⲩⲧⲁⲓⲟ⸗ «vénérable»;

ⲙⲉⲓ «aimer», ϣⲟⲩⲙⲉⲛⲣⲓⲧ⸗ «digne d'être aimé»;

ⲉⲣϣⲫⲏⲣⲓ «admirer», ϣⲟⲩⲉⲣϣⲫⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲙⲟ⸗ «admirable»;

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ϣⲟⲩⲧⲁⲓⲟϥ «un homme vénérable».

ϩⲁⲙ-, et par chute du ϩ initial ⲁⲙ-, est un ancien mot qui signifiait «ouvrier», il est resté dans quelques noms de profession:

ϣⲉ «bois», ϩⲁⲙϣⲉ, ⲁⲙϣⲉ «charpentier»;

ⲕⲉⲗⲓ «serrure», ϩⲁⲙⲕⲉⲗⲓ «serrurier».

ϩⲁ- indique le plus haut point, le commencement d'une chose:

ⲣⲟ «bouche», ϩⲁⲛ̀ⲣⲟ «lèvre»;

ⲧⲟⲟⲩⲓ «la matinée», ϩⲁ-ⲛⲁ-ⲧⲟⲟⲩⲓ «le matin»;

ⲣⲟⲩϩⲓ «la soirée», ϩⲁ-ⲛⲁ-ⲣⲟⲩϩⲓ «le soir»;

ⲙⲉⲣⲓ «midi», ϩⲁ-ⲛⲁ-ⲙⲉⲣⲓ «midi».

La particule ϩⲁ- peut être considérée comme l'état construit de ϩⲏ «commencement».

ϫⲓⲛ- (Ṣ. ϭⲓⲛ-) forme le substantif verbal (مصدر):

ⲙⲟϣⲓ

«marcher»

ⲡⲓϫⲓⲛⲙⲟϣⲓ

«la marche»

ⲱϣ

«lire»

ⲡⲓϫⲓⲛⲱϣ

«l'action de lire».

Ces substantifs sont généralement du masculin. Cependant quand ils indiquent la manière dont est faite l'action exprimée par le verbe, plutôt que cette action elle-même, ils sont du féminin:

ϯϫⲓⲛⲁⲙⲟⲛⲓ ⲛ̀ⲧⲟⲧ⸗

«la patience»[1]

ϯϫⲓⲛⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧ⸗

«la tenue»[2]

ϯϫⲓⲛⲥⲁϫⲓ

«la conversation»[1]

ϯϫⲓⲛⲉⲣϩⲱⲃ

«la manière d'agir»[2]

Remarques.

1. Les mots qui commencent par prennent parfois un ⲙ̀ initial sans changer de sens:

ⲃⲣⲉϩⲓ et ⲙ̀ⲃⲣⲉϩⲓ

«char»

ⲃⲣⲁⲓ et ⲙ̀ⲃⲣⲁⲓ

«plat de lentilles»

ⲃⲣⲟⲩⲭⲟⲥ et ⲙ̀ⲃⲣⲟⲩⲭⲟⲥ

«sauterelle»

2. Les mots qui commencent par ϣ prennent aussi ⲛ̀ et quelquefois changent de sens:

ϣⲁϣⲓ = ⲛ̀ϣⲁϣⲓ = ⲉⲛϣⲁϣⲓ

«amertume»

ϣⲱⲧ

«couper»

ⲉⲛϣⲱⲧ

«hache»

ⲭⲁⲓ = ⲛ̀ⲭⲁⲓ = ⲉⲛⲭⲁⲓ

«chose»

ⲭⲣⲟϯ = ⲉⲛⲭⲣⲟϯ

«enfants»

II. Pluriel des noms.

Il y a en copte deux nombres: le singulier et le pluriel.

Pour la plupart des noms, le pluriel est semblable au singulier, il ne se distingue que par l'article:

ⲡⲓ-ⲣⲱⲙⲓ

«l'homme»

ⲛⲓ-ⲣⲱⲙⲓ

«les hommes»

ⲡⲓ-ϣⲏⲣⲓ

«le fils»

ⲛⲓ-ϣⲏⲣⲓ

«les fils»

Cependant un assez grand nombre de noms ont au pluriel une terminaison particulière. Dans l'ancien égyptien les terminaisons du pluriel étaient w pour le masc., wt (prononcé ouit) pour le féminin. De la première, dérive en copte le plur. masc. en ⲟⲩ; de la seconde, le plur. fém. en ⲟⲩⲓ (Ṣ. ⲟⲩⲉ).

1. Noms masculins terminés par une voyelle.

1. Pluriels masculins.

La terminaison ⲟⲩ peut être précédée des voyelles accentuées.

1. ⲱⲟⲩ forme le pluriel des noms masc. terminés en :

ⲣⲟ «porte», pl. ⲣⲱⲟⲩ;

ⲟⲩⲣⲟ «roi», pl. ⲟⲩⲣⲱⲟⲩ;

ⲓⲁⲣⲟ «fleuve», pl. ⲓⲁⲣⲱⲟⲩ;

ⲉⲃⲟ «muet», pl. ⲉⲃⲱⲟⲩ;

ⲟⲩⲉϫⲣⲟ «montant de porte», pl. ⲟⲩⲉϫⲣⲱⲟⲩ;

ϣⲉⲙⲙⲟ «étranger», pl. ϣⲉⲙⲙⲱⲟⲩ;

ϣⲧⲉⲕⲟ «prison», pl. ϣⲧⲉⲕⲱⲟⲩ.

Quelques noms en ont aussi un plur. en ⲟⲓ:

ⲣⲁⲙⲁⲟ «riche», pl. ⲣⲁⲙⲁⲱⲟⲩ et ⲣⲁⲙⲁⲟⲓ;

ϧⲉⲗⲗⲟ «vieillard» pl. ϧⲉⲗⲗⲟⲓ.

2. ⲏⲟⲩ (Ṣ. ⲏⲩ) forme le pluriel des substantifs masculins terminés en :

ⲁⲙⲣⲉ «boulanger», pl. ⲁⲙⲣⲏⲟⲩ;

ⲃⲉⲭⲉ «salaire», pl. ⲃⲉⲭⲏⲟⲩ;

ϣⲛⲉ «filet», pl. ϣⲛⲏⲟⲩ;

ϣϫⲉ «sauterelle», pl. ϣϫⲏⲟⲩ.

Suivent cette règle les deux mots: ⲥⲟⲛ «frère», pl. ⲥⲛⲏⲟⲩ; ϫⲟⲓ «barque», pl. ⲉϫⲏⲟⲩ.

3. ⲉⲩ (Ṣ. ⲉⲉⲩ) forme le pluriel des noms dérivés en (124):

ⲥⲁⲃⲉ «sage», pl. ⲥⲁⲃⲉⲩ;

ⲃⲉⲗⲗⲉ «aveugle», pl. ⲃⲉⲗⲗⲉⲩ;

ⲙⲉⲑⲣⲉ «témoin», pl. ⲙⲉⲑⲣⲉⲩ;

ⲑⲉϣⲉ «voisin», pl. ⲑⲉϣⲉⲩ;

ϣⲁϥⲉ «désert», pl. ϣⲁϥⲉⲩ.

2. Noms masculins terminés par une consonne.

Les noms terminés par une consonne forment, en général, leur pluriel par un changement intérieur de voyelles. C'est quelque chose d'analogue au pluriel brisé arabe (الجمع المكسَّر). Les changements se réduisent à quatre principaux:

1. ⲁⲩ dans les mots suivants:

ⲁⲛⲁϣ «serment», pl. ⲁⲛⲁⲩϣ;

ⲥⲛⲁϩ «lien», pl. ⲥⲛⲁⲩϩ;

ⲁⲑⲁϩ «fardeau», pl. ⲁⲑⲁⲩϩ;

ϭⲛⲁϩ «bras», pl. ϭⲛⲁⲩϩ;

ⲙ̀ⲕⲁϩ «douleur, peine», pl. ⲙ̀ⲕⲁⲩϩ;

ⲉⲑⲱϣ «Ethiopien», pl. ⲉⲑⲁⲩϣ;

ϭⲁⲗⲟϫ «pied», pl. ϭⲁⲗⲁⲩϫ.

2. Changement de en dans les mots terminés par et dans plusieurs autres:

ⲁϩⲟ «trésor» (21), pl. ⲁϩⲱⲣ;

ⲟⲩϩⲟⲣ «chien», pl. ⲟⲩϩⲱⲣ;

ϩⲑⲟ «cheval» (21), pl. ϩⲧⲱⲣ;

ϣⲗⲟⲕ «cruche», pl. ϣⲗⲱⲕ;

ϣⲗⲟⲗ «nation», pl. ϣⲗⲱⲗ;

ϩⲃⲟⲥ «habit», pl. ϩⲃⲱⲥ;

ϩϥⲟⲧ «aune», pl. ϩϥⲱⲧ;

ϫⲣⲟϫ «semence», pl. ϫⲣⲱϫ.

3. Les noms terminés en ⲏⲧ, ⲓⲧ forment leur pluriel en ⲁϯ:

ⲃⲏⲧ «palme», pl. ⲃⲁϯ;

ⲙⲉⲛⲣⲓⲧ «ami, chéri», pl. ⲙⲉⲛⲣⲁϯ;

ⲟⲩⲣⲓⲧ «gardien», pl. ⲟⲩⲣⲁϯ;

ⲣⲉⲙⲏⲧ «dixième partie, dîme», pl. ⲣⲉⲙⲁϯ;

ϩⲁⲗⲏⲧ «oiseau», pl. ϩⲁⲗⲁϯ;

ϩⲟⲩⲓⲧ «premier», pl. ϩⲟⲩⲁϯ.

4. Quelques noms changent la voyelle longue en brève et ajoutent :

ⲁⲃⲱⲕ «corbeau», pl. ⲁⲃⲟⲕⲓ;

ⲁⲫⲱⲫ «géant», pl. ⲁⲫⲟⲫⲓ;

ϣⲫⲏⲣ «compagnon», pl. ϣⲫⲉⲣⲓ;

ⲓⲱⲧ «père», pl. ⲓⲟϯ;

ⲉϣⲱⲧ «marchand», pl. ⲉϣⲟⲧ;

ⲙⲟⲩⲧ «nerf» (29), pl. ⲙⲟϯ;

ⲙⲉϣϣⲱⲧ «champ», pl. ⲙⲉϣϣⲟϯ;

ⲙ̀ⲛⲟⲩⲧ «mamelle» (29), pl. ⲙ̀ⲛⲟϯ;

ainsi que tous les autres noms en ⲱⲧ. Le mot ϧⲣⲟϯ «enfants» n'a pas conservé son singulier.

2. Pluriels féminins.

La terminaison du pluriel féminin ⲟⲩⲓ (145) peut être précédée des voyelles accentuées .

1. ⲱⲟⲩⲓ forme le pluriel des noms féminins terminés en et en :

ⲉⲧⲫⲱ «poids, charge», pl. ⲉⲧⲫⲱⲟⲩⲓ;

ⲉⲣⲙⲏ «larme», pl. ⲉⲣⲙⲱⲟⲩⲓ.

Quelques noms masculins forment leur pluriel de la même manière:

ⲁⲗⲟⲩ «enfant», pl. ⲁⲗⲱⲟⲩⲓ;

ⲣⲉϥϫⲱ «chantre», pl. ⲣⲉϥϫⲱⲟⲩⲓ;

ⲥⲫⲓⲣ «côté», pl. ⲥⲫⲓⲣⲱⲟⲩⲓ;

ⲙⲱⲓⲧ «chemin», pl. ⲙⲓⲧⲱⲟⲩⲓ.

2. ⲏⲟⲩⲓ forme le pluriel des noms féminins en :

ⲁⲫⲉ «tête», pl. ⲁⲫⲏⲟⲩⲓ;

ⲫⲉ «ciel», pl. ⲫⲏⲟⲩⲓ;

ϧⲣⲉ «nourriture, mets», pl. ϧⲣⲏⲟⲩⲓ;

et d'une manière analogue celui des masculins:

ⲉⲣⲫⲉⲓ «temple», pl. ⲉⲣⲫⲏⲟⲩⲓ;

ϩⲱⲃ «chose», pl. ϩⲃⲏⲟⲩⲓ.

Remarque.

Il est un certain nombre de pluriels qui n'entrent pas dans les modèles qui précèdent. On les apprendra par l'usage. Tels sont:

ϩⲓⲟⲙⲓ plur. de ⲥϩⲓⲙⲓ «femme»;

ⲁⲙⲁⲓⲟⲩ plur. de ⲓⲟⲙ «mer».

Remarques pour l'emploi du pluriel.

1. La forme du pluriel est obligatoire pour un certain nombre de mots; on les apprendra par le dictionnaire:

ⲛⲓ-ⲫⲏⲟⲩⲓ «les cieux» (et non pas ⲛⲓ-ⲫⲉ).

2. Les autres peuvent garder au pluriel la forme du sing.; ainsi on dit également:

ⲛⲓⲕⲁⲗⲁⲙⲫⲟ et ⲛⲓⲕⲁⲗⲁⲙⲫⲱⲟⲩ

«les collines»

Il y a cependant cette différence entre ces deux manières de s'exprimer, que la forme du sing. avec l'article défini pl. indique plutôt plusieurs individus pris séparément, tandis que la forme du pluriel désigne l'espèce, l'ensemble, la collectivité; aussi cette forme prend plus volontiers l'article indéfini ϩⲁⲛ:

ⲛⲓ-ⲥⲁϧ

«les scribes» (pris individuellement)

ϩⲁⲛ-ⲥⲁϧⲉⲩ

«quelques scribes, un certain nombre de scribes»

Noms grecs.

Les noms grecs introduits en copte ne changent pas au pluriel: ⲡⲓⲥⲱⲙⲁ, ⲛⲓⲥⲱⲙⲁ.

Il n'y a d'exception que pour ⲁⲩⲗⲏ «cour» et ⲯⲩⲭⲏ «âme» qui ont parfois un pluriel copte: ⲁⲩⲗⲏⲟⲩ, ⲯⲩⲭⲏⲟⲩ ou ⲯⲩⲭⲱⲟⲩⲓ.

En S. les noms grecs en ont parfois un plur. en ⲟⲟⲩⲉ: ⲯⲩⲭⲏ, ⲯⲩⲭⲟⲟⲩⲉ; ⲅⲣⲁⲫⲏ, ⲅⲣⲁⲫⲟⲟⲩⲉ.

Chapitre VII.

Relations des Noms Entr'eux.

Chapitre VII.

Relations des Noms Entr'eux.

I. Apposition.

1. Lorsqu'un nom commun ou propre est mis en apposition à un nom propre, il le suit avec l'article et sans particule:

ⲓⲱⲁⲛⲛⲏⲥ ⲡⲓⲣⲉϥϯⲱⲙⲥ

«Jean-Baptiste»

ⲏⲣⲱⲇⲏⲥ ⲡⲟⲩⲣⲟ

«le roi Hérode»[1]

ⲡϭⲟⲓⲥ ⲫϯ

«le Seigneur Dieu»

ⲓⲥⲁⲁⲕ ⲡⲉϥϣⲏⲣⲓ

«son fils Isaac»[2]

2. Lorsqu'un nom propre est mis en apposition à un nom commun ou à un pronom, il est ordinairement précédé de ϫⲉ qu'on pourrait traduire par «nommé»:

ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ ϫⲉ ⲗⲱⲧ

«l'homme nommé Lot»[3].

ⲟⲩϣϣⲏⲛ ϫⲉ ⲥⲁⲃⲉⲕ

«un arbre appelé sabek»[4].

Parfois ϫⲉ est supprimé:

ϯⲡⲟⲗⲓⲥ ⲕⲉϥⲧ

«la ville de Keft»[5].

Il l'est toujours après les noms qui indiquent des titres honorifiques comme ⲁⲃⲃⲁ, ⲁⲡⲁ, ⲙⲁⲕⲁⲣⲓⲟⲥ; après ⲁⲃⲟⲧ «mois»:

ⲁⲃⲃⲁ ⲇⲁⲛⲓⲏⲗ

«l'abbé Daniel».

ⲁⲡⲁ ⲡϣⲱⲓ

«l'abbé Bschai».

ⲡⲓⲁⲃⲟⲧ ⲉⲡⲏⲡ

«le mois d'Epip»[6].

3. Lorsqu'un nom commun est mis en apposition à un autre nom commun, il est uni à lui comme un adjectif au moyen de ⲛ̀ (ⲙ̀ 28):

ⲛⲉⲛⲓⲟϯ ⲛ̀ⲁⲡⲟⲥⲧⲟⲗⲟⲥ

«nos Pères, les Apôtres».

ⲡⲓⲥⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲁⲭⲟⲥ

«le frère moine»[7].

Quelquefois il prend l'article sans ⲛ̀:

ⲛⲉⲕⲉⲃⲓⲁⲓⲕ ⲛⲓⲡⲣⲟⲫⲏⲧⲏⲥ

«tes serviteurs, les prophètes»[8].

4. L'apposition d'un nom à un pronom personnel absolu ou affixe se fait au moyen de la particule ϧⲁ:

ⲁⲛⲟⲕ ϧⲁ ⲡⲓϫⲱⲃ ⲛ̀ⲣⲉϥⲉⲣⲛⲟⲃⲓ

«moi, faible pécheur»[9].

ⲁⲛⲟⲛ ⲧⲏⲣⲉⲛ ϧⲁ ⲡⲉⲕⲗⲁⲟⲥ

«nous tous, ton peuple»[1].

ⲟⲩⲟⲓ ⲛⲱⲧⲉⲛ ϧⲁ ⲛⲓⲣⲁⲙⲁⲟⲓ

«malheur à vous, riches»[2].

Lorsque le mot mis en apposition est un pronom, voir § 63.

5. Un nom de nombre mis en apposition prend ⲛ̀ (ⲙ̀):

ⲁⲩⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧⲟⲩ ⲙ̀ⲡⲥⲛⲁⲩ

«ils se tinrent debout, tous les deux»[3].

ⲁⲩϣⲉ ⲛⲱⲟⲩ ⲙ̀ⲡⲥⲛⲁⲩ ⲉⲩⲥⲟⲡ

«ils s'en allèrent, tous les deux ensemble»[4].

II. Annexion.

Nous entendons par annexion (اضافة) le rapport d'un nom à son complément déterminatif. Pour éviter toute équivoque, nous appellerons le premier nom régissant (المضاف) et le second nom régi (المضاف اليه).

L'annexion se faisait en égyptien par la simple addition du nom régi au nom régissant: il nous en est resté quelques exemples dans les noms composés (131).

En dehors de ce cas, l'annexion se fait en copte au moyen des deux particules ⲛ̀ (ⲙ̀ devant ) et ⲛ̀ⲧⲉ. ⲛ̀ forme l'annexion indéterminée, ⲛ̀ⲧⲉ l'annexion déterminée.

1. Emploi de ⲛ̀.

ⲛ̀ (ⲙ̀) s'emploie:

1. Quand le nom régi est indéterminé, c-à-d. qu'il n'a pas d'article:

ⲟⲩⲭⲗⲟⲙ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲃ

«une couronne d'or»

ⲟⲩⲭⲗⲟⲗ ⲛ̀ϩⲁⲧ

«un collier d'argent»

2. Après les locutions prépositives ⲙ̀-ⲫ-ⲣⲏϯ «à la manière de», ⲙ̀-ⲡ-ⲉⲙⲑⲟ «en présence de», ϧⲁ-ⲧ-ϩⲏ «en face de», ϩⲓ-ⲧ-ϩⲏ «devant», etc.

ⲙ̀ⲡⲉⲙⲑⲟ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ

«en présence du Seigneur»[1].

ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲟⲩⲥⲁⲣⲁⲑⲏⲟⲩ

«comme une tempête»[2].

3. Après les formes avec suffixes des substantifs cités au § 55:

ⲁⲩⲣⲏϫϥ ⲙ̀ⲡⲕⲁϩⲓ

«l'extrémité de la terre»[3].

ϧⲁϫⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲛⲓⲕⲁⲗⲁⲙⲫⲟ

«avant les collines»[4].

4. Lorsque le nom régissant a l'article ⲛⲉⲛ:

ⲛⲉⲛⲃⲁⲗ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ

«les yeux du Seigneur»[5].

2. Emploi de ⲛ̀ⲧⲉ.

ⲛ̀ⲧⲉ s'emploie:

1. Entre deux noms propres:

ⲙⲁⲣⲓⲁ ⲛ̀ⲧⲉ ⲓⲁⲕⲱⲃⲟⲥ

«Marie, (mère) de Jacob»[6].

ϧⲉⲛ ⲧⲕⲁⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉ ϯⲅⲁⲗⲓⲗⲉⲁ

«à Cana de Galilée»[7].

2. Lorsque le nom régissant a l'article fort ⲡⲓ ϯ ⲛⲓ:

ϯϩⲟϯ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ

«la crainte du Seigneur»[8].

ⲡⲓⲥⲑⲉⲣⲧⲉⲣ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲛⲁϫϩⲓ

«le grincement des dents»[9].

3. Quand le nom régissant a l'article indéfini ⲟⲩ ϩⲁⲛ et que le nom régi a un article défini ou indéfini:

ⲟⲩϣϣⲏⲛ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲱⲛϧ

«l'arbre de vie»[10].

ⲟⲩⲭⲗⲟⲙ ⲛ̀ⲧⲉ ϩⲁⲛϩⲙⲟⲧ

«une couronne de grâces»[11].

ϩⲁⲛⲣⲟⲙⲡⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲱⲛϧ

«des années de vie»[12].

4. Quand le nom régi est séparé du nom régissant par quelque déterminatif:

ⲛⲓⲉⲥⲱⲟⲩ ⲉⲧⲥⲱⲣⲉⲙ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲏⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲥⲣⲁⲏⲗ

«les brebis égarées de la maison d'Israël»[1].

ⲡⲕⲁϩⲓ ⲧⲏⲣϥ ⲛ̀ⲧⲉ ⲭⲏⲙⲓ

«toute la terre d'Egypte»[2].

Remarques.

1. Lorsque le nom régissant a l'article faible , on emploie à volonté ⲛ̀ ou ⲛ̀ⲧⲉ.

2. Lorsqu'il y a plusieurs compléments déterminatifs à la suite, on ne répète pas la préposition de l'annexion:

ⲙ̀ⲡⲉⲙⲑⲟ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ ⲛⲉⲙ ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ

«devant le Seigneur et les hommes»[3].

ϩⲁⲛⲁϩⲱⲣ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲃ ϩⲓ ϩⲁⲧ

«des trésors d'or et d'argent»[4].

Chapitre VIII.

Des Adjectifs en Particulier.

Chapitre VIII.

Des Adjectifs en Particulier.

I. Formation

La langue copte possède relativement peu d'adjectifs proprement dits, surtout d'adjectifs primitifs. On a vu §§ 124, 125, la formation des adjectifs dérivés; et §§ 135, 137, 141, celle des adjectifs composés.

On supplée au manque d'adjectifs de deux manières:

1. Au moyen de l'annexion (158, 1):

ⲡⲓⲣⲁⲛ ⲛ̀ⲟⲩϫⲁⲓ (Th. 131)()

«le nom salutaire»

ϯⲥⲙⲏ ⲛ̀ⲛⲟⲩϯ (G. 84)()

«la voix divine»

2. Au moyen du qualitatif des verbes, précédé du relatif ⲉⲧ- (A.E. ntj) pour les substantifs déterminés et de l'auxiliaire ⲉ⸗ avec les suffixes (3ème présent) pour les substantifs indéterminés:

dét.indét.
Sg.

ⲡⲓⲡⲛⲉⲩⲙⲁ ⲉⲑⲟⲩⲁⲃ

«L'Esprit-Saint»

ⲟⲩⲡⲛⲉⲩⲙⲁ ⲉϥⲟⲩⲁⲃ (Th. 171)()

«un esprit saint»

Pl.

ⲛⲓⲙⲱⲓⲧ ⲉⲧⲥⲟⲩⲧⲱⲛ (Pr. 2, 13)(Proverbs 2:13)

«les voies droites»

ϩⲁⲛⲙⲁⲛ̀ⲙⲟϣⲓ ⲉⲩⲥⲟⲩⲧⲱⲛ (Pr. 2, 20)(Proverbs 2:20)

«des voies droites»

Pour ce qui concerne la détermination, il y a deux remarques à faire:

1. Lorsque le qualitatif est attribut, il a toujours la forme indéterminée:

ⲉϥⲉⲁⲣⲉϩ ⲉ ⲛⲉⲕⲙⲁⲛ̀ϭⲟϫⲓ ⲉⲩ-ⲥⲟⲩⲧⲱⲛ

«il gardera tes voies droites»[6].

2. Tout mot suivi de ⲛⲓⲃⲉⲛ est considéré comme déterminé et demande ⲉⲧ:

ϩⲱⲃ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧ-ⲧⲁⲓⲏⲟⲩⲧ

«tout ce qui est précieux»[7].

ⲟⲩⲟⲛ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧ-ϣⲟⲡ ϧⲉⲛ ⲛⲓⲃⲁⲕⲓ ⲛⲉⲙ ϩⲱⲃ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧ-ⲣⲏⲧ ⲉⲡϣⲱⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲡⲕⲁϩⲓ

«tous ceux qui sont dans les villes et tout ce qui pousse de terre»[8].

II. Place de l'adjectif.

Les adjectifs primitifs et dérivés se placent soit avant, soit après le substantif; les adjectifs composés se placent toujours après.

Le mot qui est au premier rang, substantif ou adjectif, reçoit l'article que demande le sens; celui qui est au second rang est toujours uni au premier au moyen de ⲛ̀ et sans article:

ϯⲃⲁⲕⲓ ⲛ̀ⲣⲁⲙⲁⲟ

«la ville opulente»;

ϯⲛⲓϣϯ ⲙ̀ⲃⲁⲕⲓ

«la grande ville»;

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲥⲁⲃⲉ

«l'homme sage (49, 2)»[1].

ϩⲁⲛⲥⲁⲃⲏ ⲛ̀ⲥϩⲓⲙⲓ

«les femmes sages»[2].

Les adjectifs suivants se placent toujours avant le substantif:

ⲛⲓϣϯ «grand»,

ϩⲟⲩⲓⲧ «premier»,

ⲛⲟϫ «grand»,

ϧⲁⲉ «dernier»,

ⲕⲟⲩϫⲓ «petit»,

ⲙⲏϣ «nombreux»,

et les deux adjectifs grecs ⲁⲅⲓⲟⲥ et ⲙⲟⲛⲟⲅⲉⲛⲏⲥ:

ⲛⲉⲕⲁⲅⲓⲟⲥ ⲙ̀ⲙⲁⲑⲏⲧⲏⲥ

«tes saints disciples»[3].

ⲡⲓⲙⲟⲛⲟⲅⲉⲛⲏⲥ ⲛ̀ϣⲏⲣⲓ

«le fils unique»

Quand il y a deux adjectifs, un seul peut précéder le substantif:

ⲟⲩⲕⲟⲩϫⲓ ⲛ̀ⲁⲗⲟⲩ ⲛ̀ⲥⲁⲓⲉ

«un beau petit enfant»[4];

ⲡⲓⲡⲓⲥⲧⲟⲥ ⲙ̀ⲃⲱⲕ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲥⲁⲃⲉ

«le serviteur fidèle et prudent»[5].

ⲛⲓⲃⲉⲛ «tout» se place toujours, sans ⲛ̀, après le substantif qui reste au singulier, sans article:

ϩⲱⲃ ⲛⲓⲃⲉⲛ

«toute chose»

ⲃⲁⲗ ⲛⲓⲃⲉⲛ

«tout œil»

Mais pour le mot ⲙⲁ «lieu», le pluriel ⲙⲁⲓ (Nomb. 18, 31) est plus fréquent que le singulier (Gen. 20, 13).

Le verbe et les autres mots qui se rapportent au nom déterminé par ⲛⲓⲃⲉⲛ se mettent au pluriel:

ϩⲱⲃ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲁⲩϣⲱⲡⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲟⲧϥ

«toutes les choses ont été faites par lui»[1].

ⲛⲓϥⲓ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲥⲉⲥⲙⲟⲩ ⲉⲣⲟⲕ

«tout esprit te loue»[2].

Cependant on trouve quelquefois le singulier:

ⲟⲩⲟⲛ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲑⲛⲁϭⲁⲥϥ ⲥⲉⲛⲁⲑⲉⲃⲓⲟϥ

«quiconque s'élève sera humilié»[3].

III. Accord de l'adjectif.

Les adjectifs primitifs sont invariables.

Les autres adjectifs qui ont un féminin et un pluriel s'accordent en genre et en nombre avec leur substantif:

ⲟⲩⲥⲁⲃⲏ ⲛ̀ⲥϩⲓⲙⲓ

«une femme prudente»

ϩⲁⲛⲥⲁⲃⲉⲩ ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ

«des hommes prudents»

Cependant, quand ils sont attributs, ils restent ordinairement invariables:

ϥⲛⲁⲁⲓⲧⲉⲛ ⲛ̀ⲣⲁⲙⲁⲟ

«il nous rendra riches»[4].

ⲉⲥ-ⲟⲓ ⲛ̀ⲣⲉⲙϩⲉ

«elle est libre»[5].

De même, le mot qui est au second rang demeure le plus souvent invariable, parfois aussi il s'accorde:

ϩⲁⲛⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲥⲁⲃⲉ

«des hommes prudents»[6].

ϩⲁⲛⲥⲁⲃⲏ ⲛ̀ⲥϩⲓⲙⲓ

«des femmes prudentes»[7].

IV. De la comparaison.

A. Comparatif.

Le comparatif d'infériorité «moins» n'existe pas en copte; on ne dit pas «moins grand», mais «plus petit».

Le comparatif de supériorité «plus», pour les adjectifs, verbes et adverbes se rend par ⲉ-, ⲉⲣⲟ⸗ ou bien par:

ⲉϩⲟⲧⲉ-, devant un nom;

ⲉϩⲟⲧⲉ ⲉ-, ⲉϩⲟⲧⲉ ⲛ̀ⲧⲉ (subj.), devant un verbe;

ⲉϩⲟⲧⲉ ⲉⲣⲟ⸗, ⲉϩⲟⲧⲉⲣⲟ⸗, avec les suffixes.

Ex.

ⲉⲛⲁⲁϥ ⲉ ⲓⲱⲁⲛⲛⲏⲥ

«plus grand que Jean»[1].

ⲛⲓϣϯ ⲉⲣⲟϥ

«plus grand que lui»[1].

ⲡⲁⲛⲟⲃⲓ ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲡⲉ ⲉ ⲭⲁϥ ⲛⲏⲓ ⲉⲃⲟⲗ

«mon péché est trop grand pour m'être pardonné»[2].

ⲉⲓⲉⲟⲩⲃⲁϣ ⲉϩⲟⲧⲉ ⲟⲩⲭⲓⲱⲛ

«je deviendrai plus blanc que la neige»[3].

ϥϫⲟⲣ ⲉϩⲟⲧⲉⲣⲟⲓ

«il est plus fort que moi»[4].

ⲛⲁⲛⲉⲥ ⲉⲧⲏⲓⲥ ⲛⲁⲕ ⲉϩⲟⲧⲉ ⲉ ⲧⲏⲓⲥ ⲛ̀ⲕⲉⲣⲱⲙⲓ

«il vaut mieux te la donner à toi que de la donner à un autre»[5].

ⲛⲁⲛⲉⲥ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲉⲣⲃⲱⲕ ⲛ̀ⲛⲓⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ ⲉϩⲟⲧⲉ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲙⲟⲩ ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ

«mieux vaut être esclaves des Egyptiens que de mourir dans le désert»[6].

Quand le terme de comparaison n'est pas exprimé, on se sert de ⲛ̀-ϩⲟⲩⲟ «davantage» placé après le mot qu'il détermine:

ⲉϥⲥⲟⲧⲡ ⲛ̀ϩⲟⲩⲟ

«plus parfait»

B. Superlatif.

1. Le superlatif absolu s'exprime au moyen de ⲉⲙⲁϣⲱ «très, beaucoup» ajouté à l'adjectif:

ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲛ̀ⲣⲁϣⲓ ⲉⲙⲁϣⲱ

«une très grande joie»[1].

On trouve aussi ⲙ̀ⲙⲁϣⲱ «très»:

ⲉϥϩⲟⲣϣ ⲙ̀ⲙⲁϣⲱ

«très lourd»[2].

2. Le superlatif relatif se rend par les particules ϧⲉⲛ, ⲉⲃⲟⲗ ⲟⲩⲧⲉ «entre, de, parmi» précédées de l'adjectif et suivies du complément:

ⲫⲏ ⲉⲧⲟⲓ ⲛ̀ⲕⲟⲩϫⲓ ϧⲉⲛ ⲑⲏⲛⲟⲩ

«celui qui est le plus petit parmi vous»[3].

ⲡⲓⲕⲟⲩϫⲓ ⲉⲃⲟⲗ ⲟⲩⲧⲉ ⲛⲓⲁⲡⲟⲥⲧⲟⲗⲟⲥ

«le plus petit des Apôtres»[4].

Chapitre IX.

De la Numération.

Chapitre IX.

De la Numération.

I. Les nombres

Les nombres sont représentés par les lettres surmontées d'un seul trait jusqu'à mille et de deux à partir de mille.

1. Nombres cardinaux

1. Les nombres simples

BohaïriqueBohairic SaʿidiqueSahidic
masc.masc. fém.fem masc.masc. fém.fem.
1 ⲁ̅ ⲟⲩⲁⲓ ⲟⲩⲓ ⲟⲩⲁ ⲟⲩⲉⲓ
2 ⲃ̅ ⲥⲛⲁⲩ ⲃ̅ϯ ⲥⲛⲟⲩϯ ⲥⲛⲁⲩ ⲥⲉⲛⲧⲉ
3 ⲅ̅ ϣⲟⲙⲧ ⲅ̅ϯ ϣⲟⲙϯ ϣⲟⲙⲛⲧ ϣⲟⲙⲧⲉ
4 ⲇ̅ ϥⲧⲱⲟⲩ, ϥⲧⲟⲩ- ϥⲧⲟⲟⲩ ϥⲧⲟⲉ, ϥⲧⲟ
5 ⲉ̅ ϯⲟⲩ ϯⲟⲩ ϯⲉ
6 ⲋ̅ ⲥⲟⲟⲩ ⲥⲟⲟⲩ ⲥⲟⲉ, ⲥⲟ
7 ⲍ̅ ϣⲁϣϥ ⲍ̅ϯ ϣⲁϣϥⲓ ⲥⲁϣϥ ⲥⲁϣϥⲉ
8 ⲏ̅ ϣⲙⲏⲛ ⲏ̅ϯ ϣⲙⲏⲛⲓ ϣⲙⲟⲩⲛ ϣⲙⲟⲩⲛⲉ
9 ⲑ̅ ⲯⲓⲧ ⲑ̅ϯ ⲯⲓϯ ⲯⲓⲥ ⲯⲓⲧⲉ
10 ⲓ̅ ⲙⲏⲧ, ⲙⲉⲧ- ⲓ̅ϯ ⲙⲏϯ ⲙⲏⲧ ⲙⲏⲧⲉ
20 ⲕ̅ ϫⲱⲧ ⲕ̅ϯ ϫⲱϯ ϫⲟⲩⲱⲧ ϫⲟⲩⲱⲧⲉ
30 ⲗ̅ ⲙⲁⲡ, ⲙⲁⲃ ⲙⲁⲁⲃ
40 ⲙ̅ ϩⲙⲉ ϩⲙⲏ, ϩⲙⲉ
50 ⲛ̅ ⲧⲉⲟⲩⲓ, ⲧⲁⲓⲟⲩ ⲧⲁⲓⲟⲩ
60 ⲝ̅ ⲥⲉ ⲥⲉ
70 ⲟ̅ ϣⲃⲉ, ϣϥⲉ ϣⲃⲉ, ϣϥⲉ
80 ⲡ̅ ϧⲁⲙⲛⲉ ϩⲙⲉⲛⲉ
90 ϥ̅ ⲡⲓⲥⲧⲉⲟⲩⲓ ⲡⲉⲥⲧⲁⲓⲟⲩ
100 ⲣ̅ ϣⲉ ϣⲉ
200 ⲥ̅ ϣⲏⲓ ϣⲏⲧ
1000 ⲁ̿ ϣⲟ ϣⲟ
10000 ⲓ̿ ⲑⲃⲁ ⲧⲃⲁ

2. Les nombres composés

Dizaines

De 11 à 100 on forme les nombres en ajoutant les unités aux dizaines:

11 ⲓ̅ⲁ̅ ⲙⲉⲧ-ⲟⲩⲁⲓ
12 ⲓ̅ⲃ̅ ⲙⲉⲧ-ⲥⲛⲁⲩ
23 ⲕ̅ⲅ̅ ϫⲱⲧ-ϣⲟⲙⲧ
34 ⲗ̅ⲇ̅ ⲙⲁⲡ-ϥⲧⲱⲟⲩ
45 ⲙ̅ⲉ̅ ϩⲙⲉ-ϯⲟⲩ
89 ⲡ̅ⲑ̅ ϧⲁⲙⲛⲉ-ⲯⲓⲧ

etc.

Centaines et mille

On forme les centaines et les mille en plaçant les unités devant ϣⲉ 100 et ϣⲟ 1000 au moyen de ⲛ̀-.

ⲥⲛⲁⲩ se met généralement après, sans ⲛ̀-:

200 ⲥⲛⲁⲩ ⲛ̀-ϣⲉ, ⲃ̅ϣⲉ, ϣⲉⲥⲛⲁⲩ.

Pour 200 on peut aussi employer un mot spécial ϣⲏⲓ qui est comme le duel de ϣⲉ.

300 ⲧ̅ ϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ϣⲉ
400 ⲩ̅ ϥⲧⲱⲟⲩ ⲛ̀ϣⲉ
500 ⲫ̅ ϯⲟⲩ ⲛ̀ϣⲉ
600 ⲭ̅ ⲥⲟⲟⲩ ⲛ̀ϣⲉ
700 ⲯ̅ ϣⲁϣϥ ⲛ̀ϣⲉ
800 ⲱ̅ ϣⲙⲏⲛ ⲛ̀ϣⲉ
900 ⳁ̅[1] ⲯⲓⲧ ⲛ̀ϣⲉ
2000 ⲃ̿ ⲃ̅ϣⲟ, ϣⲟ ⲥⲛⲁⲩ
3000 ⲅ̿ ϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ϣⲟ

etc.

Remarque.

Les mille peuvent aussi s'exprimer au moyen des centaines précédées des dizaines et unies par ⲛ̀-:

2000 ϫⲱⲧ ⲛ̀ϣⲉ «vingt cents»
1100 ⲙⲉⲧ-ⲟⲩⲁⲓ ⲛ̀ϣⲉ «onze cents»
1200 ⲙⲉⲧ-ⲥⲛⲁⲩ ⲛ̀ϣⲉ «douze cents»

etc.

Myriades et au-delà.

Pour exprimer les 10000, on emploie ⲑⲃⲁ «myriade»; au delà, on suit la marche ordinaire.

ⲥⲛⲁⲩ se met toujours après:

20000 ⲑⲃⲁ-ⲥⲛⲁⲩ «2 myriades»
30000 ϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ⲑⲃⲁ «3 myriades»
40000 ϥⲧⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲑⲃⲁ «4 myriades»
100000 ⲣ̅ⲁ̿
1000000 ⲁ̿ⲁ̿

3. Syntaxe.

Le nom de la chose nombrée se joint au nom de nombre au moyen de ⲛ̀, il reste au singulier. Le déterminatif qui précède, (article, adjectif, pronom) reste de même au singulier, masculin avec un nom masc. et féminin avec un nom féminin:

ⲡⲓ-ⲧⲉⲃⲧ ⲃ̅ «les deux poissons»[1].

ⲧⲁⲓ-ⲉⲛⲧⲟⲗⲏ ⲃ̅ϯ «ces deux préceptes»[2].

ⲡⲓ-ⲙⲉⲧ-ⲥⲛⲁⲩ ⲙ̀ⲙⲁⲑⲏⲧⲏⲥ «les 12 disciples».

ϯ-ⲙⲏϯ ⲙ̀ⲃⲁⲕⲓ «les 10 villes»[3].

ⲡⲓ-ϥⲧⲟⲩⲗⲁⲕϩ «les quatre angles».

ⲡⲓ-ϥⲧⲟⲩⲑⲏⲟⲩ «les quatre vents».

Le verbe auquel ces mots servent de sujet se met au pluriel:

ⲁⲩⲓ ϩⲁⲣⲟϥ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲓⲙⲉⲧⲥⲛⲁⲩ «les douze vinrent vers lui»[1].

2. Nombres distributifs.

Les nombres cardinaux redoublés forment les distributifs:

ⲁ̅ⲁ̅ ⲟⲩⲁⲓ ⲟⲩⲁⲓ «un à un»[2];
ⲃ̅ⲃ̅ ⲥⲛⲁⲩ ⲥⲛⲁⲩ «deux à deux»;
ⲅ̅ⲅ̅ ϣⲟⲙⲧ ϣⲟⲙⲧ «trois à trois»;
ⲣ̅ⲣ̅ ϣⲉ ϣⲉ «cent à cent».

ⲁⲩⲣⲱⲧⲉⲃ ⲧⲏⲣⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁ ⲙⲁ ⲕⲁⲧⲁ ⲣ̅ⲣ̅ ⲛⲉⲙ ⲕⲁⲧⲁ ⲛ̅ⲛ̅ «ils prirent place par groupes de 100 et de 50»[3].

De même on répète deux fois, sans article, les noms qu'on veut employer dans un sens distributif:

ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ ⲣⲱⲙⲓ «par homme»;

ϯϧⲉⲗⲗⲟⲧ ⲇⲉ ⲛⲁⲥⲟⲓ ⲛ̀ϣⲱϯ ϣⲱϯ «la vallée était percée de puits»[4].

Nombres périodiques.

Ils s'expriment par les nombres distributifs joints au substantif au moyen de (ⲛ̀):

ⲥⲛⲁⲩ ⲥⲛⲁⲩ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ «tous les deux jours».

3. Nombres ordinaux.

Ils se forment par l'addition du préfixe ⲙⲁϩ- aux nombres cardinaux; ils se mettent avant ou après le substantif avec ⲛ̀:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁϩϣⲟⲙⲧ «le troisième jour»[1].

ⲡⲓⲙⲁϩϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ idem[2].

ϯⲣⲟⲙⲡⲓ ⲙ̀ⲙⲁϩⲥⲛⲟⲩϯ «la deuxième année»[3].

ⲟⲩⲙⲁϩⲥⲛⲟⲩϯ ⲙ̀ⲫⲉ «le deuxième ciel»[4].

Remarques.

1. ⲥⲛⲁⲩ est quelquefois séparé de ⲙⲁϩ par le substantif:

ϧⲉⲛ ⲥⲟⲩⲁⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲁⲃⲟⲧ ⲙ̀ⲙⲁϩⲥⲛⲁⲩ ϧⲉⲛ ⲑⲙⲁϩⲣⲟⲙⲡⲓ ⲥⲛⲟⲩϯ «le premier jour du second mois, la deuxième année»[5].

2. «Premier» se dit ϣⲟⲣⲡ, fém. ϣⲟⲣⲡⲓ, qui se place toujours avant le substantif, et ϩⲟⲩⲓⲧ, fém. ϩⲟⲩⲓϯ, qui se met avant ou après:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲛ̀ϩⲟⲩⲓⲧ «le premier jour»[6].

ⲡⲓϩⲟⲩⲓⲧ ⲛ̀ⲁⲃⲟⲧ «le premier mois»[7].

ϣⲟⲣⲡ ⲛ̀ⲟⲩⲧⲁϩ ⲛⲓⲃⲉⲛ «tout premier fruit»[8].

4. Nombres fractionnaires.

«Demi» se traduit par ⲫⲁϣⲓ, de ⲫⲱϣ «diviser», ou par ϫⲟⲥ, ϫⲉⲥ-. Ce dernier mot prend toujours l'article indéfini ⲟⲩ. Quand le substantif est seul, ϫⲟⲥ se place après lui:

ⲟⲩⲙⲁϩⲓ ⲟⲩϫⲟⲥ «une coudée et demie»[9].

Quand il y a un autre nombre, ϫⲟⲥ se place entre ce nombre et le substantif, excepté avec ⲥⲛⲁⲩ qui suit immédiatement le substantif:

ϣⲟⲙϯ ⲟⲩϫⲟⲥ ⲛ̀ⲣⲟⲙⲡⲓ «trois années et demie»[10];

ⲙⲁϩⲓ ⲥⲛⲁⲩ ⲟⲩϫⲟⲥ ⲛ̀ϣⲓⲏ «deux coudées et demie de longueur»[1].

La forme abrégée ϫⲉⲥ- ne s'emploie que dans quelques mots composés: ϫⲉⲥ-ⲕⲓϯ «demi-drachme».

Les fractions supérieures à «demi» se forment au moyen du préfixe ⲣⲉ:

ⲣⲉϣⲟⲙⲧ «un tiers»,

ⲣⲉϥⲧⲱⲟⲩ «un quart»,

ⲣⲉϯⲟⲩ «un cinquième»,

ⲣⲉⲥⲟⲟⲩ «un sixième»,

ⲣⲉϣⲁϣϥ «un septième»,

ⲣⲉϣⲙⲏⲛ «un huitième»,

ⲣⲉⲯⲓⲧ «un neuvième»,

ⲣⲉⲙⲏⲧ «un dixième».

Ex:

ⲫⲣⲉϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ⲟⲩϩⲓⲛ «le tiers d'un hin»[2].

On trouve aussi, mais rarement, comme préfixe fractionnaire ⲧⲉⲣⲉ, ex. ⲡⲓⲧⲉⲣⲉ-ϥⲧⲱⲟⲩ «le quart»[3], et ⲟⲩⲉⲛ- dont la forme pleine ⲟⲩⲱⲛ n'est employée qu'en Ṣaꜥidique: ⲡⲓⲟⲩⲉⲛ-ϥⲧⲱⲟⲩ «la quatrième partie»[4].

II. Notation du temps.

L'année (ϯⲣⲟⲙⲡⲓ) qui commence le 29 août[5] est composée de 12 mois (ⲁⲃⲟⲧ) chacun de 30 jours. Elle est augmentée de 5 jours complémentaires (6 dans l'année bissextile) qui forment le petit mois (ⲡⲓⲕⲟⲩϫⲓ ⲛ̀ⲁⲃⲟⲧ).

Voici les noms des mois:

Boḥairique. Ṣaꜥidique.
ⲑⲱⲟⲩⲧ ⲑⲟⲟⲩⲧ, ⲑⲁⲩⲧ توت
ⲡⲁⲟⲡⲓ ⲡⲁⲁⲡⲉ, ⲡⲟⲟⲡⲉ بابه
ⲁⲑⲱⲣ ϩⲁⲧⲱⲣ هتور
ⲭⲟⲓⲁⲕ ⲕⲓⲁϩⲕ, ⲭⲟⲓⲁϩⲕ كيهك
ⲧⲱⲃⲓ ⲧⲱⲃⲉ طوبه
ⲙⲉⲭⲓⲣ ⲙ̄ϣⲓⲣ امشير
ⲫⲁⲙⲉⲛⲱⲑ ⲡⲁⲣⲙϩⲁⲧ برمهات
ⲫⲁⲣⲙⲟⲩⲑⲓ ⲡⲁⲣⲙⲟⲩⲧⲉ برموده
ⲡⲁⲭⲱⲛ, ⲡⲁϣⲟⲛⲥ ⲡⲁϣⲟⲛⲥ بشنس
ⲡⲁⲱⲛⲓ ⲡⲁⲱⲛⲉ, ⲡⲁⲁⲛⲉ بؤونه
ⲉⲡⲏⲡ ⲉⲡⲉⲡ ابيب
ⲙⲉⲥⲱⲣⲏ ⲙⲉⲥⲱⲣⲏ مسرى
ⲡⲓⲕⲟⲩϫⲓ ⲛ̀ⲁⲃⲟⲧ خمسة ايام النسي

Pour indiquer le quantième du mois, on se sert des nombres cardinaux précédés de ⲥⲟⲩ:

ϧⲉⲛ ⲥⲟⲩⲓ̅ ⲙ̀ⲡⲓⲁⲃⲟⲩⲧ «le 10 du mois»[1].

ⲛ̀ⲥⲟⲩⲓ̅ⲇ̅ ⲙ̀ⲡⲓⲁⲃⲟⲧ ⲛ̀ϩⲟⲩⲓⲧ «le 14 du premier mois»[2].

Remarque.

Le premier du mois se dit ⲥⲟⲩⲁⲓ pour ⲥⲟⲩⲟⲩⲁⲓ:

ⲛ̀ⲥⲟⲩⲁⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲁⲃⲟⲧ «au premier jour du mois»[3].

Le jours de la semaine (ϯⲉⲃⲇⲟⲙⲁⲥ) sont:

ϯⲕⲩⲣⲓⲁⲕⲏ الاحد dimanche,
ⲡⲓⲃ̅ الاثنين lundi,
ⲡⲓⲅ̅ الثلاثاء mardi,
ⲡⲓⲇ̅ الاربعاء mercredi,
ⲡⲓⲉ̅ الخميس jeudi,
ϯⲡⲁⲣⲁⲥⲕⲉⲩⲏ الجممة vendredi,
ⲡⲓⲥⲁⲃⲃⲁⲧⲟⲛ السبت samedi.

Ces noms peuvent aussi être précédés du mot ⲉϩⲟⲟⲩ «jour»:

ⲡⲓ-ⲉϩⲟⲟⲩ ⲛ̀ⲕⲩⲣⲓⲁⲕⲟⲛ يوم الاحد
ⲡ-ⲉϩⲟⲟⲩ ⲙ̀ⲡ-ⲃ̅ يوم الاثنين

Dans la table des Théotokies les jours sont encore désignés par les adjectifs ordinaux:

ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁϩⲃ̅ le deuxième jour,
ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁϩⲅ̅ le troisième jour.

Le copte a trois termes pour dire «heure»:

1. ⲁϫⲡ (ϯ), forme non accentuée, toujours suivie d'un nombre:

ϯⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲏ ⲛ̀ⲧⲉ ⲁϫⲡⲅ̅ϯ «la prière de tierce»[1];
ϯⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲏ ⲛ̀ⲧⲉ ⲁϫⲡⲋ̅ «la prière de sexte»[2];
ϯⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲏ ⲛ̀ⲧⲉ ⲁϫⲡⲑ̅ϯ «la prière de none»[3].

2. ⲟⲩⲛⲟⲩ (ϯ), forme pleine:

ϧⲉⲛ ⲁϫⲡⲍ̅ϯ ⲟⲩⲛⲟⲩ ⲛ̀ⲥⲁϥ «hier à 7 heures» (littér. à l'heure de 7 h.)[4].

3. ⲛⲁⲩ «moment, temps» qui correspond au français «environ, vers»:

ⲙ̀ⲫⲛⲁⲩ ⲙ̀ⲙⲉⲣⲓ «vers midi».
ⲙ̀ⲫⲛⲁⲩ ⲛ̀ⲁϫⲡⲑ̅ϯ «vers neuf heures».[5]
ⲙ̀ⲫⲛⲁⲩ ⲛ̀ⲣⲟⲩϩⲓ «vers le soir».[6]

3. Verb

3. Verbe

Chapitre X.

Des Verbes en Eux-Mêmes.

Chapitre X.

Des Verbes en Eux-Mêmes.

I. Formes des verbes.

On distingue dans le verbe copte deux formes importantes: l'infinitif et le qualitatif.

A. Infinitif.

1. Sens.

L'infinitif est la forme primitive, il indique toujours une action.

Dans les verbes transitifs, il désigne une action qui peut être exercée de deux manières.

Elle peut passer à un autre objet (sens actif), ou bien rester dans le sujet même qui agit (sens neutre).

ⲟⲩⲱⲛ signifie «ouvrir» et «s'ouvrir»,

ⲑⲱⲟⲩϯ «réunir» et «se réunir».

Dans le premier cas ces verbes ont un complément direct; dans le second cas, le complément direct devient sujet:

ⲁϥⲟⲩⲱⲛ ⲙ̀ⲡⲓⲣⲟ «il ouvrit la porte»; ⲁ ⲡⲓⲣⲟ ⲟⲩⲱⲛ «la porte s'ouvrit»[1].

ⲁϥⲑⲱⲟⲩϯ ⲙ̀ⲡⲓⲙⲱⲟⲩ «il réunit l'eau»;

ⲁϥⲑⲱⲟⲩϯ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲓⲙⲱⲟⲩ «l'eau se réunit»[1].

Dans les verbes intransitifs, l'infinitif indique une action qui reste dans le sujet lui-même; dans les verbes qualitatifs, l'action d'acquérir la qualité exprimée par la racine;

ⲁⲓⲁⲓ «croître»,

ⲟⲩⲃⲁϣ «devenir blanc»,

ϣⲱⲡⲓ «devenir»,

ϩⲗⲟϫ «devenir doux».

2. Genre.

L'infinitif en égyptien était traité comme un nom, il était masculin ou féminin; il y a lieu en copte de faire la même distinction.

L'infinitif masculin est le radical verbal sans aucune addition: ⲃⲱⲗ «délier», ⲫⲱⲣϣ «étendre».

L'infinitif féminin est le radical augmenté de la terminaison du féminin (ég. it): ⲙⲓⲥⲓ «enfanter», ⲓⲣⲓ «faire» (22).

Mais il importe de remarquer que, par suite de la chute d'une consonne finale (21, 22), plusieurs infinitifs masculins sont aussi terminés en , par exemple: ϣⲱⲡⲓ «être» (21), ⲣⲱϧⲓ «laver» (22).

On distingue les infinitifs féminins surtout par leur voyelle formative (196). D'ailleurs ils sont tous compris dans le 4e groupe des verbes simples (204, 218) et dans le premier groupe des verbes causatifs formés du préfixe (223, 1).

3. Formes.

Selon le mode d'adjonction de son complément direct, l'infinitif des verbes transitifs peut avoir les trois formes expliquées aux §§ 33–40:

1. La forme pleine à l'état absolu: ⲁϥⲥⲱ́ⲛⲧ ⲙ̀ⲡⲓⲣⲱ́ⲙⲓ «il créa l'homme».

2. La forme abrégée à l'état construit: ⲁϥⲥⲉⲛⲧ-ⲡⲓⲣⲱ́ⲙⲓ.

3. La forme avec suffixes à l'état pronominal: ⲁϥⲥⲟ́ⲛⲧϥ «il le créa».

Les infinitifs masculins (193) ont pour voyelle formative, à l'état absolu, o long ou bref: dans les monosyllabes et les syllabes ouvertes: ⲃⲱⲗ, ⲫⲱ-ⲣϣ «étendre», ⲥⲱ-ⲧⲉⲙ «écouter»;

dans les syllabes fermées quand le verbe est polysyllabique: ⲥⲟⲃ-ϯ «préparer», ⲃⲟⲣ-ⲃⲉⲣ «chasser».

Dans les infinitifs féminins (194), la voyelle formative est en général , quelquefois ou : ⲙⲓⲥⲓ, ⲓⲣⲓ, ⲣⲁϣⲓ «se réjouir», ⲫⲉⲣⲓ «briller».

A l'état construit, le verbe ne portant pas l'accent tonique, la voyelle formative est remplacée par la voyelle auxiliaire (19): ⲃⲉⲗ-, ⲫⲉⲣϣ-, ⲥⲉⲧⲉⲙ-, ⲥⲉⲃⲧⲉ-, ⲃⲉⲣⲃⲉⲣ-.

A l'état pronominal, les infinitifs masculins ont, comme à l'état absolu, o pour voyelle formative, mais avec la quantité opposée:

Les infinitifs en prennent : ⲃⲟⲗ⸗, ⲫⲟⲣϣ⸗, ⲥⲟⲑⲙ⸗ (23).

Les infinitifs en prennent à la syllabe suivante (14): ⲥⲉⲃⲧⲱⲧ⸗, ⲃⲉⲣⲃⲱⲣ⸗.

Dans les infinitifs féminins, si le verbe est polysyllabique, se change régulièrement en ; s'il est monosyllabique, se maintient et est suivi de (220): ⲙⲁⲥ⸗, ⲁⲓ⸗, (27); ϣⲓ ϣⲓⲧ⸗ «mesurer».

Les verbes qui ont une voyelle formative autre que sont presque tous intransitifs (219, 220).

Diverses influences peuvent faire subir à ces règles générales des exceptions (29–33); elles seront indiquées dans la classification des verbes et plus en détail dans le tableau général.

Pour la suffixation au verbe, voir 280 et suivants.

B. Qualitatif.

Le qualitatif est une forme spéciale du verbe, qui ressemble à l'infinitif comme emploi et indétermination du temps, mais en diffère considérablement par le sens. Tandis que l'infinitif indique toujours une action, le qualitatif désigne le résultat de cette action, l'effet produit par elle, l'état, la manière d'être, la qualité où elle aboutit et se termine; de là précisément dérive son nom.

Le qualitatif existe dans les verbes transitifs et intransitifs. Dans les verbes transitifs, il a le sens passif:

ⲃⲱⲗ «délier», qual. ⲃⲏⲗ «être délié»;

ϭⲓⲥⲓ «exalter», qual. ϭⲟⲥⲓ «être exalté». En français, pour plus de commodité, nous traduisons le qualitatif des verbes transitifs par l'infinitif passif, mais il faut remarquer que le sens est assez différent. ⲃⲏⲗ signifie proprement «état ou qualité de ce qui est délié», sans importer l'idée d'une action subie actuellement par ce qui est délié. De même pour ϭⲟⲥⲓ, etc.

Dans les verbes intransitifs, le qualitatif garde le sens neutre:

ⲟⲩⲃⲁϣ «devenir blanc», qual. ⲟⲩⲟⲃϣ «être blanc»;

ⲁϣⲁⲓ «se multiplier», qual. ⲟϣ «être abondant».

Le qualitatif se forme de l'infinitif par un changement intérieur de voyelle ou par l'addition d'une terminaison (207 et suivants). Il se conjugue comme l'infinitif à l'indicatif présent et à l'imparfait.

Dans quelques verbes transitifs, le qualitatif a, à peu près, le sens de l'infinitif qui a disparu ou est peu employé. Tels sont:

ⲕⲏⲛ «cesser», au lieu de ⲕⲱⲛ inusité;

ⲓⲏⲥ «se hâter», à côté de ⲓⲱⲥ plus rare.

Tous les verbes n'ont pas nécessairement un qualitatif; celui-ci manque dans quelques verbes transitifs et intransitifs, comme dans ϫⲱ «dire», ⲙⲟⲥϯ «haïr», ⲧⲱⲟⲩⲛ «lever », ⲙⲉⲩⲓ «penser», ⲛⲁⲩ «voir».

Les verbes qui n'ont que l'infinitif absolu, sans les autres formes et sans le qualitatif, sont appelés verbes invariables; les autres, verbes variables.

II. Classification des verbes.

Au point de vue de l'étymologie et de la formation, les verbes se divisent en simples, causatifs et composés.

Les verbes simples sont formés de la racine elle-même: ⲃⲱⲗ «délier», ⲱⲛϧ «vivre».

Les verbes causatifs sont formés de la racine et d'un préfixe qui lui donne le sens causatif: ⲧ-ⲁⲛϧⲟ «vivifier».

Les verbes composés sont formés de deux racines: ϣⲉⲡ-ϩⲙⲟⲧ «rendre grâce».

A. Verbes simples.

Division d'après les radicales.

Sous le rapport du nombre et de la nature des lettres radicales, les verbes simples se divisent en 8 classes:

1. Verbes de 2 radicales: ⲃⲱⲗ.

2. Verbes à seconde radicale géminée: ϧⲙⲟⲙ.

3. Verbes de 3 radicales: ⲫⲱⲣϣ.

4. Verbes à troisième radicale faible: ⲙⲓⲥⲓ (msy).

5. Verbes de 4 radicales: ⲃⲟⲣⲃⲉⲣ.

6. Verbes de 5 radicales: ⲥⲕⲟⲣⲕⲉⲣ.

7. Verbes à troisième radicale géminée: ⲥⲟⲃϯ (spdd).

8. Verbes à troisième radicale faible: ⲙⲟⲥϯ (msdy).

Plusieurs verbes coptes ont perdu une ou deux des radicales qu'ils avaient en égyptien, par ex. ϣⲱⲡⲓ, ég. ḫpr «être», ⲭⲱ, ég. ḫaꜥ «placer». Au point de vue de la morphologie, quelques-uns de ces verbes se comportent comme s'ils avaient toutes leurs radicales, les autres suivent la règle de la nouvelle classe à laquelle ils appartiennent en copte.

Dans la classification suivante, nous donnons les règles générales en indiquant les principales exceptions, on trouvera les autres au tableau général des verbes.

1. Verbes de deux radicales.

Règle:

Infinitif Qualitatif
absolu construit pronominal
ⲃⲱⲗ ⲃⲉⲗ- ⲃⲟⲗ⸗ ⲃⲏⲗ délier,
ⲱⲡ ⲉⲡ- ⲟⲡ⸗ ⲏⲡ compter.

De même les verbes qui commencent par et ont ⲟⲩ à la place de pour voyelle formative à l'infinitif absolu (29):

ⲙⲟⲩⲛ rester,

ⲙⲟⲩⲣ lier,

ⲛⲟⲩⲧ moudre,

ⲛⲟⲩϫ jeter.

Quelques verbes de deux radicales ont un double infinitif, un de la forme ⲃⲱⲗ et un autre terminé en ; tels sont:

ⲥⲱⲕ ⲥⲱⲕⲓ ⲥⲉⲕ- ⲥⲟⲕ⸗ ⲥⲏⲕ pousser,
ⲥⲱⲥ ⲥⲱⲥⲓ ⲥⲟⲥ⸗ renverser,
ⲱⲗ ⲱⲗⲓ ⲉⲗ- ⲟⲗ⸗ enlever,
ϣⲱⲕ ϣⲱⲕⲓ ϣⲉⲕ- ϣⲟⲕ⸗ ϣⲏⲕ creuser,
ϥⲱⲧ ϥⲱϯ ϥⲉⲧ- ϥⲟⲧ⸗ ϥⲏϯ effacer,
ϫⲱϫ ϫⲱϫⲓ ϫⲉϫ- ϫⲟϫ⸗ ϫⲏϫ ϫⲏϫⲓ couper,
ϭⲱⲡ ϭⲱⲡⲓ ϭⲉⲡ- ϭⲟⲡ⸗ ϭⲏⲡ saisir,
ⲓⲱ ⲓⲱⲓ ⲓⲁ- ⲓⲁ⸗ (31) (ⲓⲱⲟⲩ) laver.

Parmi les verbes qui n'ont qu'un infinitif de la forme ⲥⲱⲕⲓ terminée en , avec pour voyelle formative, quatre ont leur qualitatif en et appartiennent à la 3e classe (213, 3), les autres l'ont en ou n'en ont point; les voici:

ⲕⲱϯ ⲕⲉⲧ- ⲕⲟⲧ⸗ retourner,
ⲗⲱϫⲓ ⲗⲟϫ⸗ guérir,
ⲣⲱϣⲓ ⲣⲉϣ- ⲣⲁϣ- ⲣⲁϣ⸗ (30) suffire,
ⲣⲱϧⲓ ⲣⲁϧ (30) laver,
ⲥⲱϧⲓ ⲥⲁϧ⸗ (30) ⲥⲏϧ ⲥⲏϧⲓ tisser,
ⲥⲱϯ ⲥⲉⲧ- ⲥⲟⲧ⸗ sauver,
ⲧⲱϫⲓ ⲧⲟϫ⸗ planter,
ⲫⲱϫⲓ rompre,
ⲱϥⲓ ⲟϥ⸗ dompter,
ϥⲱϫⲓ ϥⲉϫ- ϥⲟϫ⸗ ϥⲏϫ arracher,
ϩⲱⲙⲓ ϩⲉⲙ- ϩⲟⲙ⸗ ϩⲏⲙ fouler.

Pour les verbes de la forme ⲃⲱⲗ qui ont leur qualitatif en , voir 213, 2.

Exceptions.

Dans les verbes terminés par ϣ ϧ ϩ (30):

1. Devant ϣ, parfois et généralement se changent en :

ⲃⲱϣ ⲃⲁϣ- ⲃⲁϣ⸗ ⲃⲏϣ dépouiller,
ⲑⲱϣ ⲑⲉϣ- ⲑⲁϣ⸗ ⲑⲏϣ définir,
ⲕⲱϣ ⲕⲁϣ- ⲕⲁϣ⸗ briser.

2. Devant ϧ, se change toujours en , rarement:

ⲑⲱϧ ⲑⲉϧ- ⲑⲁϧ⸗ ⲑⲏϧ mêler,
ⲫⲱϧ ⲫⲉϧ- ⲫⲁϧ⸗ ⲫⲏϧ mettre en pièces,
ϧⲱϧ ϧⲁϧ- ϧⲁϧ⸗ démanger.

Comparez aussi ⲣⲱϧⲓ, ⲥⲱϧⲓ (209).

3. Devant ϩ, = , = le plus souvent, = , = .

ⲑⲟϩ ⲑⲉϩ troubler,
ⲙⲟϩ ⲙⲁϩ- ⲙⲁϩ⸗ ⲙⲉϩ remplir,
ⲛⲟϩ ⲛⲉϩ- ⲛⲁϩ⸗ ⲛⲉϩ secouer,
ⲟⲩⲟϩ ⲟⲩⲁϩ- ⲟⲩⲁϩ⸗ ⲟⲩⲉϩ ajouter,
ⲫⲟϩ ⲫⲉϩ parvenir,
ⲭⲟϩ envier,
ϭⲟⲥ ϭⲉⲥ atteindre.

2. Verbes à seconde radicale géminée.

Le redoublement ne paraît que lorsque les deux consonnes semblables sont séparées par la voyelle formative; tous les verbes de cette classe sont intransitifs.

Régle:

ϧⲙⲟⲙ ϧⲏⲙ s'échauffer.

Tels sont:

ⲭⲙⲟⲙ, qual. ⲭⲏⲙ noircir,

ⲭⲃⲟⲃ, qual. ⲕⲏⲃ (23) se refroidir,

ϭⲛⲟⲛ, qual. ϫⲏⲛ (23) devenir tendre.

3. Verbes de trois radicales.

1. Parmi ces verbes, les uns ont la voyelle formative après la première radicale; ce sont les verbes transitifs:

Règle:

ⲫⲱⲣϣ ⲫⲉⲣϣ- ⲫⲟⲣϣ⸗ ⲫⲟⲣϣ étendre
ⲱⲧⲡ ⲉⲧⲡ- ⲟⲧⲡ⸗ ⲟⲧⲡ charger.

De même:

1. Les verbes qui commencent par (29):

ⲙⲟⲩⲛⲕ ⲙⲉⲛⲕ- ⲙⲟⲛⲕ⸗ ⲙⲟⲛⲕ former,
ⲛⲟⲩⲧϥ ⲛⲉⲧϥ- arranger.

2. Deux verbes bilitères en copte qui étaient trilitères en égyptien:

ⲥⲱϥ ⲥⲉϥ- ⲥⲟϥ⸗ ⲥⲟϥ profaner,
ⲧⲱⲃ ⲧⲉⲃ- ⲧⲟⲃ⸗ ⲧⲟⲃ sceller.

3. Quatre verbes terminés en , dont deux sont intransitifs:

ⲟⲩⲱϯ ⲟⲩⲉⲧ- ⲟⲩⲟⲧ⸗ ⲟⲩⲟⲧ séparer,
ⲧⲱⲙⲓ ⲧⲉⲙ- ⲧⲟⲙ⸗ ⲧⲟⲙⲓ unir,
ϣⲱⲡⲓ (21) ϣⲟⲡ être,
ϫⲱⲣⲓ ϫⲟⲡ être fort.

Dans les verbes terminés par , la voyelle auxiliaire est écrite:

ⲑⲱⲕⲉⲙ ⲑⲉⲕⲉⲙ- ⲑⲟⲕⲙ⸗ ⲑⲟⲕⲉⲙ dégainer.

Devant ϧ ϩ, se change en ; de même de l'état construit quand le verbe se termine par (30):

ⲣⲱϧⲧ ⲣⲉϧⲧ- ⲣⲁϧⲧ⸗ ⲣⲁϧⲧ renverser,
ⲑⲱϩⲉⲙ ⲑⲁϩⲉⲙ- ⲑⲁϩⲙ⸗ ⲑⲁϩⲉⲙ appeler.

se change en dans:

ϫⲟⲕϩ ϫⲉⲕϩ- ϫⲟⲕϩ⸗ ϫⲟⲕϩ piquer,

et dans ϣⲟⲕϩ percer, ϣⲟⲛϩ ϣⲟⲛϩ⸗ priver.

II. Les verbes intransitifs ont pour voyelle formative après la deuxième radicale à l'infinitif, après la première au qualitatif.

Règle:

ϩⲗⲟϫ ϩⲟⲗϫ devenir doux

De même les verbes suivants, dans lesquels il s'est produit un changement de voyelle ou de consonne:

ⲙ̀ⲕⲁϩ (30) ⲙⲟⲕϩ souffrir,
ϣⲗⲁϩ ϣⲟⲗϩ trembler,
ϩⲕⲟ (21) ϩⲟⲕⲉⲣ avoir fam,
ⲟⲩⲃⲁϣ ⲟⲩⲟⲃϣ blanchir,
ⲛ̀ϣⲟⲧ ⲛⲁϣⲧ (30) durcir,
ϭⲣⲟϩ ϫⲟⲣϩ (23) diminuer.

III. Les verbes intransitifs en ⲁⲓ, à l'infinitif, ont aussi leur qualitatif en :

ⲁϣⲁⲓ ⲟϣ se multiplier,
ⲟⲩϫⲁⲓ ⲟⲩⲟϫ être sain,
ϧⲑⲁⲓ ϧⲟⲧ engraisser.

Les verbes transitifs en ⲁⲓ suivent le modèle des verbes causatifs (223, 1):

ⲥϧⲁⲓ ⲥϧⲉ- ⲥϧⲏⲧ⸗ ⲥϧⲏⲟⲩⲧ écrire.

Les deux verbes ⲥⲱⲟⲩⲛ «connaître» et ⲧⲱⲟⲩⲛ «lever», qui ont ⲟⲩ pour seconde radicale, varient d'une manière tout à fait spéciale:

ⲥⲱⲟⲩⲛ ⲥⲟⲩⲉⲛ- ⲥⲟⲩⲱⲛ⸗ ⲥⲟⲩⲏⲛ (ⲥⲟⲩⲉⲛ)
ⲧⲱⲟⲩⲛ ⲧⲉⲛ- ⲧⲱⲛ⸗

A côté de la forme ordinaire de l'infinitif pronominal ⲥⲟⲩⲱⲛ⸗, ⲧⲱⲛ⸗, ils en ont une autre qui s'emploie devant le suffixe ⲟⲩ de la 3e plur. ⲥⲱⲟⲩⲛ⸗ ⲧⲱⲟⲩⲛ⸗, sans doute par attraction.

ϯⲥⲱⲟⲩⲛⲟⲩ «je les connais»[1].

ⲁⲩⲧⲱⲟⲩⲛⲟⲩ «ils se levèrent».

On trouve aussi ⲥⲱⲟⲩⲛⲟⲩ et ⲧⲱⲟⲩⲛⲟⲩ comme formes pleines à l'état absolu.

4. Verbes à 3e radicale faible.

I. Parmi ces verbes[1] les uns ont, pour voyelle formative, après la première radicale; ils sont transitifs ou intransitifs:

Règle

ⲓ . ⲓ ⲟ . ⲓ
ⲙⲓⲥⲓ ⲙⲉⲥ- ⲙⲁⲥ⸗ ⲙⲟⲥⲓ enfanter,
ⲗⲓⲃⲓ ⲗⲟⲃⲓ délirer.

Devant , se change en :

ϫⲓⲙⲓ ϫⲉⲙ- ϫⲉⲙ⸗ trouver,
ⲓⲛⲓ ⲉⲛ- ⲉⲛ⸗ porter.

Devant ϣ ϧ, est remplacé par :

ⲣⲓⲕⲓ ⲣⲉⲕ- ⲣⲁⲕ⸗ ⲣⲁⲕⲓ incliner,
ⲓϣⲓ ⲉϣ- ⲁϣ⸗ ⲁϣⲓ suspendre,
ⲑⲓϧⲓ ⲑⲁϧⲓ s'enivrer.

Exceptions:

ⲓⲣⲓ ⲉⲣ- ⲁⲓ⸗ ⲟⲓ (27) faire,
ϯ ϯ- ⲧⲏⲓ⸗ ⲧⲟⲓ donner,
ϩⲓⲟⲩⲓ ϩⲓ- ϩⲓⲧ⸗ ϩⲱⲟⲩⲓ (32) jeter.

II. Les autres ont différentes voyelles formatives à l'infinitif et forment leur qualitatif en ⲱⲟⲩ. Ils sont tous intransitifs:

ⲫⲉⲣⲓ ⲫⲉⲣⲓⲱⲟⲩ briller,
ϩⲉⲣⲓ ϩⲟⲩⲣⲱⲟⲩ s'apaiser,
ϣⲁϥⲓ ϣⲁϥⲓⲱⲟⲩ enfler,
ϣⲱⲟⲩⲓ ϣⲟⲩⲱⲟⲩ sécher,
ⲁⲥⲓⲁⲓ ⲁⲥⲓⲱⲟⲩ guérir,
ϣⲁⲓ ϣⲁⲓⲱⲟⲩ briller.

III. Quatre verbes, dont deux sont transitifs et deux intransitifs, ont leur qualitatif en ⲱⲟⲩ:

ϣⲓ ϣⲓ- ϣⲓⲧ⸗ ϣⲏⲟⲩ mesurer,
ϭⲓ ϭⲓ- ϭⲓⲧ⸗ ϭⲏⲟⲩ prendre,
ⲥⲓ ⲥⲏⲟⲩ se rassasier,
ⲟⲩⲉⲓ ⲟⲩⲏⲟⲩ s'éloigner.

De ϣⲓ ϭⲓ doivent être rapprochés, pour les formes de l'infinitif, les deux verbes:

ⲙⲉⲓ ⲙⲉⲛⲣⲉ- ⲙⲉⲛⲣⲓⲧ⸗ (ⲙⲉⲛⲣⲓⲧ) aimer,
ϥⲁⲓ ϥⲓ- ϥⲓⲧ⸗ porter.

Dans ces quatre verbes, de même que dans ϩⲓⲟⲩⲓ, le de l'état pronominal est l'ancien t du féminin (194).

5. Verbes de 4 et de 5 radicales.

Règle:

ⲟ . ⲉ ⲉ . ⲉ ⲉ . ⲱ ⲉ . ⲱ
ⲃⲟⲣⲃⲉⲣ ⲃⲉⲣⲃⲉⲣ- ⲃⲉⲣⲃⲱⲣ⸗ ⲃⲉⲣⲃⲱⲣ jeter,
ⲥⲕⲟⲣⲕⲉⲣ ⲥⲕⲉⲣⲕⲉⲣ- ⲥⲕⲉⲣⲕⲱⲣ⸗ ⲥⲕⲉⲣⲕⲱⲣ faire rouler

A l'exception de ⲟⲩⲟⲥⲑⲉⲛ «élargir», tous les verbes de ces deux classes sont formés par un redoublement. Lorsque le thème primitif est bilitère, il se redouble en entier: ϩⲟⲛϩⲉⲛ «ordonner» de ϩⲱⲛ «ordre, ordonner». Lorsqu'il est trilitère, les deux dernières lettres seules se redoublent:

ⲑⲣⲟϣⲣⲉϣ «devenir rouge» de ⲑⲣⲟϣ «être rouge».

Il ne s'est conservé dans la langue copte qu'un fort petit nombre des racines de ces verbes.

Quelques verbes de cette classe ont un infinitif intransitif en :

ⲥⲕⲟⲣⲕⲉⲣ «faire rouler», ⲥⲕⲉⲣⲕⲉⲣ «rouler».

De même: ⲃⲉⲣⲃⲉⲣ «bouillir», ⲧⲉⲗⲧⲉⲗ «tomber goutte à goutte», ⲭⲣⲉⲙⲣⲉⲙ «murmurer».

ⲥⲕⲉⲣⲕⲉⲣ et ⲧⲉⲗⲧⲉⲗ sont aussi transitifs et se construisent avec ou sans ⲛ̀[1].

6. Verbes à 3e radicale géminée et à 4e faible.

Des verbes à troisième radicale géminée, il ne s'est conservé en copte que:

ⲥⲟⲃϯ (spdd) ⲥⲉⲃⲧⲉ- ⲥⲉⲃⲧⲱⲧ⸗ ⲥⲉⲃⲧⲱⲧ prépaper

dans lequel le redoublement ne subsiste qu'aux deux dernières formes.

De même, les verbes à quatrième radicale faible ont presque entièrement disparu en copte; on peut citer:

ⲙⲟⲥϯ (msdy) ⲙⲉⲥⲧⲉ- ⲙⲉⲥⲧⲱ⸗ haïr,
ⲙⲟⲛⲓ ⲙⲁⲛⲟⲩ⸗ (29) faire paître,

ϫⲱⲓⲗⲓ être étranger; ⲥⲟϭⲛⲓ délibérer.

Tableau synoptique des huit classes de verbes.

En tenant compte du qualitatif de la majeure partie des verbes, les huit classes se groupent ainsi:

Infinitif Qualitatif
abs. const. pron.
I 1. 2 rad. à la première syllabe.
2. 2e gém.
II 3. 3 rad.
4. 3e faible
III 5. 4 rad. à la dernière syllabe.
6. 5 rad.
7. 3e gém.
8. 4e faible

Paradigmes.

I 1. ⲃⲱⲗ ⲃⲉⲗ- ⲃⲟⲗ⸗ ⲃⲏⲗ
2. ϧⲙⲟⲙ ϧⲏⲙ
II 3. ⲫⲱⲣϣ ⲫⲉⲣϣ- ⲫⲟⲣϣ⸗ ⲫⲟⲣϣ
4. ⲙⲓⲥⲓ ⲙⲉⲥ- ⲙⲁⲥ⸗ ⲙⲟⲥⲓ
III 5. ⲃⲟⲣⲃⲉⲣ ⲃⲉⲣⲃⲉⲣ- ⲃⲉⲣⲃⲱⲣ⸗ ⲃⲉⲣⲃⲱⲣ
6. ⲥⲕⲟⲣⲕⲉⲣ ⲥⲕⲉⲣⲕⲉⲣ- ⲥⲕⲉⲣⲕⲱⲣ⸗ ⲥⲕⲉⲣⲕⲱⲣ
7. ⲥⲟⲃϯ ⲥⲉⲃⲧⲉ- ⲥⲉⲃⲧⲱⲧ⸗ ⲥⲉⲃⲧⲱⲧ
8. ⲙⲟⲥϯ ⲙⲉⲥⲧⲉ- ⲙⲉⲥⲧⲱ⸗

La plupart des exceptions se trouvent dans le groupe II.

B. Verbes causatifs.

Les verbes causatifs se divisent en deux classes:

1. Les causatifs formés du préfixe ,

2. Les causatifs formés du préfixe .

1. Causatifs formés de .

Cette formation est la plus ancienne; elle était fréquente en égyptien. En copte elle n'a donné qu'un petit nombre de verbes.

I. Cinq de ces verbes dérivent d'un radical bilitère et ont un infinitif féminin avec ou pour voyelle formative, leur qualitatif est en ⲏⲟⲩⲧ:

ⲥⲁϩⲛⲓ (ϩⲱⲛ) ⲥⲉϩⲛⲉ- ⲥⲁϩⲛⲏⲧ⸗ ⲥⲉϩⲛⲏⲟⲩⲧ fournir,
ⲥⲉⲙⲛⲓ (ⲙⲟⲩⲛ) ⲥⲉⲙⲛⲉ- ⲥⲉⲙⲛⲏⲧ⸗ ⲥⲉⲙⲛⲏⲟⲩⲧ établir,
ⲥⲉⲃⲓ (ⲟⲩⲁⲃ) ⲥⲟⲩⲃⲉ- ⲥⲟⲩⲃⲏⲧ⸗ ⲥⲉⲃⲏⲟⲩⲧ circoncire,

ⲥⲁϫⲓ (ϫⲱ) parler,

ⲥⲉⲙⲓ (ég. s-myt) plaider.

B. Quatre autres sont formés d'un radical trilitère et ont un infinitif masculin:

ⲥⲱⲟⲩⲧⲉⲛ (ⲧⲱⲟⲩⲛ) ⲥⲟⲩⲧⲉⲛ- ⲥⲟⲩⲧⲱⲛ⸗ ⲥⲟⲩⲧⲱⲛ diriger,
ⲥⲁϩⲟⲩⲓ (ég. s-hwr) ⲥϩⲟⲩⲉⲣ- ⲥϩⲟⲩⲱⲣ⸗ ⲥϩⲟⲩⲱⲣⲧ maudire,
ⲥⲟϩⲓ (ⲟϩⲓ) ⲥⲁϩⲱ⸗ réprimander,
ϣⲁⲛϣ (ⲱⲛϧ) ϣⲁⲛⲉϣ- ϣⲁⲛⲟⲩϣ⸗ ϣⲁⲛⲉⲩϣ nourrir.

Dans ce dernier verbe, il s'est produit un double changement, du en ϣ et du ϧ de ⲱⲛϧ en ϣ. Le correspondant ṣaꜥidique de ce mot est ⲥⲁⲛϣ.

2. Verbes causatifs formés du préfixe [1].

Règle:

-ⲟ -ⲉ- -ⲟ⸗ -ⲏⲟⲩⲧ.
ⲧⲁⲕⲟ ⲧⲁⲕⲉ- ⲧⲁⲕⲟ⸗ ⲧⲁⲕⲏⲟⲩⲧ perdre.

Cette formation est beaucoup plus récente que la précédente; elle a fourni au copte un grand nombre de verbes.

Le n'est autre chose qu'une forme abrégée de ϯ «donner, faire que». Il rend actifs les verbes neutres:

ⲟϩⲓ «se tenir», ⲧⲁϩⲟ «faire tenir, placer»;

ⲱⲛϧ «vivre», ⲧⲁⲛϧⲟ «vivifier».

Aux verbes transitifs il donne le sens causatif:

ⲱⲗⲓ «lever», ⲧⲁⲗⲟ «faire lever, charger»;

ⲥⲱ «boire», ⲧⲥⲟ «faire boire, abreuver».

Il forme des verbes actifs avec des substantifs et des adjectifs:

ⲁⲕⲱ «perte», ⲧⲁⲕⲟ «faire périr, perdre»;

ⲥⲁⲃⲉ «prudent», ⲧⲥⲁⲃⲟ «instruire».

Tous les verbes de cette classe sont formés de la même manière.

Ils ont pour voyelle formative à la dernière syllabe qui est toujours ouverte.

Les syllabes qui précèdent ont la voyelle auxiliaire après , si le radical est bilitère; après la première lettre, s'il est trilitère:

ⲙⲟϩ «brûler», ⲧⲉⲙϩⲟ «faire brûler»;

ϩⲉⲙⲥⲓ «s'asseoir», ⲧϩⲉⲙⲥⲟ «faire asseoir».

La voyelle auxiliaire devrait être ; mais dans beaucoup de verbes, diverses influences, spécialement la présence d'un ꜥain (ع) ancien (31), ont causé le remplacement de par :

ⲧⲁϣⲟ «multiplier», ⲧⲁⲣⲕⲟ «adjurer».

Lorsque le radical commence par la semi-consonne ⲟⲩ, la voyelle auxiliaire disparaît:

ⲟⲩⲁⲃ «être pur», ⲧⲟⲩⲃⲟ «purifier»;

ⲟⲩϫⲁⲓ «être sain», ⲧⲟⲩϫⲟ «guérir».

Dans quelques verbes, elle n'est pas écrite et s'abrège en un simple e muet: ⲧϣⲙⲟ «briser», ⲧⲥⲓⲟ «rassasier».

Devant une labiale, se change en (23):

ⲓⲣⲓ «faire», ⲑⲣⲟ «faire faire»;

ⲙⲁⲓ «juste», ⲑⲙⲁⲓⲟ «justifier».

Avec ϩ, se contracte parfois en (3):

ϩⲟⲣϣ «être lourd», ⲑⲉⲣϣⲟ (ⲧϩⲉⲣϣⲟ) «charger»;

ϩⲱⲗ «voler», ⲑⲗⲟ «faire envoler».

On a ⲧϩⲉⲙⲥⲟ (225) et ⲑⲉⲙⲥⲟ dans le même sens.

Lorsque et ϣ se rencontrent, ils se contractent parfois en ϫ, parfois disparaît, et parfois aussi les deux lettres se maintiennent:

ϣⲱⲡⲓ «être», ϫⲫⲟ (pour ⲧϣⲡⲟ, 24) «engendrer»,

ϣⲧⲟ «faire accroupir (les chameaux)»,

ϣⲱⲟⲩⲓ «sécher», ⲧϣⲟⲩⲓⲟ «faire sécher».

Remarques.

1. Quelques verbes transitifs suivent la règle des verbes de cette classe (224), bien qu'ils ne soient pas formés au moyen du préfixe causatif:

ϭⲟ ϭⲉ- ϭⲟ⸗ ϭⲏⲟⲩⲧ planter,
ϭⲉⲣⲟ ϭⲉⲣⲉ- ϭⲉⲣⲟ⸗ ϭⲉⲣⲏⲟⲩⲧ allumer.

2. Dans un petit nombre de cas l'infinitif pronominal est en .

ⲗⲁⲗⲟ ⲗⲁⲗⲉ- ⲗⲁⲗⲱ⸗ ⲗⲁⲗⲏⲟⲩⲧ enduire,
ϫⲁⲗⲟ ϫⲁⲗⲉ- ϫⲁⲗⲱ⸗ ϫⲁⲗⲏⲟⲩⲧ héberger.

C. Verbes composés.

Les verbes composés sont formés de deux racines:

1. Un verbe à l'état construit;

2. Un nom, un verbe ou un adverbe.

Les deux principaux verbes composants sont ⲉⲣ- et ϯ-.

1. ⲉⲣ- «faire, devenir».

Ce verbe s'unit à différents mots grecs et coptes pour former des verbes neutres:

ⲉⲣ-ϩⲉⲗⲡⲓⲥ «espérer»,

ⲉⲣ-ⲟⲩⲱ «répondre»,

ⲉⲣ-ⲛⲓϣϯ «grandir»,

ⲉⲣ-ϩⲙⲟⲧ «faire don de»,

ⲉⲣ-ⲥⲟⲫⲟⲥ «devenir sage»,

ⲉⲣ-ⲟⲩⲱⲓⲛⲓ «briller».

ⲉⲣ-ϩⲟⲩⲟ- «faire beaucoup» est toujours suivi d'un autre mot qui sert de complément à ⲉⲣ-:

ⲉⲣ-ϩⲟⲩⲟ-ϭⲓⲥⲓ «exalter grandement».

Le verbe ⲉⲣ- précède tous les verbes grecs employés en copte sans modifier en rien leur sens:

ⲉⲣ-ⲁⲅⲓⲁⲍⲓⲛ «sanctifier»,

ⲉⲣ-ⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲉⲥⲑⲉ «prier»,

ⲉⲣ-ⲉⲝⲱⲣⲓⲍⲓⲛ «exiler»,

ⲉⲣ-ⲡⲓⲣⲁⲍⲓⲛ «éprouver».

L'impératif de ⲉⲣ- est ⲁⲣⲓ- même dans les composés: ⲁⲣⲓ-ϩⲙⲟⲧ, ⲁⲣⲓ-ⲁⲅⲓⲁⲍⲓⲛ.

2. ϯ «donner».

Ce verbe s'unit à plusieurs mots coptes pour former des verbes composés qui gouvernent tous le datif avec ⲛ̀:

ϯ-ⲥⲃⲱ «instruire»,

ϯ-ⲱⲟⲩ «glorifier»,

ϯ-ⲱⲙⲥ «baptiser»,

ϯ-ϣⲓ «mesurer».

Il s'unit rarement aux noms grecs: ϯ-ⲙⲉⲧⲁⲛⲓⲁ «s'incliner».

L'impératif de tous ces verbes se forme en remplaçant ϯ- par ⲙⲁ-: ⲙⲁⲥⲃⲱ, ⲙⲁⲱⲟⲩ.

Exceptions:

ϯϩⲟ «prier», impér. ⲙⲁϯϩⲟ;

ϯⲟⲩⲱ «cesser», impér. ⲙⲁϯⲟⲩⲱ.

3. Autres verbes composants.

Tous les verbes coptes à l'état construit forment avec leur complément, pour ainsi dire, un seul mot composé. Mais il en est quelques-uns, plus fréquents et plus remarquables, dans lesquels la composition est plus intime. Tels sont:

ϣⲉⲡ- de ϣⲱⲡ «recevoir»:

ϣⲉⲡ-ϧⲓⲥⲓ «souffrir»,

ϣⲉⲡ-ϩⲙⲟⲧ «remercier».

ϫⲉⲙ- de ϫⲓⲙⲓ «trouver»:

ϫⲉⲙ-ⲛⲟⲙϯ «se fortifier»,

ϫⲉⲙ-ϩⲏⲟⲩ «gagner»,

ϫⲉⲙ-ϫⲟⲙ «être puissant»,

ϫⲉⲙ-ϯⲡⲓ «goûter».

ϩⲓ- de ϩⲓⲟⲩⲓ «jeter»:

ϩⲓ-ⲧⲟⲧ⸗ «entreprendre»,

ϩⲓ-ⲡϩⲟ «mépriser».

ϭⲓ- de ϭⲓ «prendre»:

ϭⲓ-ⲥⲁⲣⲝ «s'incarner»,

ϭⲓ-ⲥⲃⲱ «instruire».

ⲟⲩⲁϩ- de ⲟⲩⲟϩ «ajouter»:

ⲟⲩⲁϩ-ⲥⲁϩⲛⲓ «ordonner»,

ⲟⲩⲁϩ-ⲧⲟⲧ⸗ «faire de nouveau».

ⲟⲩⲁϩⲉⲙ- de ⲟⲩⲱϩⲉⲙ «répéter»:

ⲟⲩⲁϩⲉⲙ-ⲙⲓⲥⲓ «régénérer»,

ⲟⲩⲁϩⲉⲙ-ⲕⲱⲧ «réédifier».

Chapitre XI.

Conjugaison du Verbe.

Chapitre XI.

Conjugaison du Verbe.

1. La conjugaison copte n'a qu'une seule voix, la voix active. A l'exception du premier présent et du premier futur qui ont une formation particulière, tous les temps sont composés de la même manière et comprennent trois parties:

1. une particule ou verbe auxiliaire,

2. le sujet, nom ou pronom affixe,

3. le verbe.

2. Le verbe est à l'infinitif ou au qualitatif.

Le qualitatif ne s'emploie qu'aux trois premiers présents et à l'imparfait de l'indicatif.

3. A ces mêmes temps le verbe peut être remplacé par une construction prépositive ou un adverbe; l'auxiliaire fait alors fonction de verbe dans le sens de «être». Il en est de même au premier présent, bien que celui-ci n'ait pas d'auxiliaire; la proposition est nominale.

Le tableau suivant donne:

1. la forme de l'auxiliaire uni aux pronoms affixes,

2. sa forme abrégée devant le nom sujet.

Pour compléter le temps, il faut, dans le premier cas, ajouter le verbe; dans le second, le nom sujet et le verbe. Ex: ϯ-ⲙⲉⲓ «j'aime», ϯⲛⲁ-ⲙⲉⲓ «j'aimerai»; ⲡⲓⲁⲗⲟⲩ ⲙⲉⲓ «l'enfant aime», ⲡⲓⲁⲗⲟⲩ ⲛⲁ-ⲙⲉⲓ «l'enfant aimera», etc.

Table Synoptique de la Conjugaison.

PrésentPrésent d'habitude
1r2e3eaffirmatifnégatif
1.ϯⲁⲓⲉⲓϣⲁⲓⲙ̀ⲡⲁⲓ
2 m.ⲁⲕⲉⲕϣⲁⲕⲙ̀ⲡⲁⲕ
f.ⲧⲉⲁⲣⲉⲉⲣⲉϣⲁⲣⲉⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ
3 m.ϥⲁϥⲉϥϣⲁϥⲙ̀ⲡⲁϥ
f.ⲁⲥⲉⲥϣⲁⲥⲙ̀ⲡⲁⲥ
2.ⲧⲉⲧⲉⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲉⲣⲉⲧⲉⲛϣⲁⲛⲙ̀ⲡⲁⲛ
2.ⲧⲉⲧⲉⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲉⲣⲉⲧⲉⲛϣⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲙ̀ⲡⲁⲣⲉⲧⲉⲛ
3.ⲥⲉⲁⲩⲉⲩϣⲁⲩⲙ̀ⲡⲁⲩ
Nomrienⲁⲣⲉ-ⲉⲣⲉ-ϣⲁⲣⲉ-ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ-
Nég.(ⲛ̀) … ⲁⲛⲛ̀ … ⲁⲛ
FuturFutur énergique
1r2e3eaffirmatifnégatif
1.ϯⲛⲁⲁⲓⲛⲁⲉⲓⲛⲁⲉⲓⲉⲛ̀ⲛⲁ
2 m.ⲭⲛⲁⲁⲭⲛⲁⲉⲭⲛⲁⲉⲕⲉⲛ̀ⲛⲉⲕ
f.ⲧⲉⲣⲁⲁⲣⲉⲛⲁⲉⲣⲉⲛⲁⲉⲣⲉⲛ̀ⲛⲉ
3 m.ϥⲛⲁⲁϥⲛⲁⲉϥⲛⲁⲉϥⲉⲛ̀ⲛⲉϥ
f.ⲥⲛⲁⲁⲥⲛⲁⲉⲥⲛⲁⲉⲥⲉⲛ̀ⲛⲉⲥ
1.ⲧⲉⲛⲛⲁⲁⲛⲛⲁⲉⲛⲛⲁⲉⲛⲉⲛ̀ⲛⲉⲛ
2.ⲧⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲉⲣⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲉⲣⲉⲧⲉⲛⲉⲛ̀ⲛⲉⲧⲉⲛ
3.ⲥⲉⲛⲁⲁⲩⲛⲁⲉⲩⲛⲁⲉⲩⲉⲛ̀ⲛⲟⲩ
Nomrien ⲛⲁⲁⲣⲉ- ⲛⲁⲉⲣⲉ- ⲛⲁⲉⲣⲉ-ⲛ̀ⲛⲉ-
Nég.(ⲛ̀) … ⲁⲛⲛ̀ … ⲁⲛ
1r parfait 2e parfait
affirmatifnégatif
1.ⲁⲓⲙ̀ⲡⲓⲉⲧⲁⲓ
2 m.ⲁⲕⲙ̀ⲡⲉⲕⲉⲧⲁⲕ
f.ⲁⲣⲉⲙ̀ⲡⲉⲉⲧⲁⲣⲉ
3 m.ⲁϥⲙ̀ⲡⲉϥⲉⲧⲁϥ
1.ⲁⲛⲙ̀ⲡⲉⲛⲉⲧⲁⲛ
2.ⲁⲧⲉⲧⲉⲛⲙ̀ⲡⲉⲧⲉⲛⲉⲧⲁⲣⲉⲧⲉⲛ
3.ⲁⲩⲙ̀ⲡⲟⲩⲉⲧⲁⲩ
Nomⲁ-ⲙ̀ⲡⲉ-ⲉⲧⲁ-
Nég.ⲛ̀ … ⲁⲛ
Imparfait Futur antérieur
1.ⲛⲁⲓⲛⲁⲓⲛⲁ
2 m.ⲛⲁⲕⲛⲁⲭⲛⲁ
f.ⲛⲁⲣⲉⲛⲁⲣⲉⲛⲁ
3 m.ⲛⲁϥⲛⲁϥⲛⲁ
f.ⲛⲁⲥⲛⲁⲥⲛⲁ
1.ⲛⲁⲛⲛⲁⲛⲛⲁ
2.ⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲛⲁ
3.ⲛⲁⲩⲛⲁⲩⲛⲁ
Nomⲛⲁⲣⲉ-ⲛⲁⲣⲉ- ⲛⲁ
Nég.… ⲁⲛ
Conditionnel Pl.-q.-parfait
affirmatif négatif affirmatif négatif
1.ⲁⲓϣⲁⲛⲁⲓϣⲧⲉⲙⲛⲉ ⲁⲓⲛⲉ ⲙ̀ⲡⲓ
2 m.ⲁⲕϣⲁⲛⲁⲕϣⲧⲉⲙⲛⲉ ⲁⲕⲛⲉ ⲙ̀ⲡⲉⲕ
f.ⲁⲣⲉϣⲁⲛⲁⲣⲉϣⲧⲉⲙⲛⲉ ⲁⲣⲉⲛⲉ ⲙ̀ⲡⲉ
3 m.ⲁϥϣⲁⲛⲁϥϣⲧⲉⲙ
f.ⲁⲥϣⲁⲛⲁⲥϣⲧⲉⲙ
1.ⲁⲛϣⲁⲛⲁⲛϣⲧⲉⲙ
2.ⲁⲣⲉⲧⲉⲛϣⲁⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛϣⲧⲉⲙ
3.ⲁⲩϣⲁⲛⲁⲩϣⲧⲉⲙ
Nom.ⲁⲣⲉϣⲁⲛ-ⲁⲣⲉϣⲧⲉⲙ-
SubjonctifOptatif
affirmatifnégatif
1.ⲛ̀ⲧⲁⲛ̀ⲧⲁϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲓ
2 m.ⲛ̀ⲧⲉⲕⲛ̀ⲧⲉⲕϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲉⲕ
f.ⲛ̀ⲧⲉⲛ̀ⲧⲉϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲉ
3 m.ⲛ̀ⲧⲉϥⲛ̀ⲧⲉϥϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲉϥ
1.ⲛ̀ⲧⲉⲛⲛ̀ⲧⲉⲛϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲉⲛ
2.ⲛ̀ⲧⲉⲧⲉⲛⲛ̀ⲧⲉⲧⲉⲛϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲉⲧⲉⲛ
3.ⲛ̀ⲧⲟⲩ ou ⲛ̀ⲥⲉⲛ̀ⲧⲟⲩϣⲧⲉⲙⲙⲁⲣⲟⲩ
Nomⲛ̀ⲧⲉ-ⲛ̀ⲧⲉϣⲧⲉⲙ-ⲙⲁⲣⲉ-

Syntaxe et explications.

Les auxiliaires.

Comme on le voit, les auxiliaires sont affirmatifs ou négatifs.

Les auxiliaires affirmatifs peuvent se ramener à quatre types primitifs: , , ⲛⲉ, -ⲣⲉ.

De se forment ⲁⲣⲉ 2e présent et ⲉⲣⲉ 3e présent.

De se forme ⲉⲧⲁ, 2e parfait.

De ⲛⲉ se forme ⲛⲁⲣⲉ, imparfait.

De -ⲣⲉ se forment ⲙⲁⲣⲉ, optatif, et ⲑⲣⲟ, inf. causatif.

Les auxiliaires négatifs sont:

ⲛ̀ⲛⲉ, ⲙ̀ⲡⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ (246).

Dans ⲉⲣⲉ, ⲁⲣⲉ, ⲛⲁⲣⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, la syllabe ajoutée ⲣⲉ ne se maintient qu'à la 2 f. sg., à la 2 pl. et devant un nom; partout ailleurs elle disparaît.

Les auxiliaires simples , ⲛⲉ ne s'emploient sous cette forme qu'avec des temps déjà constitués, pour en modifier le sens (247, 248, 364).

L'auxiliaire -ⲣⲉ ne s'emploie jamais seul.

A tous les temps formés de ⲛⲉ et de ⲛⲁⲣⲉ on peut employer après le verbe la copule ⲡⲉ.

Aux auxiliaires on unit, pour indiquer les personnes, les pronoms affixes donnés au n 58.

Devant et ⲟⲩ, l'affixe de la 2 m. sg. se change ordinairement en (23).

ⲭⲟⲩⲁⲃ «tu es saint»: ⲭⲛⲁⲃⲱⲗ «tu délieras».

Au premier présent et au premier futur, l'ancien auxiliaire ⲧⲉ ne s'est conservé qu'aux quatre personnes ϯ (de et ), ⲧⲉ, ⲧⲉⲛ, ⲧⲉⲧⲉⲛ. Les autres personnes ne comprennent que deux éléments, le sujet et le verbe.

Pour le reste de la construction, ces deux temps sont semblables aux autres.

Quelques verbes se conjuguent impersonnellement avec l'affixe du neutre pour sujet.

Les formes les plus fréquentes sont:

ⲁⲥϣⲱⲡⲓ «il arriva»;

ⲥ-ⲥϧⲏⲟⲩⲧ «il est écrit»;

ⲥ-ⲉⲙⲡϣⲁ «il convient»;

ⲥ-ⲙⲟⲕϩ «il est difficile»;

ⲥ-ⲙⲟⲧⲉⲛ «il est facile»;

ⲉⲥⲉϣⲱⲡⲓ «qu'il arrive».

Dans les livres liturgiques, à la fin des prières, ⲉⲥⲉϣⲱⲡⲓ signifie «ainsi soit-il».

I. Indicatif.

A. Présent.

Il y a quatre sortes de présents qui diffèrent par la forme et par le sens.

Premier présent.

Le premier est le présent d'actualité. Il indique une action ou énonce un fait qui a lieu au moment même où l'on parle:

ϯϫⲱ ⲙ̀ⲙⲟⲥ ⲛⲁⲕ ⲧⲱⲛⲕ «je te le dis, lève-toi»[1].

ⲧⲉⲥⲙⲁⲣⲱⲟⲩⲧ (232, 2) ⲛ̀ⲑⲟ ϧⲉⲛ ⲛⲓϩⲓⲟⲙⲓ «tu es bénie entre les femmes»[2].

ϯⲛⲉⲙⲱⲧⲉⲛ (232, 3) «je suis avec vous»[3].

La construction est la même lorsque le sujet est un nom. Celui-ci précède toujours le verbe, mais il peut en être séparé par un complément déterminatif:

ⲫⲓⲱⲧ ⲙⲉⲓ ⲙ̀ⲡϣⲏⲣⲓ «le Père aime le Fils»[4].

ⲧⲉϥⲙⲉⲑⲙⲏⲓ ϣⲟⲡ (232, 2) ϣⲁ ⲉⲛⲉϩ «sa justice demeure jusqu'à l'éternité»[5].

ⲡⲉⲕⲥⲁϩⲟⲩⲓ ⲉϩⲣⲏⲓ ⲉϫⲱⲛ (232, 3) «ta malédiction est sur nous»[6].

Lorsque le sujet n'a pas d'article ou a l'article indéfini, il est introduit par ⲟⲩⲟⲛ dans la proposition affirmative et par ⲙ̀ⲙⲟⲛ dans la proposition négative (303).

Second présent ⲁⲣⲉ-, ⲁ⸗.

1. Le second présent est le présent de l'interrogation, c'est le temps qui s'emploie quand la phrase est interrogative:

ⲁⲕⲑⲱⲛ ⲁⲇⲁⲙ (232, 3) «Adam, où es-tu?»[1].

ⲁⲕⲛⲁⲩ ⲉ ⲡⲁⲓⲥⲧⲩⲗⲟⲥ «vois-tu cette colonne?»[2].

ⲁⲣⲉⲛⲏⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ⲑⲱⲛ ⲟⲩⲟϩ ⲁⲣⲉⲛⲁ ⲉⲑⲱⲛ «d'où viens-tu et où vas-tu?»[3].

2. Le second présent s'emploie aussi, en dehors des phrases interrogatives, dans un sens général, sententieux, qualitatif:

ⲡⲉⲛⲛⲟⲩϯ ⲇⲉ ⲁϥϧⲉⲛ ⲧⲫⲉ (232, 3) «notre Dieu est au ciel»[4].

3. A ce temps, la négation ⲛ̀ s'unit au verbe tout à fait comme ⲛⲉ à l'imparfait.

On distinguera le 2 e présent négatif de l'imparfait négatif: 1° par l'accent que devrait toujours porter ⲛ̀; 2° par l'absence de ⲡⲉ qui accompagne toujours l'imparfait:

2e présent: ⲛ̀ⲁϥⲟⲩⲱϣ ⲁⲛ «il ne veut pas»,

imparfait: ⲛⲁϥⲟⲩⲱϣ ⲁⲛ ⲡⲉ «il ne voulait pas».

Troisième présent ⲉⲣⲉ-, ⲉ⸗.

Le troisième présent est le présent de l'état. Il s'emploie pour exprimer une circonstance qui se rattache au sujet ou au régime du verbe principal; il correspond à peu près au participe français et au حال arabe. Il forme donc toujours une proposition dépendante:

ⲁϥⲓ̀ ⲟⲛ ϩⲁ ⲛⲉϥⲙⲁⲑⲏⲧⲏⲥ ⲁϥϫⲉⲙⲟⲩ ⲉⲩⲉⲛⲕⲟⲧ «il revint vers ses disciples et les trouva dormant»[5].

ⲁϥⲉⲣⲟⲩⲱ ⲉϥϫⲱ ⲙ̀ⲙⲟⲥ «il répondit disant».

ⲁⲩⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ⲉⲣⲉ ϩⲁⲛϩⲟⲡⲗⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲟⲧⲟⲩ «ils sortirent les armes à la main»[1].

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲓⲥ ⲣⲉⲃⲉⲕⲕⲁ ⲛⲁⲥⲛⲏⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ⲉⲣⲉ ⲧⲉⲥϩⲩⲇⲣⲓⲁ ϩⲓ ⲧⲉⲥⲛⲁϩⲃⲓ «voici que Rébecca venait, sa jarre sur l'épaule»[2].

Présent d'habitude ϣⲁⲣⲉ-, ϣⲁ⸗».

1. Il indique un acte qui se répète, une coutume; quelquefois il a le sens du passé; le verbe ne s'emploie qu'à l'infinitif:

ϣⲁⲩⲥⲟϭⲛⲓ ⲛⲉⲙ ⲛⲟⲩⲉⲣⲏⲟⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲓⲟⲩⲏⲃ «les prêtres délibèrent entr'eux»[3].

ϣⲁϥⲟϩⲓ ϧⲉⲛ ⲟⲩⲙⲁⲛ̀ⲥⲁϩⲣⲉ «il avait coutume de se tenir dans un lieu désert»[4].

ϣⲁⲣⲉ ⲛⲓⲁⲥⲉⲃⲏⲥ ⲉⲣϩⲉⲙⲓ ⲛ̀ϩⲁⲛⲭⲣⲟϥ «les impies pratiquent la fraude»[5].

2. Le correspondant négatif de ce temps est fourni par l'auxiliaire ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ-, ⲙ̀ⲡⲁ⸗ qui semble être composé de ⲙ̀ⲡⲉ et de ⲁⲣⲉ:

ⲙ̀ⲡⲁⲩϣⲛⲁϩⲙⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲡⲓⲡⲟⲗⲉⲙⲟⲥ «ils ne peuvent se sauver de la guerre»[6].

Des dieux ⲙ̀ⲡⲁⲩⲛⲁⲩ ⲟⲩⲇⲉ ⲙ̀ⲡⲁⲩⲥⲱⲧⲉⲙ «qui ne voient ni n'entendent»[7].

ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ ⲡⲉⲥϧⲏⲃⲥ ϭⲉⲛⲟ ⲙ̀ⲡⲓⲉϫⲱⲣϩ ⲧⲏⲣϥ «sa lampe ne s'éteint pas de toute la nuit»[8].

B. Futur.

Les trois premiers futurs sont formés des trois premiers présents par l'addition de ⲛⲁ-, forme abrégée du verbe ⲛⲟⲩⲓ «être sur le point de, aller».

Ils offrent respectivement les mêmes nuances de sens que les présents correspondants.

Premier futur.

ϯⲛⲁ-ⲧⲁⲕⲱⲟⲩ ⲛⲉⲙ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ «je les perdrai avec la terre»[1].

ⲧⲉⲧⲉⲛⲛⲁ-ⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲱⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲧⲉⲧⲉⲛⲛⲁ-ϫⲉⲙⲧ ⲁⲛ «vous me chercherez et vous ne me trouverez pas»[2].

La 2 f. sing. ⲧⲉⲣⲁ est de formation spéciale; l'origine de cette forme n'est pas absolument certaine.

Le nom sujet se comporte comme au premier présent:

ⲡϭⲟⲓⲥ ⲛⲁϣⲓⲛⲓ ⲉⲣⲱⲧⲉⲛ «le Seigneur vous visitera»[3].

ⲫⲁⲣⲁⲱ ⲛⲁⲥⲱⲧⲉⲙ ⲛ̀ⲥⲁ ⲑⲏⲛⲟⲩ ⲁⲛ «Pharaon ne vous écoutera pas»[4]. Lorsque le sujet est indéterminé, il est introduit par ⲟⲩⲟⲛ dans la proposition affirmative et par ⲙ̀ⲙⲟⲛ dans la proposition négative (303).

Deuxième futur ⲁⲣⲉ- ⲛⲁ-, ⲁ⸗ ⲛⲁ-.

ⲁⲩⲛⲁⲭⲱⲃ ⲑⲱⲛ ⲛⲉⲙ ⲛⲟⲩⲛⲟⲩϯ «où se cacheront-ils avec leurs dieux?»[1].

ⲁⲩⲛⲁⲉⲣ ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲛⲓⲁⲅⲅⲉⲗⲟⲥ «ils seront comme les anges»[2].

ⲁⲣⲉ ⲧⲁϣⲃⲱⲃⲓ ⲛⲁⲉⲣⲙⲉⲗⲉⲧⲁⲛ ⲛ̀ϩⲁⲛⲙⲉⲑⲙⲏⲓ «mon gosier méditera la justice»[3].

Troisième futur ⲉⲣⲉ- ⲛⲁ-, ⲉ⸗ ⲛⲁ-.

ⲉϥⲉⲟⲩⲛⲟϥ ⲉϥⲛⲁⲣⲱⲧ «il se réjouira en croissant»[4].

ⲡⲓϧⲁⲉ ⲛ̀ⲥⲟⲡ ⲡⲉ ⲫⲁⲓ ⲉⲣⲉ ⲡⲉⲕⲓⲱⲧ ⲛⲁ-ϩⲓⲟⲩⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲙⲱⲟⲩ ⲉ-ⲟⲩⲗⲁⲕⲁⲛⲏ «c'est la dernière fois que ton père jette de l'eau dans un bassin»[5].

Futur énergique ⲉⲣⲉ-, ⲉ⸗ ⲉ-.

Ce futur exprime la certitude, la volonté, le commandement:

ⲉⲕⲉⲙⲉⲛⲣⲉ ⲡⲉⲕϣⲫⲏⲣ ⲙ̀ⲡⲉⲕⲣⲏϯ «tu aimeras ton prochain comme toi-même»[6].

ⲉⲣⲉⲙⲓⲥⲓ ⲛ̀ⲟⲩϣⲏⲣⲓ «tu enfanteras un fils»[7].

Il est formé du 3e présent et de la préposition «vers». La 2 f. sg. ⲉⲣⲉ est pour ⲉⲣⲉⲉ. Devant un nom, on emploie ⲉⲣⲉ- seul ou ⲉⲣⲉ- avec répétition de l'auxiliaire:

ⲉⲣⲉ ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ ⲭⲁ-ⲡⲉϥⲓⲱⲧ ⲛⲉⲙ ⲧⲉϥⲙⲁⲩ «l'homme laissera son père et sa mère»[8].

ⲉⲣⲉ ⲡⲓⲟⲩⲏⲃ ⲉϥⲉⲧⲁⲗⲟ ⲉϫⲉⲛ ⲡⲓⲙⲁⲛ̀ⲉⲣϣⲱⲟⲩϣⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲟⲩⲧⲁϩ «le prêtre offrira des fruits sur l'autel»[1].

Le correspondant négatif est fourni par l'auxiliaire ⲛ̀ⲛⲉ-, ⲛ̀ⲛ⸗:

ⲛ̀ⲛⲉⲕϧⲱⲧⲉⲃ ⲛ̀ⲛⲉⲕϭⲓⲟⲩⲓ «tu ne tueras pas, tu ne voleras pas»[2].

ⲛ̀ⲛⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ϧⲱⲑⲃⲉⲥ «le Seigneur ne la tuera pas»[3].

C. Imparfait. ⲛⲁⲣⲉ-, ⲛⲁ⸗ … ⲡⲉ.

Ce temps a le sens de l'imparfait français:

ⲛⲁⲣⲉ ⲫⲛⲟⲩϯ ⲭⲏ ⲛⲉⲙ ⲡⲓⲁⲗⲟⲩ ⲡⲉ «Dieu était avec l'enfant»[4].

ⲛⲁϥ-ϧⲁϫⲱⲟⲩ (232, 3) ⲡⲉ ⲛ̀ϫⲉ ⲫⲁⲣⲁⲱ «Pharaon était à leur tête»[5].

ⲁⲛⲟⲕ ⲛⲁⲓⲥⲱⲟⲩⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲁⲛ ⲡⲉ «moi, je ne le connaissais pas»[6].

Quand le sujet est un nom, on répète parfois l'auxiliaire:

ⲛⲁⲣⲉ ⲡⲓⲗⲁⲟⲥ ⲧⲏⲣϥ ⲛⲁϥϫⲟⲩϣⲧ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲁϫⲱϥ «tout le peuple l'attendait»[7].

Imparfait du futur ⲛⲁⲣⲉ- ⲛⲁ, ⲛⲁ⸗ ⲛⲁ … ⲡⲉ.

Ce temps signifie «être sur le point de, aller» à l'imparfait.

Il correspond au participe futur latin. Il a aussi le sens du futur antérieur français:

ⲑⲁⲓ ⲛⲁⲥⲛⲁⲙⲟⲩ ⲡⲉ «elle allait mourir (erat moritura)»[8].

ⲛⲁⲣⲉ ⲡⲁⲥⲟⲛ ⲛⲁⲙⲟⲩ ⲁⲛ ⲡⲉ «mon frère ne serait pas mort»[9].

ⲉⲛⲉ ⲁⲕⲧⲁⲙⲟⲓ ⲡⲉ ⲛⲁⲓⲛⲁⲟⲩⲟⲣⲡⲕ ⲡⲉ ϧⲉⲛ ⲟⲩ ⲟⲩⲛⲟϥ «si tu m'avais averti, je t'aurais renvoyé avec joie»[1].

D. Parfait.

Premier parfait ⲁ-, ⲁ⸗.

Le premier parfait indique une action complètement passée; c'est le temps historique:

ⲁϥⲱⲣⲕ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ «le Seigneur a juré»[2].

ⲁϥⲛⲁⲩ ⲉⲣⲟϥ ⲟⲩⲟϩ ⲁϥⲉⲣϣⲫⲏⲣⲓ ⲉⲙⲁϣⲱ «il le vit et s'étonna beaucoup»[3].

ⲟⲩⲟϩ ⲁ ⲫⲛⲟⲩϯ ⲑⲁⲙⲓⲟ ⲙ̀ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ «et Dieu créa l'homme»[4].

Lorsque le sujet est un nom, l'auxiliaire peut être répété avec l'affixe:

ⲁ ⲡⲟⲩϧⲣⲱⲟⲩ ⲁϥϭⲓⲥⲓ ⲙ̀ⲡⲉⲙⲑⲟ ⲙ̀ⲫϯ «leur voix s'est élevée devant Dieu»[5].

Les formes de ce temps se confondent avec celles du 2e présent; on les distinguera facilement au moyen du contexte.

Pour ⲁⲧⲉⲧⲉⲛ 2 pl., on trouve souvent ⲁⲣⲉⲧⲉⲛ (cf. A B. p. 47, 48).

La négation se fait par l'auxiliaire ⲙ̀ⲡⲉ-, ⲙ̀ⲡ⸗:

ⲙ̀ⲡⲉ ϩⲗⲓ ⲛⲁⲩ ⲉ ⲡⲉϥⲥⲟⲛ «personne ne vit son frère»[6].

ⲙ̀ⲡⲉϥⲟⲩⲱϣ ⲉ-ⲟⲩⲟⲣⲡⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ «il ne voulut pas les renvoyer»[7].

ⲙ̀ⲡⲉ a quelquefois le sens d'un futur prohibitif comme ⲛ̀ⲛⲉ (cf. A B. p. 102):

ⲟⲩⲏⲣⲡ ⲛⲉⲙ ⲟⲩⲥⲓⲕⲉⲣⲁ ⲙ̀ⲡⲉⲧⲉⲛⲥⲱⲟⲩ «vous ne boirez ni vin ni boisson enivrante»[1].

Deuxième parfait ⲉⲧⲁ-, ⲉⲧⲁ⸗.

Le deuxième parfait indique aussi une action complètement passée. Par opposition au premier parfait il s'emploie:

1. Dans les propositions interrogatives:

ⲉⲧⲁⲕⲓ̀ ⲉ ⲡⲁⲓⲙⲁ ⲛ̀ⲥⲁ ⲟⲩ ⲛ̀ϩⲱⲃ «pour quelle chose es-tu venu ici?»[2].

ϯⲉⲙⲓ ϫⲉ ⲉⲧⲁⲓⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ⲑⲱⲛ «je sais d'où je suis venu»[3]. (Interrogation indirecte).

2. Dans les propositions subordonnées et surtout dans les propositions relatives:

ⲧⲉⲛⲉⲙⲓ ϫⲉ ⲉⲧⲁⲕⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ ⲫϯ «nous savons que tu es venu de Dieu»[4].

3. Souvent il peut se traduire par « lorsque» avec le parfait:

ⲉⲧⲁ ⲡⲓⲛⲁⲩ ϣⲱⲡⲓ «lorsque le moment fut venu»[5].

ⲉⲧⲁⲥⲓ̀ ⲇⲉ ⲉϫⲉⲛ ϯϣⲱϯ ⲁⲥⲙⲁϩ-ⲧⲉⲥϩⲩⲇⲣⲓⲁ quand elle fut arrivée au bord du puits, elle remplit sa jarre»[6].

ⲉⲧⲁ ⲧⲟⲟⲩⲓ ϣⲱⲡⲓ «lorsque le matin fut arrivé»[7].

Dans ce cas, l'auxiliaire négatif est ⲉⲧⲉⲙⲡⲉ-, ⲉⲧⲉⲙⲡ⸗ composé de ⲉⲧⲁ et ⲙ̀ⲡⲉ:

ⲟⲩⲟϩ ⲉⲧⲉⲙⲡⲉ ϯϭⲣⲟⲙⲡⲓ ϫⲉⲙ-ⲙⲁⲛ̀ⲉⲙⲧⲟⲛ ⲛ̀ⲛⲉⲥϭⲁⲗⲁⲩϫ ⲁⲥⲧⲁⲥⲑⲟ «la colombe, n'ayant point trouvé d'endroit pour reposer ses pieds, s'en revint»[8].

ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲧ⸗.

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲙ̀ⲡⲁϯ 1. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲛ
2 m. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲕ 2. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲛ
f. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ
3 m. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉϥ 3. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲟⲩ
f. ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲥ

Devant un nom: ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ-.

Cet auxiliaire a deux sens:

1. «Pas encore» avec le passé.

ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲥⲓ̀ ⲛ̀ϫⲉ ⲧⲁⲟⲩⲛⲟⲩ «mon heure n'est pas encore venue»[1].

ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉⲧⲉⲛ ⲉⲙⲓ ⲟⲩⲇⲉ ⲧⲉⲧⲉⲛⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲫⲙⲉⲩⲓ ⲁⲛ ⲙ̀ⲡⲓⲉ̅ ⲛ̀ⲱⲓⲕ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲓⲉ̅ ⲛ̀ϣⲟ «vous n'avez pas encore compris et vous ne vous rappelez pas les cinq pains des cinq mille hommes»[2].

2. «Avant que, avant de».

ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ ⲫⲓⲗⲓⲡⲡⲟⲥ ⲙⲟⲩϯ ⲉⲣⲟⲕ «avant que Philippe t'appelle»[3].

ⲁⲩⲟⲩⲱⲙ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲟⲩⲛ̀ⲕⲟⲧ «ils mangèrent avant de se coucher»[4].

Remarque.

Sur le modèle de ϣⲁⲛⲧⲉ et ϣⲁⲧⲉ pour le subjonctif, on a, de ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ, formé ⲙ̀ⲡⲁⲛⲧⲉ- qui est moins usuel et moins régulier.

E. Temps composés.

1°. Avec ⲛⲉ.

L'auxiliaire ⲛⲉ s'unit à quelques autres auxiliaires et leur donne le sens du parfait s'ils avaient celui du présent, et du plus-que-parfait s'ils avaient celui du parfait. Il s'emploie:

1. Avec du parfait pour former le plus-que-parfait de l'indicatif:

ⲛⲉ ⲁ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲣⲉϧⲧ ⲛⲓⲃⲁⲕⲓ ⲡⲉ «le Seigneur avait renversé les villes»[1].

2. Avec ϣⲁⲣⲉ:

ⲛⲉ ϣⲁϥⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ⲙ̀ⲫⲛⲁⲩ ⲙ̀ⲡⲓⲕⲁⲩⲙⲁ «il avait coutume de sortir au moment de la chaleur»[2].

3. Avec ⲙ̀ⲡⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ:

ⲛⲉ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥ ϭⲓⲱⲟⲩ ⲡⲉ «Jésus n'avait pas encore été glorifié»[3].

2°. Avec .

Cet auxiliaire forme les composés suivants:

ⲉⲁ- premier parfait,
ⲉϣⲁⲣⲉ- présent d'habitude,
ⲉⲛⲁⲣⲉ- imparfait,

ⲉⲙⲡⲉ, ⲉⲙⲡⲁⲣⲉ, ⲉⲙⲡⲁⲧⲉ.

Dans ces trois derniers on néglige souvent d'écrire , et il reste: ⲙ̀ⲡⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ.

Ces différents temps, avec leur sens respectif, ont la même syntaxe que le 3e présent formé de tout seul (238).

Ils forment des propositions dépendantes qui suivent la proposition principale sans conjonction, comme une sorte d' apposition ou comme un participe français. Elles peuvent aussi la précéder:

ⲁϥⲧⲟⲩⲛⲟⲥⲥ ⲉⲁϥⲁⲙⲟⲛⲓ ⲛ̀ⲧⲉⲥϫⲓϫ «il la ressuscita après avoir pris sa main»[1].

ⲡⲱⲥ ⲫⲁⲓ ⲥⲱⲟⲩⲛ ⲛ̀ⲥϧⲁⲓ ⲙ̀ⲡⲉϥⲥⲁⲃⲟ «comment celui-ci sait-il écrire, n'ayant pas étudié?»[2].

ⲟⲩⲟϩ ⲁⲃⲣⲁⲁⲙ ⲛⲉ ⲟⲩϧⲉⲗⲗⲟ ⲡⲉ ⲉⲁϥⲁⲓⲁⲓ ϧⲉⲛ ⲛⲉϥⲉϩⲟⲟⲩ «et Abraham était devenu vieux, ses jours s'étant augmentés»[3].

ⲉⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲉⲙⲓ ⲟⲩⲛ ϫⲉ ϩⲁⲛⲛⲟⲩϯ ⲁⲛ ⲛⲉ ⲙ̀ⲡⲉⲣⲉⲣϩⲟϯ ϧⲁⲧⲟⲩϩⲏ «sachant donc qu'ils ne sont pas des dieux, ne les craignez pas»[4].

II. Subjonctif.

Le subjonctif est formé de la particule ⲛ̀ⲧⲉ- ⲛ̀ⲧ⸗ dans laquelle est parfois supprimé:

ⲟⲩⲟⲛⲧⲏⲓ ⲛ̀ⲫⲏ ⲉⲧⲉϥⲛⲁⲓ̀ ⲧⲉϥⲉⲣⲃⲟⲏⲑⲓⲛ ⲉⲣⲟⲓ «j'ai quelqu'un qui viendra me secourir»[5].

Comme sens, le subjonctif n'est limité à aucun temps en particulier; il peut indiquer le présent, le passé et le futur. Il est d'un usage très fréquent en copte. Il s'emploie:

1. Dans la dépendance immédiate, sans conjonction, après les verbes qui expriment la volonté, l'exhortation, la demande, le commandement:

ⲭⲟⲩⲱϣ ⲛ̀ⲧⲁⲧⲁⲥⲑⲟ ⲙ̀ⲡⲉⲕϣⲏⲣⲓ ⲉⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲉⲧⲁⲕⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ⲛ̀ϧⲏⲧϥ «tu veux que je ramène ton fils au pays d'où tu es venu?»[1].

ⲙⲁⲣⲉⲛⲙⲟⲩϯ ⲉ ϯⲁⲗⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲉⲛϣⲉⲛⲥ ⲉ ⲫⲁ ⲣⲱⲥ «appelons la fille pour lui demander ce qui lui plaît»[2].

ϩⲉⲛⲕ ⲉⲣⲟⲓ ⲡⲁϣⲏⲣⲓ ⲛ̀ⲧⲁϫⲟⲙϫⲉⲙ ⲉⲣⲟⲕ «approche-toi de moi, mon fils, pour que je te palpe»[3].

ϣⲁⲧⲟⲩ ⲟⲩⲟϩ ⲫⲁⲥⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲁⲟⲩⲛⲟϥ ⲙ̀ⲙⲟϥ «immole-les et fais-les cuire afin que je me réjouisse»[4].

2. Après les verbes impersonnels comme ⲥϣⲉ, ϩⲱϯ «il faut», ⲁⲛⲁⲅⲕⲏ, ⲭⲣⲓⲁ «(il y a) nécessité», ⲟⲩⲟⲛϣϫⲟⲙ «il se peut», ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϣϫⲟⲙ «il ne se peut pas», et les verbes employés impersonnellement avec l'affixe neutre :

ⲁⲛⲁⲅⲕⲏ ⲅⲁⲣ ⲛ̀ⲧⲟⲩⲓ̀ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲓⲥⲕⲁⲛⲇⲁⲗⲟⲛ «il est nécessaire que les scandales arrivent»[5].

ϩⲱϯ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡϣⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲫⲣⲱⲙⲓ ϭⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲙⲏϣ ⲛ̀ϧⲓⲥⲓ «il faut que le fils de l'homme souffre beaucoup»[6].

3. Dans l'état de dépendance éloignée pour exprimer le but, l'intention, la crainte.

Il est alors précédé d'une des conjonctions grecques suivantes:

ϩⲓⲛⲁ, ϩⲱⲡⲱⲥ «afin que», ϩⲱⲥⲧⲉ «de sorte que», ⲙⲏⲡⲱⲥ, ⲙⲏⲡⲟⲧⲉ «de peur que», ⲓⲙⲏϯ «à moins que», ou des conjonctions coptes ϫⲉ «que», ϣⲁ «jusqu'à ce que».

ⲙⲏⲡⲟⲧⲉ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲓⲁⲛⲧⲓⲇⲓⲕⲟⲥ ⲧⲏⲓⲕ ⲙ̀ⲡⲓⲕⲣⲓⲧⲏⲥ «de peur que l'adversaire ne te livre au juge»[1].

ⲁϫⲟⲥ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲱⲛⲓ ϫⲉ ⲛ̀ⲧⲉϥⲉⲣⲱⲓⲕ «dis à cette pierre qu'elle se change en pain»[2].

ⲛ̀ⲛⲉⲧⲉⲛϭⲟϩ ⲉⲣⲟϥ ϩⲓⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉⲧⲉⲛϣⲧⲉⲙⲙⲟⲩ «vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir»[3].

Le subjonctif et ϣⲁ «jusqu'à ce que» s'unissent dans l'écriture:

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ϣⲁⲛⲧⲁ ou ϣⲁⲛϯ 1. ϣⲁⲛⲧⲉⲛ
2 m. ϣⲁⲛⲧⲉⲕ 2. ϣⲁⲛⲧⲉⲧⲉⲛ
f. ϣⲁⲛⲧⲉ
3 m. ϣⲁⲛⲧⲉϥ 3. ϣⲁⲛⲧⲟⲩ
f. ϣⲁⲛⲧⲉⲥ

Devant un nom: ϣⲁⲛⲧⲉ-

Cette forme s'abrège en perdant le et devient le subjonctif beaucoup plus fréquent:

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ϣⲁϯ 1. ϣⲁⲧⲉⲛ
2 m. ϣⲁⲧⲉⲕ 2. ϣⲁⲧⲉⲧⲉⲛ
f. ϣⲁⲧⲉ
3 m. ϣⲁⲧⲉϥ 3. ϣⲁⲧⲟⲩ
f. ϣⲁⲧⲉⲥ

Devant un nom: ϣⲁⲧⲉ-

ϣⲱⲡⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ ϣⲁϯϫⲟⲥ ⲛⲁⲥ «reste là jusqu'à ce que je te le dise»[4].

ⲟⲩⲕⲉⲣⲙⲓ ⲉϥⲉⲓ̀ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲧⲫⲉ ⲉϧⲣⲏⲓ ⲉϫⲱⲕ ϣⲁⲧⲉϥϥⲟⲧⲕ ⲉⲃⲟⲗ «la cendre descendra du ciel sur ta tête jusqu'à ce qu'elle te détruise»[5].

ϣⲁⲧⲉ ⲡⲉⲙⲃⲟⲛ ⲛⲉⲙ ⲡϫⲱⲛⲧ ⲙ̀ⲡⲉⲕⲥⲟⲛ ⲕⲟⲧϥ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲁⲣⲟⲕ «jusqu'à ce que la colère et la fureur de ton frère se détourne de toi»[1].

4. Le subjonctif s'emploie souvent pour éviter la répétition du même temps; dans ce cas, la dépendance n'est qu'apparente, les propositions sont en réalité coordonnées. En général elles se suivent sans conjonction, quelquefois elles sont unies par ⲟⲩⲟϩ. Dans la traduction, le subjonctif se met au même temps que le verbe qui précède.

Cet emploi du subjonctif peut avoir lieu à tous les temps et à tous les modes. A l'indicatif présent:

ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲉϥϩⲓⲟⲩⲓ ⲙ̀ⲡⲉϥϫⲣⲟϫ … ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲧⲉϥⲛ̀ⲕⲟⲧ «comme un homme qui jette sa semence … et s'endort»[2].

Au présent d'habitude:

ϣⲁϥⲓ̀ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲥⲁⲧⲁⲛⲁⲥ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲧⲉϥⲱⲗⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲥⲁϫⲓ «Satan vient et enlève la parole»[3].

Au futur:

ϯⲛⲁϭⲟϫⲓ ⲛ̀ⲧⲁⲧⲁϩⲟ ⲛ̀ⲧⲁⲫⲱϣ ⲛ̀ⲧⲁϣⲱⲗ «je poursuivrai, j'atteindrai, je diviserai, je pillerai»[4].

ⲉⲩⲉⲑⲉⲗⲏⲗ ⲛ̀ⲧⲟⲩⲟⲩⲛⲟϥ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲏ ⲉⲑⲟⲩⲱϣ ⲛ̀ⲧⲁⲙⲉⲑⲙⲏⲓ «ils se réjouiront et exulteront, ceux qui veulent ma justice»[5].

Au conditionnel:

ⲉϣⲱⲡ ⲁⲕϣⲁⲛⲓ̀ ⲉ ⲧⲁⲫⲩⲗⲏ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲧⲟⲩϣⲧⲉⲙϯ ⲛⲁⲕ ⲉⲕⲉϣⲱⲡⲓ ⲉⲕⲧⲟⲩⲃⲏⲟⲩⲧ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲁ ⲡⲁⲁⲛⲁϣ «si tu vas vers ma tribu et qu'ils ne te donnent pas, tu seras libéré de mon serment»[1].

A l'impératif:

ⲙ̀ⲡⲉⲣϩⲱⲗ ⲛ̀ⲧⲉⲕⲭⲁⲧ «ne pars pas, ne m'abandonne pas»[2].

A l'optatif:

ⲙⲁⲣⲟⲩⲟⲩⲛⲟϥ ⲛ̀ⲧⲟⲩⲑⲉⲗⲏⲗ ⲛ̀ϫⲉ ϩⲁⲛⲉⲑⲛⲟⲥ «que les nations exultent et se réjouissent»[3].

Après l'infinitif avec , ⲉⲑⲣⲉ:

ⲁϥⲭⲁϥ ϧⲉⲛ ⲡⲓⲡⲁⲣⲁⲇⲓⲥⲟⲥ ⲉⲑⲣⲉϥⲉⲣϩⲱⲃ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲧⲉϥⲁⲣⲉϩ ⲉⲣⲟϥ «il le plaça dans le paradis pour y travailler et le garder»[4].

Après une proposition relative:

ⲫⲏ ⲉⲑⲛⲁⲩ ⲉⲡϣⲏⲣⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲧⲉϥⲛⲁϩϯ ⲉⲣⲟϥ «celui qui voit le Fils et croit en lui»[5].

III. Optatif.

Il est formé de -ⲣⲉ et de l'impératif ⲙⲁ-: ⲙⲁⲣⲉ-, ⲙⲁⲣ⸗ «donne, accorde».

Ce temps exprime le souhait, le désir, l'exhortation: ⲙⲁⲣⲉ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲓⲛⲓ ⲉⲃⲟⲗ ⲛ̀ϩⲁⲛⲥⲙⲉϩ ⲛ̀ⲥⲓⲙ «que la terre produise des herbes verdoyantes»[6].

ⲡⲉⲧⲉϩⲛⲁⲕ ⲙⲁⲣⲉϥϣⲱⲡⲓ «que ta volonté soit faite»[7].

ⲙⲁⲣⲉⲛϣⲉⲡϩⲙⲟⲧ ⲛ̀ⲧⲟⲧϥ ⲙ̀ⲫϯ «remercions Dieu»[8].

Il reste en copte une seule forme d'optatif sans infinitif: ⲙⲁⲣⲟⲛ «allons».

IV. Impératif.

1. Pour le plus grand nombre des verbes l'infinitif sert d'impératif sing. et plur.:

ⲙⲟϣⲓ ⲛ̀ⲥⲱⲓ «suis-moi»[1].

ⲙⲉⲛⲣⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ «aime le Seigneur».

ⲛⲁϩⲙⲉⲧ «délivre-moi»[2].

2. Quelques verbes prennent un devant l'infinitif:

ⲁⲛⲁⲩ «vois»,

ⲁⲟⲩⲱⲙ «mange»,

ⲁϫⲱ ⲁϫⲉ- ⲁϫⲟ⸗, ⲁϫⲟⲥ «dis».

3. Les trois verbes ⲓⲛⲓ ⲓⲣⲓ ⲱⲗⲓ forment ainsi leur impératif:

ⲁⲛⲓⲟⲩⲓ ⲁⲛⲓ- ⲁⲛⲓⲧ⸗ «porte»,
ⲁⲣⲓⲟⲩⲓ ⲁⲣⲓ- ⲁⲣⲓⲧ⸗ «fais»,
ⲁⲗⲓⲟⲩⲓ ⲁⲗⲓ- ⲁⲗⲓⲧ⸗ «ôte».

4. Autres impératifs:

ⲁⲙⲟⲩ, fém. ⲁⲙⲏ, pl. ⲁⲙⲱⲓⲛⲓ «viens, venez»,

ⲁⲩⲓⲥ «donne»: ⲁⲩⲓⲥ ⲧⲉⲕϫⲓϫ «donne ta main»[3].

ⲙⲟⲓ ⲙⲁ- ⲙⲏⲓ⸗ «accorde, donne» sert d'impératif à ϯ.

ⲙⲟ, fém. ⲙⲉ pl. ⲙⲱⲓⲛⲓ «prends, prenez».

5. ⲙⲁ- forme l'impératif de tous les verbes composés de ϯ (230) et de tous les verbes causatifs formés de .

ⲧⲟⲩⲃⲟ «purifier», impér. ⲙⲁⲧⲟⲩⲃⲟ;

ⲑⲉⲃⲓⲟ «abaisser», impér. ⲙⲁⲑⲉⲃⲓⲟ.

On a aussi: ⲙⲁϣⲉ ⲛⲁⲕ «va-t'en», ⲙⲁϣⲉ ⲛⲱⲧⲉⲛ «allez-vous en».

6. La négation de l'impératif s'obtient en plaçant:

ⲙ̀ⲡⲉⲣ- devant l'infinitif simple et ⲙ̀ⲡⲉⲛ- devant l'infinitif causatif:

ⲙ̀ⲡⲉⲣⲉⲣϩⲟϯ «ne craignez pas».

ⲙ̀ⲡⲉⲛⲑⲣⲉ ϩⲗⲓ ⲉⲙⲓ «ne le fais savoir à personne»[1].

ϯϯϩⲟ ⲉⲣⲟⲕ ⲡⲁⲓⲱⲧ ⲙ̀ⲡⲉⲣϩⲱⲗ «je t'en prie, mon père, ne pars pas»[2].

7. Lorsqu'il y a plusieurs impératifs à la suite, le premier verbe seul a la forme de l'impératif, les autres prennent l'auxiliaire du subjonctif (252); à moins qu'ils ne soient complètement indépendants les uns des autres, comme dans l'exemple: ⲡϭⲟⲓⲥ ⲥⲱⲧⲉⲙ ⲉⲧⲁⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲏ ϭⲓⲥⲙⲏ ⲉⲡⲁϯϩⲟ «Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à ma demande»[3].

V. Infinitif.

1. Formes.

Il y a deux sortes d'infinitif: l'infinitif simple ⲃⲱⲗ «délier» et l'infinitif causatif ⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ «faire délier»:

Sg. Pl.
1. ⲑⲣⲓ 1. ⲑⲣⲉⲛ
2 m. ⲑⲣⲉⲕ 2. ⲑⲣⲉⲧⲉⲛ, ⲑⲣⲉⲧⲉⲧⲉⲛ
f. ⲑⲣⲉ
3 m. ⲑⲣⲉϥ 3. ⲑⲣⲟⲩ
f. ⲑⲣⲉⲥ

Devant un nom: ⲑⲣⲟ ⲑⲣⲉ-.

ⲑⲣⲟ ( + ⲓⲣⲓ 23, 227) est le causatif du verbe ⲓⲣⲓ «faire».

L'infinitif causatif peut s'employer partout où s'emploie l'infinitif simple:

ⲥⲉⲑⲣⲟ ⲛ̀ⲑⲃⲁⲕⲓ ⲙ̀ⲫϯ ⲟⲩⲛⲟϥ «ils font se réjouir la cité de Dieu»[1].

ⲁ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲑⲣⲉ ⲡϩⲏⲧ ⲙ̀ⲫⲁⲣⲁⲱ ⲛ̀ϣⲟⲧ «le Seigneur endurcit le cœur de Pharaon»[2].

ⲛⲓⲁⲥⲉⲃⲏⲥ ϣⲁⲣⲉ ⲫⲛⲟⲃⲓ ⲑⲣⲟⲩⲧⲁⲕⲟ «le péché cause la perte des impies»[3].

ⲉⲓⲉⲑⲣⲉϥⲁϣⲁⲓ «je le ferai se multiplier»[4].

Pour son emploi avec , voir 263, 264; avec ϫⲓⲛ, voir 266 et suivants.

La négation à l'infinitif se fait au moyen de ϣⲧⲉⲙ: ϣⲧⲉⲙⲃⲱⲗ «ne pas délier», ϣⲧⲉⲙⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ «ne pas faire délier». Cette forme négative ne s'emploie dans la conjugaison qu'à deux temps, au conditionnel et au subjonctif. Aux autres temps, la négation est exprimée par des auxiliaires ou des adverbes. Mais hors de la conjugaison, elle peut remplir les mêmes fonctions que l'infinitif affirmatif:

ⲱⲣⲕ ⲛⲏⲓ ⲙ̀ⲫⲛⲟⲩϯ ⲉϣⲧⲉⲙϭⲓⲧ ⲛ̀ϫⲟⲛⲥ «jure-moi par Dieu de ne pas m'opprimer»[5].

ⲁⲓⲁⲣⲉϩ ⲉⲣⲟⲓ ⲉ ϣⲧⲉⲙⲭⲁ ϩⲗⲓ ⲛ̀ϭⲣⲟϥ «j'ai veillé sur moi pour ne donner aucun scandale»[6].

Il est un troisième infinitif qu'on pourrait appeler potentiel; il se forme en plaçant ϣ- «pouvoir» devant l'infinitif simple ou causatif: ϣⲃⲱⲗ «pouvoir délier», ϣⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ «pouvoir faire délier». Il est en réalité composé de deux verbes, mais dont le premier ϣ- ne s'emploie que dans ce cas particulier. Lorsque le second verbe commence par , cette lettre disparaît parfois après le ϣ: ϣⲁϫⲓ pour ϣⲥⲁϫⲓ «pouvoir dire» qui est d'ailleurs la forme ordinaire.

Cet infinitif est d'un usage fréquent; il peut se rencontrer dans tous les verbes et à tous les temps:

ⲙ̀ⲡⲁϥϣⲛⲁϩⲙⲉϥ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲟⲩⲡⲟⲗⲉⲙⲟⲥ «il ne peut se sauver de la guerre»[1].

ⲥⲉⲛⲁϣⲧⲱⲟⲩⲛⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧⲟⲩ «ils pourront se lever d'eux-mêmes»[2].

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲙ̀ⲃⲉⲗⲗⲉ ⲛ̀ⲛⲟⲩϣⲑⲣⲉϥⲛⲁⲩ ⲙ̀ⲃⲟⲗ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲉϥϧⲉⲛ ⲟⲩⲁⲛⲁⲅⲕⲏ ⲛ̀ⲛⲟⲩϣⲛⲁϩⲙⲉϥ «ils ne pourront rendre la vue à l'aveugle, ils ne pourront délivrer l'homme de la nécessité»[3].

A ce genre d'infinitif appartient le verbe si fréquent, ϣϫⲉⲙϫⲟⲙ «pouvoir», composé de ϣ-ϫⲉⲙ- «trouver» (231) et ϫⲟⲙ «force». ϣ s'unit aussi au substantif ϫⲟⲙ dans les expressions de cette sorte: ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϣϫⲟⲙ ⲛⲏⲓ «je n'ai pas le pouvoir».

2. Emploi de l'infinitif

De même qu'en français, l'infinitif de tous les verbes coptes peut s'employer, avec ou sans son régime, comme sujet ou comme complément direct et indirect dans une proposition.

1. Infinitif sujet

Les propositions coptes qui ont un infinitif comme sujet réel sont tout à fait semblables aux propositions françaises de même genre.

L'infinitif précédé de (en français de, à) vient toujours après l'attribut:

ⲁⲛⲟⲕ ϫⲉ ⲟⲩⲁⲅⲁⲑⲟⲛ ⲛⲏⲓ ⲡⲉ ⲉ-ⲧⲟⲙ-ⲧ ⲉ ⲫϯ (Ps. 72, 28)(Psalms 72:28)

«il est bon pour moi d'adhérer à Dieu»

ⲟⲩⲟⲛⲧⲏⲓ ⲉ-ⲥⲁϫⲓ (Gen. 18, 31)(Genesis 18:31)

«j'ai à parler»

Cette tournure s'emploie surtout avec le verbe ⲥϣⲉ «il faut» et les verbes conjugués impersonnellement; dans ce cas on emploie ⲛ̀ quand l'infinitif, qui est sujet réel, suit immédiatement le verbe, quand il en est séparé:

ⲡⲉⲧⲥϣⲉ ⲛ̀-ⲁⲓϥ ⲁⲛ (Mt. 12, 2)(Matthew 12:2)

«ce qu'il ne faut pas faire»

ⲥϣⲉ ⲛⲁⲛ ⲉ-ϯϩⲱϯ ⲙ̀ⲡⲟⲩⲣⲟ (Luc 20, 22)(Luke 20:22

«il nous faut payer le tribut au roi»

ⲛⲁⲛⲉⲥ ⲁⲛ ⲉⲑⲣⲉ ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ ϣⲱⲡⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩⲁⲧϥ (Gen. 2, 18)(Genesis 2:18)

«il n'est pas bon que l'homme soit tout seul»

2. Infinitif complément

1. Comme complément direct, l'infinitif se trouve quelquefois uni, sans particule, à la forme abrégée des verbes:

ⲁⲩⲙⲉⲛⲣⲉ-ⲕⲓⲙ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲫⲁⲧ (Jér. 14, 10)(Jeremiah 14:10)

«ils ont aimé remuer leurs pieds»

2. En dehors de ce cas, assez rare d'ailleurs, l'infinitif, qu'il soit complément direct ou autre, prend toujours une préposition, en général ⲛ̀- ou ⲉ-.

a) Infinitif complément avec ⲛ̀-

ⲛ̀- (A.E. m) ne s'emploie qu'avec l'infinitif simple lorsqu'il suit immédiatement le mot dont il dépend.

1. Comme complément direct:

ⲧⲉⲧⲉⲛⲥⲱⲟⲩⲛ ⲛ̀ⲉⲣⲇⲟⲕⲓⲙⲁⲍⲓⲛ (Luc 12, 56)(Luke 12:56)

«vous savez éprouver»

2. Comme complément circonstantiel de manière:

ⲁϥⲉⲣϩⲏⲧⲥ ⲛ̀ⲥⲁϫⲓ (Luc 20, 9)(Luke 20:9)

«il commença à parler»

ⲛⲁϥⲛⲏⲟⲩ ⲛ̀-ⲁϣⲁⲓ ⲡⲉ (Act. 12, 24)(Acts 12:24)

«il allait en croissant»

3. Comme complément déterminatif:

ⲡⲥⲏⲟⲩ ⲛ̀-ϯ (Th. 154)()

«le temps de donner»

ⲙ̀ⲡⲟⲩϣϫⲉⲙϫⲟⲙ ⲛ̀-ⲟϩⲓ (Ex. 12, 39)(Exodus 12:39)

«ils ne purent rester»

4. Après les verbes qui signifient «être facile, être difficile, être digne de»:

ⲙⲟⲧⲉⲛ ⲛ̀-ϫⲉⲙ-ϥ(OSE. 17)()

«facile à trouver»

ϧⲟⲥⲓ ⲛ̀-ϫⲉⲙ-ⲟⲩ (OSE. 17)()

«difficiles à trouver»

ⲁⲣⲓⲧⲉⲛ ⲛ̀ⲉⲙⲡϣⲁ ⲛ̀ϫⲟⲥ (Th. 156)()

«rends-nous dignes de dire»

Dans tous ces cas, lorsque l'infinitif est séparé du mot dont il dépend, on emploie ⲉ-.

b) Infinitif complément avec ⲉ-

Avec ⲉ- (A.E. r) on peut employer l'infinitif simple ou l'infinitif causatif.

L'infinitif causatif exprime le sujet; on l'emploie donc lorsque le sujet de l'infinitif doit être exprimé, c.-à-d. lorsqu'il est différent de celui du verbe principal ou même lorsqu'il n'est pas différent, mais qu'on veut le faire ressortir.

Il faut remarquer, dans ce cas, que l'infinitif causatif n'a plus son sens propre et se traduit comme l'infinitif simple.

L'infinitif simple ou causatif s'emploie avec :

1. Comme complément direct même là où l'on pourrait employer ⲛ̀, mais spécialement après les verbes qui signifient «vouloir, désirer, demander, ordonner, jurer, laisser».

ⲧⲉⲧⲉⲛⲥⲱⲟⲩⲛ ⲉ-ϯ «vous savez donner»[1].

ⲁϥⲟⲩⲱϣ ⲉ-ⲓ̀ «il voulut venir»[2].

ϯⲟⲩⲱϣ ⲉⲑⲣⲓⲙⲟϣⲓ ⲛ̀ⲥⲁ ⲡⲓⲑⲙⲏⲓ «je veux marcher sur les traces du juste»[3].

ⲁⲓⲉⲣⲉⲡⲓⲑⲩⲙⲓⲛ ⲉ-ⲟⲩⲱⲙ «j'ai désiré manger»[4].

ⲕⲉⲣⲉⲧⲓⲛ ⲉ-ⲥⲱ «tu demandes à boire»[5].

ⲁϥϩⲟⲛϩⲉⲛ ⲉ-ϣⲧⲉⲙϫⲉ ⲫⲁⲓ ⲛ̀ϩⲗⲓ «il ordonna de ne le dire à personne»[6].

ⲁϥⲱⲣⲕ ⲉ-ϯ ⲛⲁⲕ ⲙ̀ⲡⲓⲕⲁϩⲓ «il a juré de te donner la terre»[7].

ⲛ̀ⲛⲉϥⲭⲁ ⲡⲓⲣⲉϥⲧⲁⲕⲟ ⲉ-ⲓ̀ ⲉϧⲟⲩⲛ «il ne laissera pas entrer le destructeur»[8].

2. Comme complément circonstantiel pour marquer la fin, le but, l'intention:

ⲉϥⲉⲥⲓⲛⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲉ ϣⲁⲣⲓ ⲉ ⲛⲓⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ «le Seigneur passera pour frapper les Egyptiens»[9].

ⲁⲩϧⲱⲛⲧ ⲉ ⲕⲁϣ ⲡⲓⲣⲟ «ils approchèrent pour briser la porte»[1].

ⲁϥⲧⲁⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲉ ϥⲱϯ ⲛ̀ⲧⲁⲓⲃⲁⲕⲓ ⲉⲃⲟⲗ «le Seigneur nous a envoyés pour raser cette ville»[2].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϣϫⲟⲙ ⲛⲏⲓ ⲉ ⲛⲁϩⲙⲉⲧ ⲉ ⲡⲧⲱⲟⲩ «je ne puis me sauver à la montagne»[3].

c. Infinitif complément avec d'autres prépositions.

L'infinitif, complément circonstantiel, peut encore recevoir d'autrès prépositions: telles sont ⲛ̀ⲥⲁ et ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ.

Après ⲛ̀ⲥⲁ on emploie l'infinitif simple:

ⲛⲁϥⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲧⲁⲕⲟ ⲙ̀ⲙⲱⲩⲥⲏⲥ «il cherchait à perdre Moïse»[4].

ⲉⲩⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲥⲁϫⲓ «ils demandent à parler»[5].

Après ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ on emploie l'infinitif causatif:

ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ ⲑⲣⲉϥⲉⲣϧⲉⲗⲗⲟ «lorsqu'il eut vieilli»[6].

ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ ⲑⲣⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ϣⲁⲣⲓ ⲉ ⲫⲓⲁⲣⲟ ⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ «après que le Seigneur eut frappé le fleuve d'Egypte»[7].

VI. Substantif Verbal.

1. Formation.

Le substantif verbal (مصدر) se forme de deux manières:

1. Au moyen de l'infinitif simple lui-même:

ⲡⲓ-ⲃⲱⲗ «l'action de délier».

2. Au moyen de ϫⲓⲛ et de l'infinitif simple ou causatif.

L'infinitif causatif est toujours à l'état construit ou pronominal: ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ, ⲡϫⲓⲛⲑⲣ⸗ ⲃⲱⲗ.

Pour la suffixation, voir 255.

L'infinitif simple donne avec ϫⲓⲛ deux formes:

1. une forme qui n'exprime pas le sujet: ⲡϫⲓⲛ-ⲃⲱⲗ.

2. une autre forme toujours accompagnée du sujet: ⲡϫⲓⲛⲧⲉ- ⲃⲱⲗ, ⲡϫⲓⲛⲧ⸗ ⲃⲱⲗ.

Avec les suffixes:

Sg. Pl.
1. ⲡϫⲓⲛⲧⲁ 1. ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲛ
2 m. ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲕ 2. ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲧⲉⲛ
f. ⲡϫⲓⲛⲧⲉ
3 m. ⲡϫⲓⲛⲧⲉϥ 3. ⲡϫⲓⲛⲧⲟⲩ
f. ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲥ

Devant un nom: ⲡϫⲓⲛⲧⲉ-

2. Syntaxe.

De même que le maṣdar arabe, le substantif verbal copte, dans ses quatre formes différentes, peut avoir un complément direct:

ⲫⲛⲁϩⲙⲉ-ⲧ «mon salut (litt. le sauver moi)»[1].

ⲟⲩ-ⲥⲟⲩⲉⲛ ⲫϯ «la connaissance de Dieu (litt. le connaître Dieu)»[2].

ⲡϫⲓⲛ-ⲑⲣⲉϥ-ϩⲉϫϩⲱϫ-ⲧ «l'oppression qu'il exerce sur moi»[3].

a. Substantif verbal avec la forme de l'infinitif simple ⲡⲓ-ⲃⲱⲗ.

Sous cette forme le substantif verbal, seul ou avec son complément, peut remplir toutes les fonctions d'un substantif ordinaire, c.-à-d. être sujet ou régime dans une proposition; il prend l'article défini ou ses dérivés:

ⲡⲁ-ⲁⲙⲟⲛⲓ ⲛ̀ⲧⲟⲧ ⲟⲩ-ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲟⲧϥ ⲡⲉ «ma patience vient de lui (litt. mon contenir moi-même)»[1].

ⲁⲩⲟⲩⲃⲁϣ ⲉ ⲡ-ⲟⲥϧ-ⲟⲩ «ils ont blanchi pour la moisson (litt. pour le moissonner eux)»[2].

ⲁⲥⲛⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ϯⲥϩⲓⲙⲓ ϫⲉ ⲛⲁⲛⲉϥ ⲡⲓϣϣⲏⲛ ⲉ ⲫ-ⲟⲩⲱⲙ «la femme vit que le fruit était bon à manger»[3].

Il est certains thèmes verbaux qui sont employés comme de simples substantifs, soit en gardant la forme de l'infinitif absolu: ⲱⲛϧ «vivre», ⲡⲓ-ⲱⲛϧ «la vie»; ⲥⲁϫⲓ «parler», ⲡⲓ-ⲥⲁϫⲓ «la parole»; soit en prenant celle du qualitatif: ϣⲟⲛⲧ «querelle» de ϣⲱⲛⲧ, qual. ϣⲟⲛⲧ «entrelacer»; ⲣⲟⲕϩ «bois de chauffage» de ⲣⲱⲕϩ, qual. ⲣⲟⲕϩ «brûler»; ⲫⲟⲧϩ «ouvrage de sculpture» de ⲫⲱⲧϩ, qual. ⲫⲟⲧϩ «sculpter»; ϫⲉⲗϫⲱⲗ «dessèchement»[4] de ϫⲟⲗϫⲉⲗ «faire sécher» dont le qualitatif devrait être ϫⲉⲗϫⲱⲗ (cf. A B, p. 39).

Le substantif verbal s'emploie avec l'article indéfini ⲟⲩ dans deux cas:

1. Après la préposition ϧⲉⲛ pour former une locution adverbiale:

ϧⲉⲛ ⲟⲩⲥⲱⲟⲩⲧⲉⲛ «avec droiture, directement»,

ϧⲉⲛ ⲟⲩϫⲱⲕ ⲉⲃⲟⲗ «entièrement»,

ϧⲉⲛ ⲟⲩϩⲱⲡ «en secret».

2. Après le verbe lui-même pour en appuyer le sens, comme le complément absolu arabe (مغمول مُطْلَق):

ⲧⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲙⲟⲩ ϧⲉⲛ ⲟⲩⲙⲟⲩ موتَا تموتون «vous mourrez de mort»[5].

ⲁϥⲣⲓⲙⲓ ϧⲉⲛ ⲟⲩⲣⲓⲙⲓ ⲉϥⲉⲛϣⲁϣⲓ بكى بكىاءً مرًّا «il pleura amèrement»[1].

ϧⲉⲛ ⲟⲩⲛⲟϩⲉⲙ ⲛⲟϩⲉⲙ ⲛ̀ⲧⲉⲕⲯⲩⲭⲏ «sauve-toi toi-même»[2].

Lorsque le substantif verbal est complément circonstantiel, on emploie surtout la forme avec ϫⲓⲛ.

b. Substantif verbal avec ϫⲓⲛ.

Le substantif verbal formé de ϫⲓⲛ ne peut remplir que la fonction de complément circonstantiel; il est donc toujours précédé d'une préposition.

Quant à la différence entre les trois formes ⲡϫⲓⲛ-ⲃⲱⲗ, ⲡϫⲓⲛⲧⲉ- ⲃⲱⲗ, ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ, on peut faire les remarques suivantes.

1. ⲡϫⲓⲛ-ⲃⲱⲗ.

Cette forme est employée:

1. Lorsque le sujet auquel est attribuée l'action du substantif verbal est le même que celui du verbe principal:

ⲛⲁⲩⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ ⲟⲩⲙⲉⲧⲙⲉⲑⲣⲉ ϧⲁ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥ ⲉⲡϫⲓⲛ-ϧⲟⲑⲃⲉϥ «ils cherchaient un témoignage contre Jésus pour le mettre à mort»[3].

2. Lorsque le substantif verbal n'a pas un sujet déterminé et qu'il représente plutôt un nom suivi d'un complément déterminatif:

ⲁⲥϩⲓⲟⲩⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲥⲟϫⲉⲛ ⲉ ⲡⲁⲥⲱⲙⲁ ⲉ-ⲡϫⲓⲛ-ⲕⲟⲥⲧ «elle a répandu ce parfum sur mon corps pour ma sépulture»[4].

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲓⲥ ⲁⲇⲁⲙ ⲁϥⲉⲣ ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲟⲩⲁⲓ ⲉⲃⲟⲗ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲉ-ⲡϫⲓⲛⲥⲟⲩⲉⲛ ⲟⲩⲡⲉⲑⲛⲁⲛⲉϥ ⲛⲉⲙ ⲟⲩⲡⲉⲧϩⲱⲟⲩ «voici qu'Adam est devenu semblable à l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal»[1].

3. A l'exclusion des deux autres, cette forme est généralement employée sans complément comme un simple substantif; elle peut alors recevoir l'adjectif possessif et l'article du féminin (143):

ⲉϫⲉⲛ ⲡⲉϥⲉⲙⲓ ⲛⲉⲙ ⲡⲉϥ-ϫⲓⲛ-ⲉⲣⲟⲩⲱ «au sujet de son savoir et de ses réponses»[2].

ⲉⲑⲃⲉ ⲧⲉϫⲓⲛⲥⲁϫⲓ «à cause de ta parole»[3].

ϯ-ϫⲓⲛ-ⲥⲁϫⲓ «la conversation»[4].

ⲧⲉϥϫⲓⲛⲉⲣϩⲱⲃ «sa manière d'agir»[5].

2. ⲡϫⲓⲛⲧⲉ- ⲃⲱⲗ, ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ- ⲃⲱⲗ.

En tenant compte du sens primitif, ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ- ne devrait s'employer que dans le sens causatif, et ⲡϫⲓⲛⲧⲉ- dans le sens ordinaire; mais, dans l'état actuel de la langue, il n'y a entre ces deux formes aucune différence notable de sens. Il importe seulement de remarquer que ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ- est beaucoup plus employé que ⲡϫⲓⲛⲧⲉ-.

Par opposition à ⲡϫⲓⲛ-ⲃⲱⲗ, ces deux formes s'emploient pour exprimer le sujet du substantif verbal quand il est différent de celui du verbe principal, ou qu'on veut le mettre en évidence. Elles vont surtout avec les deux prépositions et ϧⲉⲛ:

ⲁⲡⲓⲡ︤ⲛ︦ⲁ︥ ⲟⲗϥ ⲉ ⲡϣⲁϥⲉ ⲉ ⲡϫⲓⲛⲧⲉ ⲡⲓⲇⲓⲁⲃⲟⲗⲟⲥ ⲉⲣⲡⲓⲣⲁⲍⲓⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ «l'Esprit le conduisit au désert pour qu'il fût tenté par le diable»[6].

Je vous ai tirés d'Egypte ⲉ ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲧⲉⲛϣⲱⲡⲓ ⲛⲏⲓ «pour que vous soyez à moi»[1].

Avec ⲡϫⲓⲛⲧⲉ-, ϧⲉⲛ indique une action qui se fait en même temps que celle du verbe principal et se traduit par «lorsque, pendant que»:

ⲥⲱⲧⲉⲙ ⲫϯ ⲉ ⲧⲁⲡⲣⲟⲥⲉⲩⲭⲏ ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲧⲁⲧⲱⲃϩ «ô Dieu, écoute ma demande lorsque je prie»[2].

ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲧⲉⲕⲱⲥϧ «lorsque tu moissonnes»[3].

Avec ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ-, ϧⲉⲛ indique généralement une action qui a précédé immédiatement celle du verbe principal; plus rarement, une action simultanée:

ⲁⲥϣⲱⲡⲓ ⲇⲉ ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉϥⲥⲱⲧⲉⲙ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲁⲗⲟⲩ ⲛ̀ⲁⲃⲣⲁⲁⲙ ⲉ ⲡⲁⲓⲥⲁϫⲓ ⲁϥⲟⲩⲱϣⲧ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ «il arriva que, lorsque le serviteur d'Abraham eut entendu ces paroles, il adora le Seigneur»[4].

ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉ ⲡⲓⲥⲟⲛ ⲥⲱⲧⲉⲙ ⲉⲛⲁⲓ ⲁϥⲣⲁϣⲓ ⲉⲙⲁϣⲱ «lorsque le frère eut entendu ces choses, il se réjouit beaucoup»[5].

ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲟⲩϩⲉϫϩⲉϫ-ⲑⲏⲛⲟⲩ «lorsqu'ils vous oppriment»[6].

Cette tournure est assez fréquente dans les narrations, au commencement des phrases:

ⲟⲩⲟϩ ϧⲉⲛ ⲡϫⲓⲛⲑⲣⲉⲛⲧⲁϩⲟ ⲙ̀ⲡⲓⲛⲁϩϯ ⲉⲣⲁⲧϥ … ⲁ ⲡⲟⲩⲣⲟ ⲭⲁⲛ ⲉⲃⲟⲗ «lorsque nous eûmes établi la foi, le roi nous laissa partir»[7].

VII. Passif du Verbe.

Le verbe copte n'a point de forme particulière pour le passif. On y supplée de différentes manières:

1. Le moyen général et ordinaire d'exprimer le passif consiste à employer la 3e pers. du pluriel actif:

ⲉⲩⲉⲙⲟⲩϯ ⲉⲣⲟⲕ ϫⲉ ⲕⲉⲫⲁ «tu seras appelé (ils t'appelleront) Céphas»[1].

Le sujet apparent du verbe devient régime et le sujet réel est introduit par ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ:

ⲟⲩ-ⲣⲱⲙⲓ ⲉ ⲁⲩⲟⲩⲟⲣⲡϥ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ ⲫϯ «un homme qui était envoyé de Dieu»[2].

ⲟⲩ-ⲕⲁϣ ⲉⲩⲕⲓⲙ ⲉⲣⲟϥ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ ⲟⲩ-ⲑⲏⲟⲩ «un roseau agité par le vent»[3].

2. Quelques verbes forment leur passif au moyen du verbe préfixe ϭⲓ- «prendre»:

ϭⲓⲥⲙⲟⲩ «être béni»;

ϭⲓⲱⲟⲩ «être glorifié»;

ϭⲓⲟⲩⲱⲓⲛⲓ «être illuminé»;

ϭⲓⲱⲙⲥ «être baptisé».

L'infinitif des verbes transitifs peut en un certain sens exprimer le passif dont le sujet réel n'est pas mentionné (192).

ⲁⲩⲟⲩⲱⲛ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲓⲣⲱⲟⲩ ⲧⲏⲣⲟⲩ ⲟⲩⲟϩ ⲛⲓⲥⲛⲁⲩϩ ⲧⲏⲣⲟⲩ ⲁⲩⲃⲱⲗ ⲉⲃⲟⲗ «toutes les portes s'ouvrirent et tous les liens se délièrent»[4].

3. Le qualitatif de tous les verbes transitifs a le sens passif, mais il indique un état et non une action (200).

ϯϩⲉϫϩⲱϫ «je suis oppressé», ⲥⲥϧⲏⲟⲩⲧ «il est écrit».

VIII. Complément Direct du Verbe.

La syntaxe du complément direct est différente selon que le verbe est à l'état absolu, à l'état construit ou à l'état pronominal.

1. Complément direct du verbe à l'état absolu.

Le complément direct de tout verbe à l'état absolu est précédé de ⲛ̀ (ⲙ̀ devant ):

ⲥⲉⲥⲱⲟⲩⲛ ⲁⲛ ⲛ̀ⲧⲥⲙⲏ ⲙ̀ⲡⲓϣⲉⲙⲙⲟ «ils ne connaissent pas la voix de l'étranger»[1].

ⲫⲓⲱⲧ ⲙⲉⲓ ⲙ̀ⲡϣⲏⲣⲓ «le Père aime le Fils»[2].

Quand le complément est un pronom, on emploie ⲙ̀ⲙⲟ⸗:

ⲉϣⲱⲡ ⲧⲉⲧⲉⲛⲙⲉⲓ ⲙ̀ⲙⲟⲓ «si vous m'aimez»[3].

Les verbes grecs actifs se construisent toujours de cette manière, car ils ne peuvent être ni à l'état construit ni à l'état pronominal:

ϩⲓⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉϥⲉⲣⲡⲓⲣⲁⲍⲓⲛ ⲙ̀ⲙⲱⲧⲉⲛ «pour vous éprouver»[4].

Remarques.

1. Le verbe ϫⲱ ϫⲟ⸗ «dire» exige toujours un nom ou un pronom pour complément direct; si la phrase n'en contient pas, on le remplace par le pronom neutre avec ϫⲟ⸗, par ⲙ̀ⲙⲟⲥ avec ϫⲱ:

ⲉⲩϫⲱ ⲙ̀ⲙⲟⲥ «disant»;

ⲁⲩϫⲟⲥ «on a dit».

2. Lorsque le verbe ⲭⲱ ⲭⲁ⸗ «laisser» et l'impératif ⲙⲟⲓ ⲙⲏⲓ⸗ «accorde» ont pour régime toute une proposition, on emploie la forme neutre ⲭⲁⲥ, ⲙⲏⲓⲥ:

ⲭⲁⲥ ⲛ̀ϣⲟⲣⲡ ⲛ̀ⲧⲟⲩⲥⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲓϣⲏⲣⲓ «laisse d'abord les enfants se rassasier»[1].

ⲙⲏⲓⲥ ⲉⲑⲣⲟⲩϣⲱⲡⲓ ⲛⲁⲛ «accorde qu'ils soient à nous»[2].

3. L'attribut du verbe ϣⲱⲡⲓ «être» est généralement précédé du qualitatif ⲟⲓ (218), au 3e présent; si c'est un verbe, il se met lui-même au 3e présent:

ϯⲛⲁϣⲱⲡⲓ ⲁⲛ ⲉⲓⲟⲓ ⲛ̀ⲁⲣⲭⲏⲅⲟⲥ «je ne serai pas chef»[3].

ϩⲓⲛⲁ ⲛ̀ⲧⲉⲕϣⲱⲡⲓ ⲉⲕⲟⲓ ⲛ̀ⲛⲉⲃⲁϩⲓ «afin que tu vives longtemps ( litt. afin que tu sois possesseur d'âge)»[4].

ϣⲱⲡⲓ ⲉⲣⲉⲧⲉⲛⲥⲉⲃⲧⲱⲧ «soyez prêts»[5].

ϯⲛⲁϣϣⲉ ⲉⲙⲁⲩ ⲁⲛ ⲛ̀ⲧⲁϣⲱⲡⲓ ⲉⲓⲣⲁϧⲧ ⲉϧⲣⲏⲓ ϩⲓ ⲡⲓⲙⲱⲓⲧ «je n'irai pas là-bas de peur d'être étendu sur le chemin»[6].

4. Lorsque se trouve devant l'article indéfini ⲟⲩ, on le redouble parfois et l'on obtient ⲛ̀ⲛⲟⲩ-, qu'il faut se garder de confondre avec l'adjectif possessif:

ⲛ̀ⲛⲟⲩϣⲛⲟϩⲉⲙ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲣⲱⲙⲓ «ils ne pourront délivrer un homme»[7].

2. Complément direct du verbe à l'état construit.

Le complément direct de tout verbe a l'état construit s'unit par lui-même et sans particule à son verbe:

ⲁ ⲫϯ ⲙⲉⲛⲣⲉ ⲡⲓⲕⲟⲥⲙⲟⲥ «Dieu a aimé le monde»[8].

ⲁϥϫⲉ ⲛⲁⲓ «il dit ces choses».

Dans les manuscrits, le complément direct de la forme abrégée est souvent écrit avec le verbe, comme s'il ne formait avec lui qu'un seul mot composé.

Dans quelques livres, il est uni au verbe par un trait d'union.

3. Complément direct du verbe à l'état pronominal.

Dans ce cas, le complément étant toujours un pronom suffixe, sa syntaxe consiste à appliquer les règles de la suffixation.

Nous donnons d'abord deux modèles généraux qui conviennent au plus grand nombre des verbes.

Nous indiquons ensuite les particularités et exceptions.

Verbe terminé par les voyelles , .

Sing. Pl.
1. ⲧⲁⲙⲟⲓ 1. ⲧⲁⲙⲟⲛ
2 m. ⲧⲁⲙⲟⲕ 2. ⲧⲁⲙⲱⲧⲉⲛ ou ⲧⲁⲙⲉ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲧⲁⲙⲟ
3 m. ⲧⲁⲙⲟϥ 3. ⲧⲁⲙⲱⲟⲩ
f. ⲧⲁⲙⲟⲥ

Verbe terminé par une cons.

Sing. Pl.
1. ⲃⲟⲗⲧ 1. ⲃⲟⲗⲧⲉⲛ
2 m. ⲃⲟⲗⲕ 2. ⲃⲉⲗ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲃⲟⲗⲓ
3 m. ⲃⲟⲗϥ 3. ⲃⲟⲗⲟⲩ
f. ⲃⲟⲗⲥ

Règles et remarques.

I. La 1 sing. est en après , en après une consonne.

1. Les quelques verbes qui sont terminés en ⲁ⸗ ou ⲓ⸗ prennent :

ⲭⲁ⸗ ⲭⲁⲧ;

ⲁⲓ⸗ ⲁⲓⲧ[1];

ⲧⲏⲓ⸗ ⲧⲏⲓⲧ[2].

2. Lorsque l'infinitif est déjà terminé par un , on n'ajoute pas toujours un autre , mais il est toujours permis de l'ajouter.

ϭⲓⲧ[1] et ϭⲓⲧⲧ[2] de ϭⲓ ϭⲓⲧ⸗ «prendre»;

ϩⲓⲧ[3] et ϩⲓⲧⲧ[4] de ϩⲓⲟⲩⲓ ϩⲓⲧ⸗ «jeter».

Mais on trouve toujours ⲕⲟⲧⲧ, ⲥⲟⲧⲧ, ϥⲓⲧⲧ.

3. Les verbes terminés par précédés d'une consonne prennent la voyelle auxiliaire avant l'adjonction des suffixes, excepté à la 2 f. sg. et à la 2 et 5 pl.

De ⲛⲟϩⲉⲙ ⲛⲁϩⲙ⸗ «délivrer», on a:

Sing. Pl.
1. ⲛⲁϩⲙⲉⲧ 1. ⲛⲁϩⲙⲉⲛ
2 m. ⲛⲁϩⲙⲉⲕ 2. ⲛⲁϩⲉⲙ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲛⲁϩⲙⲓ
3 m. ⲛⲁϩⲙⲉϥ 3. ⲛⲁϩⲙⲟⲩ
f. ⲛⲁϩⲙⲉⲥ

II. La 2 sg. f. ne prend rien après les voyelles ; elle prend après une consonne.

1. Les verbes en ⲁ⸗ ⲓ⸗ ajoutent à la 1 sg., ce qui donne ϯ:

ⲭⲁ⸗ ⲭⲁϯ,

ⲁⲓ⸗ ⲁⲓϯ,

ⲧⲏⲓ⸗ ⲧⲏⲓϯ.

2. Après une consonne on trouve aussi ϯ au lieu de :

ⲙⲟⲣϯ et ⲙⲟⲣⲓ[5] de ⲙⲟⲩⲣ ⲙⲟⲣ⸗ «lier»;

ϫⲟⲣϯ[6] de ϫⲱⲣ ϫⲟⲣ⸗ «dissiper»;

ⲟⲩⲟⲙϯ[7] de ⲟⲩⲱⲙ ⲟⲩⲟⲙ⸗ «manger»;

ⲫⲁⲥϯ[8] de ⲫⲓⲥⲓ ⲫⲁⲥ⸗ «faire cuire»;

ⲥⲟⲧϯ[9] de ⲥⲱϯ ⲥⲟⲧ⸗ «sauver».

III. La 1 pl. prend après une voyelle; après une consonne on emploie plus généralement ⲧⲉⲛ, mais souvent aussi ⲉⲛ. Quelquefois le même verbe a les deux formes:

ⲥⲟⲧⲡⲉⲛ[1] de ⲥⲱⲧⲡ «choisir»;

ⲟⲡⲧⲉⲛ de ⲱⲡ «compter»;

ⲟⲗⲧⲉⲛ et ⲟⲗⲉⲛ[2] de ⲱⲗⲓ «enlever»;

ⲗⲟϫⲧⲉⲛ et ⲗⲟϫⲉⲛ[3] de ⲗⲱϫⲓ «cesser».

Les verbes terminés par prennent ⲧⲉⲛ:

ϩⲓⲧ-ⲧⲉⲛ, ⲥⲟⲧ-ⲧⲉⲛ, ⲕⲟⲧ-ⲧⲉⲛ, ϣⲁⲧ-ⲧⲉⲛ, ⲙⲉⲛⲣⲓⲧ-ⲧⲉⲛ.

On trouve une fois ϩⲓⲧⲉⲛ[4].

Les verbes terminés par ⲓ⸗ qui prennent à la 1 sg. le gardent à la 1 pl.: ⲁⲓⲧⲉⲛ.

IV. La 2 pl. peut toujours se former en ajoutant ⲑⲏⲛⲟⲩ à l'infinitif construit.

Cette formation est de règle pour les verbes terminés par une consonne, et cela afin de distinguer la 1 pl. de la 2 pl.; elle semble libre pour les autres verbes:

ⲕⲉⲧ-ⲑⲏⲛⲟⲩ «convertissez-vous»;

ⲁϥⲧⲁⲙⲱⲧⲉⲛ «il vous a informés».

V. La 3 pl. est toujours en ⲟⲩ. Après , ⲟⲩ se contracte en : ⲭⲁ⸗ ⲭⲁⲩ, ⲓⲁ⸗ ⲓⲁⲩ.

On intercale parfois un euphonique entre le radical et ⲟⲩ: ϫⲟⲧⲟⲩ de ϫⲱ ϫⲟ⸗ «dire».

Les verbes terminés par ⲓ⸗ qui prennent à la 1 sg. le gardent devant ⲟⲩ:

ⲁⲓⲧⲟⲩ, ⲙⲏⲓⲧⲟⲩ, ⲧⲏⲓⲧⲟⲩ.

Remarques.

Aux deux dernières personnes du pluriel, se change en devant ⲧⲉⲛ et ⲟⲩ.

4. Verbes employés dans le sens réfléchi.

Plusieurs verbes coptes se conjuguent avec deux pronoms de la même personne, dont l'un est sujet et l'autre régime, absolument comme en français «se lever, se reposer» etc.: ⲁϥ-ⲧⲱⲛ-ϥ «il se leva».

Le second pronom peut être régime direct ou indirect, selon que le verbe est transitif ou intransitif.

a. Verbes transitifs.

Tous les verbes transitifs pourraient être employés dans le sens réfléchi comme en français «s'aimer, se louer». Mais en copte ce sens est attaché à l'infinitif lui-même sans le secours d'un second pronom (192).

Il n'y a qu'un certain nombre de verbes qui admettent comme régime direct un pronom de la même personne. Les plus employés sont: ⲧⲱⲛ⸗ «se lever» qui devient ⲧⲱⲟⲩⲛ⸗ à la 3 pl: ⲁⲩ-ⲧⲱⲟⲩⲛ-ⲟⲩ «ils se levèrent».

ⲕⲟⲧ⸗ «s'en retourner, revenir»,

ⲗⲟϫ⸗ «se relever, guérir»,

ⲟⲩⲁϩ⸗ ⲉ «(s'ajouter à) suivre»,

ⲟⲩⲁϩⲙ⸗ «se remettre à»,

ⲟⲩⲟⲛϩ⸗ «se montrer, apparaître»,

ⲣⲟⲑⲃ⸗ «se mettre à table»,

ⲥⲁϩⲱ⸗ «s'éloigner»,

ⲧⲁⲗⲟ⸗ «monter»,

ⲧⲁⲥⲑⲟ⸗ «revenir»,

ⲧⲉⲛⲑⲱⲛ⸗ «ressembler à»,

ⲧⲟⲙ⸗ «s'attacher à»,

ϥⲟϫ⸗ «s'élancer»,

ϩⲉⲛ⸗ «se mouvoir»,

ϫⲉⲙ⸗ «se trouver».

Ajoutez deux verbes composés: ⲟⲩⲁϩ-ⲧⲟⲧ⸗ «se remettre à», ⲭⲁ-ⲧⲟⲧ⸗ «se décourager».

Les verbes ⲙ̀ⲧⲟⲛ qual. ⲙⲟⲧⲉⲛ «se reposer», ⲓⲏⲥ «se hâter», ⲭⲱⲗⲉⲙ «se hâter», ⲟⲩⲛⲟϥ «se réjouir», exigent ⲙ̀ⲙⲟ⸗: ⲁϥⲙ̀ⲧⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ «il se reposa»; ⲓⲏⲥ ⲙ̀ⲙⲟⲕ «hâte-toi»; ⲁϥⲭⲱⲗⲉⲙ ⲙ̀ⲙⲟϥ «il se hâta»; ⲙⲁⲣⲉⲛⲟⲩⲛⲟϥ ⲙ̀ⲙⲟⲛ «réjouissons-nous».

b. Verbes intransitifs.

Les quelques verbes qui, avec une préposition, ont un sens réfléchi sont:

ϣⲉ ⲛ⸗ «s'en aller»: ⲁϥϣⲉ ⲛⲁϥ «il s'en alla», ⲁⲩϣⲉ ⲛⲱⲩ «ils s'en allèrent».

La même construction peut avoir lieu avec les verbes grecs qui signifient «partir»: ⲁϥⲟⲩⲱϣ ⲉ ⲉⲣⲁⲛⲁⲭⲱⲣⲓⲛ ⲛⲁϥ «il voulut s'en aller»[1].

ⲛⲁⲩ ⲉⲣⲟ⸗ «sembler»: ⲁⲓⲛⲁⲩ ⲉⲣⲟⲓ «il me sembla»[2].

ϥⲁⲓ ⲉⲣⲟ⸗ «se contenir»: ⲙ̀ⲡⲉϥϣϥⲁⲓ ⲉⲣⲟϥ «il ne put se contenir»[3].

ⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧ⸗ «se tenir debout»: ⲁⲥⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧⲥ «elle s'est tenue debout».

5. Remarques sur quelques verbes.

ⲣⲁⲛⲉ- ⲣⲁⲛ⸗ «plaire à».

Ce verbe, composé de ⲉⲣ- et de la même racine que ⲁⲛⲁⲓ «être bon», n'a pas de forme absolue; il est toujours suivi d'un régime, nom ou pronom suffixe:

ⲁ ⲡⲓⲥⲁϫⲓ ⲣⲁⲛⲉ-ⲫⲁⲣⲁⲱ «le discours plut à Pharaon»[1].

ⲁⲥⲣⲁⲛⲏⲓ «il m'a plu»[2].

Lorsque le régime est un nom, on emploie généralement la forme avec suffixe et on fait suivre le nom au moyen de ⲛ̀ (ⲙ̀):

ⲁⲩⲣⲁⲛⲁϥ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ «ils ont plu au Seigneur»[3].

ⲕⲏⲛ, ⲟⲩⲱ «cesser de».

Ces deux verbes présentent deux sens:

1. «Cesser de», avec un verbe au 3e présent:

ⲁϥⲕⲏⲛ ⲉϥⲥⲁϫⲓ[4], ⲁϥⲟⲩⲱ ⲉϥⲥⲁϫⲓ[5] «il cessa de parler».

ⲁⲥⲧⲥⲟϥ ϣⲁⲧⲉϥⲟⲩⲱ ⲉϥⲥⲱ «elle lui versa jusqu'à ce qu'il eût cessé de boire»[6].

Le verbe ⲗⲱϫⲓ ⲗⲟϫ⸗ s'emploie aussi dans ce sens:

ⲁⲩⲗⲟϫⲟⲩ ⲉⲩⲕⲱⲧ «ils cessèrent de construire»[7].

Une construction semblable du verbe composé ϫⲉⲕ-ⲧⲟⲧ⸗ ⲉⲃⲟⲗ signifie «achever de»: ⲁϥϫⲉⲕⲧⲟⲧϥ ⲉⲃⲟⲗ ⲉϥⲥϧⲁⲓ «il acheva d'écrire»[8].

2. «Déjà» au parfait, avec un verbe au même temps, au 3 e présent ou à l'infinitif avec :

ⲁⲥⲟⲩⲱ ⲁⲥⲓ̀ «elle est déjà venue»[9].

ⲁⲩⲕⲏⲛ ⲉⲩϭⲓ ⲙ̀ⲡⲟⲩⲃⲉⲭⲉ «ils ont déjà reçu leur récompense»[10].

ⲁ ⲡⲁⲓⲱⲧ ⲕⲏⲛ ⲉ ⲥϧⲁⲓ ⲙ̀ⲡⲉⲕⲣⲁⲛ «mon père a déjà écrit ton nom»[11].

ⲁⲩⲟⲩⲱ ⲉⲩϯϩⲁⲡ ⲉⲣⲟϥ «il est déjà jugé»[12].

ⲟⲩⲁϩⲧⲟⲧ⸗, ⲟⲩⲁϩⲙ⸗ «se remettre à».

ⲟⲩⲁϩⲧⲟⲧ⸗ peut être suivi du 1 er parfait lorsqu'il est lui-même à ce temps; partout ailleurs il est accompagné de l'infinitif avec . Il peut se traduire par «de nouveau, encore, en outre»:

ⲁⲥⲟⲩⲁϩⲧⲟⲧⲥ ⲁⲥⲙⲓⲥⲓ عادت وولدت «elle enfanta de nouveau»[1].

ⲛ̀ⲛⲟⲩⲟⲩⲁϩⲧⲟⲧⲟⲩ ⲉ ⲓⲣⲓ ⲕⲁⲧⲁ ⲡⲁⲓϩⲱⲃ «ils n'agiront plus de cette manière»[2].

ⲟⲩⲁϩⲙ⸗ est suivi du 3e présent et signifie «faire de nouveau»:

ⲁϥⲟⲩⲁϩⲙⲉϥ ⲉϥϫⲟⲥ «il dit de nouveau».

Chapter 12

Old Conjugation

Chapitre XII

Ancienne Conjugaison

Dans l'ancienne langue égyptienne les temps simples se formaient, comme le prétérit arabe (الماضي), en plaçant le sujet, nom ou pronom, après la racine verbale. Ce mode de conjugaison a persisté en copte dans les verbes suivants:

I. Quatre verbes adjectifs

ⲛⲁⲁ

«être grand»

ⲛⲁⲛⲉ

«être bon»

ⲛⲁϣⲉ

«être nombreux»

ⲛⲉⲥⲉ

«être beau»

II. Deux verbes personnels

ⲡⲉϫⲉ

«dire»

ⲉϩⲛⲉ

«vouloir»

III. Quatre verbes impersonnels

ⲟⲩⲟⲛ

«être»

ⲙ̀ⲙⲟⲛ

«n'être pas»

ⲟⲩⲉⲧ

«être différent»

ⲥϣⲉ

«il faut»

Les quatre mots ⲛⲁⲁ-, ⲛⲁϣⲉ-, ⲛⲁⲛⲉ-, ⲛⲉⲥⲉ- tiennent à la fois du verbe et de l'adjectif; du verbe, en ce que, comme lui, ils ont un sujet et reçoivent les pronoms affixes de toutes les personnes; de l'adjectif, en ce qu'ils expriment une qualité comme de simples adjectifs, sans aucune idée précise de temps. C'est pour cela que nous les appelons verbes adjectifs.

Ils forment des propositions indépendantes en tout semblables à la proposition nominale.

On peut considérer ⲛⲁⲛⲉ ⲟⲩⲯⲁⲗⲙⲟⲥ «bon est le psaume» comme une proposition nominale ayant ⲛⲁⲛⲉ- pour attribut (خبر) et ⲟⲩⲯⲁⲗⲙⲟⲥ pour sujet (مبدأ مؤخَّر).

Ces quatre mots sont composés de l'auxiliaire ⲛⲁ- (N.E. nꜣ) et d'anciens adjectifs qui restent en copte sous les formes:

-ⲟ

«grand» (131, 1)

ⲁⲛⲁⲓ

«être bon»

ⲥⲁⲓ

«être beau»

ⲁϣⲁⲓ

to be abundant

Les quatre verbes adjectifs

1. Conjugaison

ⲛⲁⲁ- ⲛⲁⲁ⸗ «être grand» (N.E. nꜣ-ꜥꜣ)

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. (ⲛⲁⲏⲓ)[1] 1. (ⲛⲁⲁⲛ)
2 m. (ⲛⲁⲁⲕ) 2. (ⲛⲁⲱⲧⲉⲛ)
f. (ⲛⲁⲉ)
3 m. ⲛⲁⲁϥ 3. ⲛⲁⲁⲩ
f. ⲛⲁⲁⲥ

Devant un nom: ⲛⲁⲁ-.

ⲛⲁⲁ ⲡⲉⲧ-ⲉⲣ-ⲡⲣⲟⲫⲏⲧⲉⲩⲓⲛ

«il est grand de prophétiser»[2].

Ce mot est assez rare; on emploie de préférence ⲛⲓϣϯ «grand» avec la copule -ⲡⲉ -ⲧⲉ -ⲛⲉ.

ⲛⲁⲛⲉ⸗ «être bon» (N.E. nꜣ-ꜥn)

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲛⲁⲛⲏⲓ 1. ⲛⲁⲛⲉⲛ
2 m. ⲛⲁⲛⲉⲕ 2. ⲛⲁⲛⲉⲧⲉⲛ
f. ⲛⲁⲛⲉ
3 m. ⲛⲁⲛⲉϥ 3. ⲛⲁⲛⲉⲩ
f. ⲛⲁⲛⲉⲥ

Devant un nom: ⲛⲁⲛⲉ-

Impersonnellement: ⲛⲁⲛⲉⲥ «il est bon»

ⲛⲁⲛⲉ ⲟⲩⲯⲁⲗⲙⲟⲥ

«le psaume est bon»[1].

ⲁϥⲛⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲫϯ ⲉ ⲡⲓⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ϫⲉ ⲛⲁⲛⲉϥ

«Dieu vit que la lumière était bonne»[2].

ⲛⲁϣⲉ- ⲛⲁϣⲱ⸗ «être nombreux» (dém. nꜣ-ꜥšꜣ)

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲛⲁϣⲱⲓ 1. ⲛⲁϣⲱⲛ
2 m. ⲛⲁϣⲱⲕ 2. ⲛⲁϣⲱⲧⲉⲛ
f. ⲛⲁϣⲱ
3 m. ⲛⲁϣⲱϥ 3. ⲛⲁϣⲱⲟⲩ
f. ⲛⲁϣⲱⲥ

Devant un nom: ⲛⲁϣⲉ-

ⲛⲁϣⲉ ⲡⲉⲕⲛⲁⲓ

«abondante est ta miséricorde»[3].

ⲛⲉⲥⲉ- ⲛⲉⲥⲱ⸗ «être beau»

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲛⲉⲥⲱⲓ 1. ⲛⲉⲥⲱⲛ
2 m. ⲛⲉⲥⲱⲕ 2. ⲛⲉⲥⲱⲧⲉⲛ
f. ⲛⲉⲥⲱ
3 m. ⲛⲉⲥⲱϥ 3. ⲛⲉⲥⲱⲟⲩ
f. ⲛⲉⲥⲱⲥ

Devant un nom: ⲛⲉⲥⲉ-.

Proposition négative

Elle s'obtient au moyen de ⲁⲛ qu'on place après le sujet.

ⲛⲁⲛⲉⲥ ⲁⲛ

«il n'est pas bon»

ⲛⲁⲛⲉ ⲡⲉⲧⲉⲛ-ϣⲟⲩϣⲟⲩ ⲁⲛ

«votre glorification n'est pas bonne»[4].

2. Relatifs et participes

Ces verbes peuvent aussi accompagner un mot comme simples qualificatifs; ils se placent alors après ce mot et sont introduits par le relat. ⲉⲑ- «qui (est)» ou par ⲉ- (A.E. ꞽw part. «étant»):

1. Avec un antécédent déterminé:

ⲉⲑⲛⲁ⸗

ⲉⲑⲛⲁⲛⲉ⸗

ⲉⲑⲛⲁϣⲱ⸗

ⲉⲑⲛⲉⲥⲱ⸗

ϯϭⲣⲟⲙⲡⲓ ⲉⲑⲛⲉⲥⲱⲥ

«la belle colombe»

ⲫⲛⲟⲩⲛ ⲉⲑⲛⲁⲁϥ

«le grand abîme»[1].

ϯⲧⲟⲓ ⲉⲑⲛⲁⲛⲉⲥ

«la bonne part»[2].

2. Avec un antécédent indéterminé:

ⲉⲛⲁⲁ- ⲉⲛⲁ⸗

ⲉⲛⲁⲛⲉ- ⲉⲛⲁⲛⲉ⸗

ⲉⲛⲁϣⲉ- ⲉⲛⲁϣⲱ⸗

ⲉⲛⲉⲥⲉ- ⲉⲛⲉⲥⲱ⸗

ⲟⲩϩⲏⲧ ⲉⲛⲁⲛⲉϥ

«un bon cœur»[3].

ϧⲉⲛ ⲟⲩⲥⲏⲟⲩ ⲉⲛⲁⲛⲉϥ

«en un bon temps»[4].

Sous cette forme, ils peuvent aussi être employés comme attributs, de la même manière que les autres qualificatifs formés de ⲉ- et d'un qualitatif (162); mais dans ce cas ils sont placés après le sujet:

ϥⲛⲁϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲉⲧⲉⲛⲃⲉⲭⲉ ⲉⲛⲁϣⲱϥ

«votre récompense sera grande»[5].

ⲙⲁⲣⲉ ⲛⲉⲧⲉⲛⲙⲱⲓⲧ ϣⲱⲡⲓ ⲉⲛⲁⲛⲉⲩ

«que vos voies soient bonnes»[6].

II. Verbes personnels

1°. ⲡⲉϫⲉ- ⲡⲉϫⲁ⸗ «il dit» (N.E. pꜣ ḏd- «ce que X. dit»)

Ce verbe a le sens du parfait, il précède toujours son sujet et se conjugue ainsi:

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲡⲉϫⲏⲓ 1. ⲡⲉϫⲁⲛ
2 m. ⲡⲉϫⲁⲕ 2. ⲡⲉϫⲱⲧⲉⲛ
f. ⲡⲉϫⲉ
3 m. ⲡⲉϫⲁϥ 3. ⲡⲉϫⲱⲟⲩ
f. ⲡⲉϫⲁⲥ

Devant un nom: ⲡⲉϫⲉ-.

ⲡⲉϫⲉ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥

«Jésus dit»

ⲡⲉϫⲁϥ ⲛⲱⲟⲩ

«il leur dit»

On emploie ⲡⲉϫⲉ- quand le sujet nominal suit immédiatement; s'il est séparé par un mot, on emploie la forme pronominale et le sujet prend ⲛ̀ϫⲉ-:

ⲡⲉϫⲉ ⲡⲓⲗⲁⲧⲟⲥ ⲛⲱⲟⲩ

«Pilate leur dit»[1].

ⲡⲉϫⲁϥ ⲛⲱⲟⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲓ-ϩⲏⲅⲉⲙⲱⲛ

«le président leur dit»[2].

2°. ⲉϩⲛⲉ ⲉϩⲛⲁ⸗ «vouloir» (Eg. ꜣḫ n «utile à»)

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲉϩⲛⲏⲓ 1. ⲉϩⲛⲁⲛ
2 m. ⲉϩⲛⲁⲕ 2. ⲉϩⲛⲱⲧⲉⲛ
f. ⲉϩⲛⲉ
3 m. ⲉϩⲛⲁϥ 3. ⲉϩⲛⲱⲟⲩ
f. ⲉϩⲛⲁⲥ

Devant un nom: ⲉϩⲛⲉ-.

Ce verbe ne s'emploie que dans deux cas:

1. Comme participe, pour traduire l'expression «de plein gré»:

ⲁⲓⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲫⲁⲓ ⲉϩⲛⲏⲓ

«j'ai fait cela de plein gré»[1].

ⲉϣⲱⲡ ⲛ̀ⲧⲉ ⲟⲩⲯⲩⲭⲏ ⲉⲣⲛⲟⲃⲓ ⲉϩⲛⲁⲥ ⲁⲛ

«si quelqu'un pèche sans le vouloir»[2].

2. Dans les propositions relatives, avec ⲉⲧ:

ⲫⲏ ⲉⲧⲉϩⲛⲉ ⲡϣⲏⲣⲓ

«ce que veut le Fils»[3].

ϩⲱⲃ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧⲉϩⲛⲱⲟⲩ

«tout ce qu'ils veulent»[4].

ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲉⲧⲉϩⲛⲁϥ

«comme il veut»[5].

Précédé de ⲡⲉⲧ, il prend le sens du substantif «volonté»:

ⲡⲉⲧⲉϩⲛⲁⲕ ⲙⲁⲣⲉϥϣⲱⲡⲓ

«que ta volonté soit faite»[6].

III. Verbes impersonnels

1°. ⲟⲩⲟⲛ (S. ⲟⲩⲛ̄, A.E. wn) «il est, il y a», ⲙ̀ⲙⲟⲛ (S. ⲙ̄ⲙⲛ̄, ⲙⲛ̄, N.E. mn < n wn) «il n'est pas, il n'y a pas (ليس

Ces deux verbes ont par eux-mêmes le sens d'un présent indéterminé. Leurs autres temps sont:

l'imparfait: ⲛⲉ-ⲟⲩⲟⲛ «il y avait»
ⲛⲉ-ⲙ̀ⲙⲟⲛ «il n'y avait pas»
et le participe: ⲉ-ⲟⲩⲟⲛ «étant»
ⲉ-ⲙⲙⲟⲛ «n'étant pas»

A l'imparfait on peut aussi ajouter -ⲡⲉ après le sujet. Dans ⲉⲙⲙⲟⲛ on néglige souvent d'écrire : ⲙ̀ⲙⲟⲛ.

Syntaxe

Ces verbes ont un double emploi:

1. Ils servent, au premier présent (236) et au premier futur (240), à introduire le sujet nominal quand il est indéterminé. Celui-ci prend l'article indéfini après ⲟⲩⲟⲛ dans la proposition affirmative et n'en prend aucun après ⲙ̀ⲙⲟⲛ dans la proposition négative:

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲙⲁ ⲭⲏ ϩⲁⲣⲟⲕ

«voici un lieu auprès de toi»[1].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲏⲡⲓ ⲧⲟⲓ ⲉⲣⲱⲟⲩ

«ils n'ont pas de nombre»[2].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲣⲱⲙⲓ ⲛⲁⲛⲁⲩ ⲉ ⲡⲁϩⲟ

«aucun homme ne verra ma face»[3].

A l'imparfait:

ⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲙⲟⲛⲁⲥⲧⲏⲣⲓⲟⲛ ϧⲉⲛ ⲡⲑⲟϣ ϣⲙⲓⲙ

«il y avait un monastère dans le nome d'Akhmim»[4].

ⲛⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϩⲗⲓ ⲛⲉ ϧⲉⲛ ϯⲕⲩⲃⲱⲧⲟⲥ

«il n'y avait rien dans l'arche»[5].

2. Suivis d'une préposition du datif (ⲛ̀ⲧⲉ- (N.E. mdj), ⲉ-, ⲙ̀-) ils signifient: «être à, n'être pas à», et par conséquent «avoir, n'avoir pas». L'expression la plus employée est ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲉ-, ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲉ-, que l'on peut faire suivre de l'adverbe ⲙ̀ⲙⲁⲩ «là» placé après le sujet.

Cette expression se présente dans les deux états, absolu et construit.

a. Etat absolu

Avec les suffixes: ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲏⲓ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲏⲓ
ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲁⲕ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲁⲕ
etc. etc.
Devant un nom: ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲉ- ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲉ-

Souvent, les deux se contractent en une seule:

Avec les suffixes: ⲟⲩⲟⲛⲧⲏⲓ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲏⲓ
ⲟⲩⲟⲛⲧⲁⲕ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲁⲕ
etc. etc.
Devant un nom: ⲟⲩⲟⲛⲧⲉ- ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉ-

Syntaxe: Le sujet réel prend ⲛ̀- et se place après.

Avec ce même sens «il y a, il n'y a pas», leur emploi est surtout fréquent dans la proposition nominale (232, 3), lorsque le sujet est accompagné d'une construction prépositive ou d'une autre expression qui complète le sens de la phrase:

ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲙⲏϣ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲏ ϧⲉⲛ ⲡⲏⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲱⲧ

«il y a beaucoup de places dans la maison de mon Père»[1].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲇⲟⲗⲟⲥ ⲛ̀ϧⲏⲧϥ

«il n'y a pas de ruse en lui»[2].

ⲟⲩⲟⲛ ⲧⲟϩ ⲛⲉⲙ ⲥⲱⲟⲩⲃⲉⲛ ϩⲁⲣⲟⲛ ⲉⲛⲁϣⲱⲟⲩ

«il y a beaucoup de paille et de foin chez nous»[3].

ⲟⲩⲟⲛ ⲧⲟⲡⲟⲥ ⲉⲑⲣⲉⲕϣⲧⲟ ⲉⲣⲟⲛ

«il y a de la place pour camper chez nous»[4].

ⲟⲩⲟⲛⲧⲉ ⲡϣⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲫⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲉⲣϣⲓϣⲓ

«le fils de l'homme a le pouvoir»[5].

ⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲉ ϯⲥϩⲓⲙⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲕⲟⲩϫⲓ ⲛ̀ϣⲏⲣⲓ

«la femme avait un petit enfant»[6].

ⲟⲩⲟⲛⲧⲁϥ ⲛ̀ⲟⲩⲗⲁⲥ ⲛ̀ⲟϫⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«il a une langue injuste»[1].

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲁⲛ ⲛ̀ϩⲗⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«nous n'avons rien»[2].

ⲟⲩⲟⲛⲧⲁⲕ ⲛ̀ⲟⲩϩⲃⲟⲥ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«tu as un habit»[3].

b. Etat construit

Avec les suffixes: Sg. 1. ⲟⲩⲟⲛϯ ⲙ̀ⲙⲟⲛϯ
2 m. ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲕ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉⲕ
f. ⲟⲩⲟⲛⲧⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉ
3 m. ⲟⲩⲟⲛⲧⲉϥ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉϥ
f. ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲥ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉⲥ
Pl. 1. (ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲛ) ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉⲛ
2. ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲧⲉⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉⲧⲉⲛ
3. ⲟⲩⲟⲛⲧⲟⲩ ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲟⲩ
Devant un nom: ⲟⲩⲟⲛⲧⲉ- ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉ-.

Syntaxe: Le sujet réel vient après sans prendre ⲛ̀-:

ⲟⲩⲟⲛϯ ⲉⲣϣⲓϣⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«j'ai le pouvoir»[4].

ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲟⲩ ϩⲗⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«ils n'ont rien»[5].

ⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲥ ⲟⲩⲃⲱⲕⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ

«elle avait une servante»[6].

ⲟⲩⲟⲛⲧⲉⲕ ⲟⲩϩⲗⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲙⲁ

«as-tu quelque chose en ce lieu?»[7].

ⲙ̀ⲙⲟⲛⲧⲉϥ ϧⲁⲏ

«il n'a pas de fin»[8].

Dans le même sens «avoir, n'avoir pas», on emploie encore:

1.

ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟ⸗ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟ⸗

ⲫⲏ ⲉⲧⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲙⲁϣϫ ⲙ̀ⲙⲟϥ

«celui qui a des oreilles»[9].

ⲛⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϣϫⲟⲙ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲡⲉ

«il n'avait pas le pouvoir»[1].

2.

ⲟⲩⲟⲛ ⲉⲣⲟ⸗ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲉⲣⲟ⸗
ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲟⲧ⸗ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲟⲧ⸗
ⲟⲩⲟⲛ ⲛⲉⲙ⸗ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛⲉⲙ⸗.

Les deux dernières expressions sont rares:

ⲟⲩⲟⲛ ϫⲓϫ ⲥⲛⲟⲩϯ ⲉⲣⲟⲕ

«tu as deux mains»[2].

Remarque. Employé avec ⲛ̀ⲧⲉ- et ⲉⲣⲟ⸗, le verbe ⲟⲩⲟⲛ traduit l'idée de «devoir, avoir une dette».

ⲛ̀ⲧⲉ- indique le créancier et ⲉⲣⲟ⸗ le débiteur.

ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲏⲣ ⲉⲣⲟⲕ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲁϭⲟⲓⲥ كم عليك لرابي

«combien dois-tu à mon maître?»[3].

ⲛⲏ ⲉⲧⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲁⲛ ⲉⲣⲱⲟⲩ من انا عليهم

«ceux qui nous doivent, nos débiteurs»[4].

ⲫⲏ ⲉⲧⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲛ̀ⲧⲁϥ

«celui qui doit, le débiteur»[5].

ⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲫ̅ ⲛ̀ⲥⲁⲑⲉⲣⲓ ⲉⲣⲟϥ

«il devait 500 deniers»[6].

2°. ⲟⲩⲉⲧ- «autre est, différent est» (dém. wt < A.E. wḏꜥ)

Ce verbe est invariable, il précède toujours le sujet:

ⲟⲩⲉⲧ ⲡ-ⲱⲟⲩ ⲙⲉⲛ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲁ-ⲧ-ⲫⲉ ⲟⲩⲉⲧ ⲡ-ⲱⲟⲩ ⲇⲉ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲁ-ⲡ-ⲕⲁϩⲓ

«autre est la gloire des habitants du ciel, autre celle des habitants de la terre»[7].

ⲥϣⲉ «il faut» (de ⲥ-ϣⲉ «elle va, ça va»)

Ce verbe gouverne le datif avec ⲛ̀-:

ⲥϣⲉ ⲛⲏⲓ

«il me faut»

Avec négation:

ⲛ̀-ⲥϣⲉ ⲁⲛ ou ⲥϣⲉ ⲁⲛ «il ne faut pas».

Avec ⲡⲉⲧ- il forme le neutre ⲡⲉⲧ-ⲥϣⲉ «ce qu'il faut, le convenable».

4. Particles

IV. Particules

Chapter 13

Prepositions

Chapitre XIII

Prépositions

Les prépositions sont simples (ⲉ-) ou composées (ⲉ-ϫⲉⲛ-). Elles s'emploient avec les noms et avec les pronoms affixes. Dans le premier cas elles sont à l'état construit et l'accent est sur leur régime; dans le second cas elles portent elles-mêmes l'accent tonique.

1. Prépositions simples

ⲁⲧϭⲛⲉ- ⲁⲧϭⲛⲟⲩ⸗ «sans»

ⲉ- ⲉⲣⲟ⸗ «vers الى»

ⲛ̀- ⲛ⸗ «à لِ»

ⲛⲉⲙ- ⲛⲉⲙ⸗ «avec»

ⲟⲩⲃⲉ- ⲟⲩⲃⲏ⸗ «contre»

ⲟⲩⲧⲉ- ⲟⲩⲧⲱ⸗ «entre»

ⲥⲁ- «dans»

ϣⲁ- ϣⲁⲣⲟ⸗ «jusqu'à»

ϧⲁ- ϧⲁⲣⲟ⸗ «sous»

ϧⲉⲛ- ⲛ̀ϧⲏⲧ⸗ «en»

ϩⲁ- ϩⲁⲣⲟ⸗ «vers»

ϩⲓ- ϩⲓⲱⲧ⸗ «sur»

ⲁⲧϭⲛⲉ- «sans» (de ⲁⲧ-ϣⲓⲛⲓ «sans demander»)

ⲁⲧϭⲛⲉ- ⲁⲧϭⲛⲟⲩ⸗ ou bien ⲁϭⲛⲉ- ⲁϭⲛⲟⲩ⸗ (S. ⲁϫⲛ̄- ⲁϫⲛ̄ⲧ⸗)

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲁⲧϭⲛⲟⲩⲓ 1. ⲁⲧϭⲛⲟⲩⲛ
2 m. ⲁⲧϭⲛⲟⲩⲕ 2. ⲁⲧϭⲛⲉ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f.
3 m. ⲁⲧϭⲛⲟⲩϥ 3. ⲁⲧϭⲛⲟⲩⲟⲩ
f. ⲁⲧϭⲛⲟⲩⲥ

Devant un nom: ⲁⲧϭⲛⲉ- ou ⲁϭⲛⲉ-

Le régime de cette préposition ne prend généralement pas l'article; il peut être un substantif ou un verbe à l'infinitif:

ⲁϭⲛⲉ ⲛⲟⲃⲓ

«sans péché»[1];

ⲁϭⲛⲉ ⲉⲣϩⲏⲧⲥⲛⲁⲩ

«sans hésiter»[2].

ⲉ- ⲉⲣⲟ⸗ «vers, à» (A.E. r)

Cette préposition (61) signifie:

1. «à, vers, الى» avec mouvement physique ou moral:

ⲉ ⲡϣⲁϥⲉ

«vers le désert»[3]

ⲉⲣⲟϥ

«à lui»

2. «à, لِ» avec le sens du datif:

ϩⲟⲛϩⲉⲛ ⲉ-

«commander à»

ⲟⲩⲱⲛϩ ⲉ-

«montrer à»

3. «de, hors de, من»:

ⲛⲟϩⲉⲙ ⲉ ⲧⲥⲏϥⲓ

«échapper au glaive»[4].

4. «sur, على»:

ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲭⲣⲉⲟⲥ ⲉⲣⲟⲓ

«j'ai une dette»[5].

ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲉϥⲉⲉⲣϭⲟⲓⲥ ⲉⲣⲟ

«lui-même sera ton maître»[6].

ⲧⲁⲗⲟ⸗ ⲉ

«monter sur»

5. Elle sert à former le comparatif (171).

Il est un certain nombre de verbes actifs en français qui sont neutres en copte et gouvernent leur complément avec ⲉ- ⲉⲣⲟ⸗.

Tels sont:

1. Les verbes qui expriment une opération des sens ou de l'esprit:

ⲛⲁⲩ «voir», ϫⲟⲩϣⲧ «regarder», ⲥⲟⲙⲥ «considérer»;

ⲥⲱⲧⲉⲙ «entendre», ϭⲓⲥⲙⲏ «écouter»;

ϣⲱⲗⲉⲙ «odorer»;

ϫⲟⲙϫⲉⲙ «tâter», ϭⲟϩ «toucher»;

ⲉⲙⲓ «savoir», ⲕⲁϯ «comprendre», ⲙⲉⲩⲓ «penser», ⲛⲁϩϯ «croire», ⲉⲣϩⲉⲗⲡⲓⲥ «espérer».

2. Les verbes qui expriment la parole:

ⲙⲟⲩϯ «appeler», ⲥⲙⲟⲩ «bénir», ϩⲱⲥ «louer», ϯϩⲟ «prier», ⲥⲁϩⲟⲩⲓ «maudire», ϩⲱⲟⲩϣ «blâmer», ϫⲱⲛⲧ «se fâcher contre».

3. Plusieurs verbes qui expriment le mouvement:

ⲕⲓⲙ «mouvoir», ϩⲓⲟⲩⲓ «jeter», ϣⲁⲣⲓ «frapper», ⲕⲱϯ, ⲧⲁⲕⲧⲟ «entourer», ⲁⲣⲉϩ, ⲣⲱⲓⲥ «garder».

ⲛ̀- (ⲙ̀- 28) ⲛ⸗ (A.E. n)

C'est la préposition du datif (61):

ⲡⲉϫⲁϥ ⲙ̀ⲫⲓⲗⲓⲡⲡⲟⲥ

«il dit à Philippe»[1].

ⲡⲉϫⲱⲟⲩ ⲛⲁϥ

«ils lui dirent»

ⲟⲩⲟⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲕⲟⲥⲙⲟⲥ

«malheur au monde»[2].

Le verbe ϯ et ses composés gouvernent le datif avec ⲛ̀.

ⲛ̀- ( ⲙ̀-) ⲙ̀ⲙⲟ⸗ (A.E. m-, ꞽm⸗)[3] «dans»

Cette préposition (65) signifie:

1. «dans, pendant» pour le lieu et le temps: ⲙ̀ⲡⲁⲓⲉⲟⲟⲩ «en ce jour», ⲙ̀ⲡⲁⲓⲙⲁ «en ce lieu».

ⲁϥⲟϩⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ ⲥⲛⲁⲩ

«il passa là deux jours»[4].

ⲁϥⲱⲛϧ ⲛ̀ϫⲉ ⲥⲏⲑ ⲛ̀ⲱ̅ⲉ̅ ⲛ̀ⲣⲟⲙⲡⲓ

«Seth vécut 805 ans»[5].

2. «de, hors de, من». Dans ce sens elle est généralement précédée de ⲉⲃⲟⲗ, ⲥⲁⲃⲟⲗ:

ⲙ̀ⲡⲉⲣⲟⲩⲉⲓ ⲥⲁⲃⲟⲗ ⲙ̀ⲙⲟⲓ

«ne t'éloigne pas de moi»[6].

3. «par, par le moyen de», pour l'instrument et le serment:

ⲛ̀ⲧⲥⲏϥⲓ

«par l'épée»;

ⲁϥⲱⲣⲕ ⲙ̀ⲫⲏ ⲉⲧϭⲟⲥⲓ

«il a juré par le Très-Haut»[7].

4. Elle sert de lien entre les verbes «être, devenir, faire, paraître» et leur attribut:

ⲟⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲣⲟ

«être roi»

ⲁϥϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲙⲁⲛⲉⲥⲱⲟⲩ

«il devint berger»[8].

ϥⲛⲁⲁⲓⲧⲉⲛ ⲛ̀ⲣⲁⲙⲁⲟ

«il nous rendra riches»[1].

ⲁϥⲟϩⲓ ϧⲉⲛ ⲫⲏ ⲉ ⲛⲁϥⲟⲓ ⲙ̀ⲙⲟϥ

«il est resté dans ce qu'il était»[2].

5. Elle unit le complément direct à la forme absolue des verbes (277).

ⲛⲉⲙ- ⲛⲉⲙ⸗ «avec» (N.E. ꞽrm)

Pour la suffixation, voir 61.

Cette préposition signifie:

1. «avec»:

ϯ ⲛⲉⲙⲱⲧⲉⲛ

«je suis avec vous»[3].

2. «à» après le verbe ⲥⲁϫⲓ:

ⲁϥⲥⲁϫⲓ ⲛⲉⲙⲱⲟⲩ

«il leur parla»[4].

3. Elle sert à unir les noms et pronoms, comme conjonction (333):

ⲡⲉⲕⲓⲱⲧ ⲛⲉⲙ ⲁⲛⲟⲕ

«ton père et moi»[5].

ⲟⲩⲃⲉ- ⲟⲩⲃⲏ⸗ «contre, vers» (Dém. wbꜣ)

Sing. Pl.
1. ⲟⲩⲃⲏⲓ 1. ⲟⲩⲃⲏⲛ
2 m. ⲟⲩⲃⲏⲕ 2. ⲟⲩⲃⲉ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲟⲩⲃⲏ
3 m. ⲟⲩⲃⲏϥ 3. ⲟⲩⲃⲏⲟⲩ
f. ⲟⲩⲃⲏⲥ

Cette préposition est d'assez rare occurrence:

ⲛⲉⲛⲃⲁⲗ ⲟⲩⲃⲏⲕ ⲡϭⲟⲓⲥ

«nos yeux sont vers toi, Seigneur»[6].

ϯ ⲟⲩⲃⲉ-

«donner contre, résister à».

ⲟⲩⲧⲉ- ⲟⲩⲧⲱ⸗ «entre» (N.E. r-ꞽwd)

ⲟⲩⲧⲉ ⲧⲫⲉ ⲛⲉⲙ ⲡⲕⲁϩⲓ

«entre le ciel et la terre»[7].

ⲟⲩⲧⲱⲓ ⲛⲉⲙⲱⲧⲉⲛ

«entre moi et vous»[8].

ⲟⲩⲧⲱⲓ ⲛⲉⲙ ⲟⲩⲧⲉ ⲯⲩⲭⲏ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉⲧⲟⲛϧ

«entre moi et toute âme vivante»[1].

ϣⲁ- ϣⲁⲣⲟ⸗ (A.E. ḫr ?) «jusqu'à»

ϣⲁ ⲁⲩⲣⲏϫⲥ ⲛ̀ϯⲟⲓⲕⲟⲩⲙⲉⲛⲏ

«jusqu'à l'extrémité de la terre»[2].

ϣⲁ ⲉⲛⲉϩ

«jusqu'à l'éternité».

Sur ϣⲁ employé comme conjonction avec le subjonctif, voir 251.

ϧⲁ- ϧⲁⲣⲟ⸗ (A.E. ẖr) «sous»

Signifie:

1. «sous»:

ϧⲁ ⲟⲩⲙⲉⲛⲧ

«sous le boisseau»[3].

Dans ce sens il s'emploie avec les verbes qui signifient «porter» lorsque le porteur est supposé être sous le fardeau:

ⲉⲧⲟⲡⲧ ϧⲁ ⲛⲟⲩⲉⲧⲫⲱⲟⲩⲓ

«chargés de leurs fardeaux»[4].

2. «au sujet de, pour ou contre» après le verbe «témoigner»; «contre» après «murmurer»:

ⲉⲣⲙⲉⲑⲣⲉ ϧⲁ

«témoigner pour ou contre»[5].

3. «pour»:

ⲟⲩⲃⲁⲗ ϧⲁ ⲟⲩⲃⲁⲗ

«œil pour œil»[6].

Dans ce sens il précède le complément de prix:

ⲡⲓϣⲱⲡ ϧⲁ ϩⲁⲧ

«celui qui est acheté à prix d'argent»[7].

4. «de, au sujet de»:

ϯⲗⲟⲅⲟⲥ ϧⲁ

«rendre compte de»[8].

ϥⲓ ⲫⲣⲱⲟⲩϣ ϧⲁ

«s'occuper de»[9].

5. «comme, en qualité de»:

ⲁⲩϯ ⲛ̀ⲓⲱⲥⲏⲫ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲁ ⲃⲱⲕ

«ils vendirent Joseph comme esclave»[10].

ϧⲉⲛ- (A.E. m-ẖnw), ⲛ̀ϧⲏⲧ⸗ (Dém. n-ẖ.t) «dans»

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲛ̀ϧⲏⲧ 1. ⲛ̀ϧⲏⲧⲉⲛ
2 m. ⲛ̀ϧⲏⲧⲕ 2. ϧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ ou ⲛ̀ϧⲏⲧⲉⲛ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ⲛ̀ϧⲏϯ
3 m. ⲛ̀ϧⲏⲧϥ 3. ⲛ̀ϧⲏⲧⲟⲩ
f. ⲛ̀ϧⲏⲧⲥ

Signifie:

1. «dans» [1], pour le temps et le lieu:

ϧⲉⲛ ⲡⲓⲕⲟⲥⲙⲟⲥ

«dans le monde»

ϧⲉⲛ ⲧⲁⲣⲭⲏ

«au commencement»

2. «à, en»:

ϧⲉⲛ ⲫⲣⲁⲛ ⲙ̀ⲫⲓⲱⲧ

«au nom du Père»

ⲁⲓϯⲙⲁϯ ⲛ̀ϧⲏⲧϥ

«je me suis complu en lui»[2].

3. «au moyen de» pour l'instrument:

ϧⲱⲧⲉⲃ ϧⲉⲛ ⲧⲥⲏϥⲓ

«tuer par l'épée»[3].

4. «parmi, au lieu de»:

ϧⲉⲛ ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ

«parmi les hommes»[4].

ϩⲁ (A.E. ḫr ?), ϩⲁⲣⲟ⸗ «vers»

Signifie «vers, au devant de»:

ⲁⲩⲓ̀ ϩⲁⲣⲟϥ

«ils vinrent vers lui»[5].

ⲁⲩⲉⲛϥ ϩⲁ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥

«ils le conduisirent à Jésus»[6].

ⲁϥⲕⲟⲧϥ ⲛ̀ϫⲉ ⲁⲃⲣⲁⲁⲙ ϩⲁ ⲛⲉϥⲁⲗⲱⲟⲩⲓ

«Abraham revint vers ses enfants»[7].

On a quelquefois employé ϧⲁ au lieu de ϩⲁ par simple confusion, semble-t-il:

ⲉⲓⲉ̀ⲓ̀ ϧⲁⲣⲟⲕ[8]

for

ⲉⲓⲉ̀ⲓ̀ ϩⲁⲣⲟⲕ

«je viendrai vers toi»

ϩⲓ- (A.E. ḥr), ϩⲓⲱⲧ⸗ (Dém. ḥr-jꜣt) «sur»

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ϩⲓⲱⲧ 1. ϩⲓⲱⲧⲉⲛ
2 m. ϩⲓⲱⲧⲕ 2. ϩⲓ-ⲑⲏⲛⲟⲩ
f. ϩⲓⲱϯ
3 m. ϩⲓⲱⲧϥ 3. ϩⲓⲱⲧⲟⲩ
f. ϩⲓⲱⲧⲥ

Devant un nom: ϩⲓ-.

Signifie:

1. «sur, على»:

ϩⲓ ⲡⲓⲙⲱⲓⲧ

«sur le chemin»[1].

ⲁϥϣⲱⲡⲓ ϩⲓ ⲡⲧⲱⲟⲩ

«il habita sur la montagne»[2].

2. «dans, في»:

ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ

«dans le désert»[3].

3. «sous, du temps de, على عهد»:

ϩⲓ ⲕⲗⲁⲩⲇⲓⲟⲥ

«sous Claudius»[4].

4. «avec, بِ مع»:

ϣⲁⲩⲟⲩⲟⲙϥ ϩⲓ ⲱⲓⲕ

«ils le mangent avec du pain»[5].

5. «de, en»:

ϩⲓ ⲟⲩⲥⲟⲡ

«en une fois»[6].

ϩⲓ ⲫⲟⲩⲉⲓ

«de loin»

II. Prépositions composées

Les prépositions composées sont formées d'une préposition simple et d'un substantif indiquant une partie du corps humain: ϫⲱ⸗ «tête», ϩⲣ⸗ (83) «face», ⲧⲟⲧ⸗ (82) «main», ⲣⲁⲧ⸗ (82) «pied», ⲑⲟⲩⲱ⸗ «poitrine», ou le lieu: ⲥⲁ «côté», ⲥⲁ «dos», ⲥⲕⲉⲛ «côté».

Prépositions composés:

1. of ϫⲱ⸗ «tête» (A.E. ḏꜣḏꜣ):

ⲉϫⲉⲛ- ⲉϫⲱ⸗ «sur, على»;

loc. prép. ⲉϩⲣⲏⲓ ⲉϫⲉⲛ «sur en montant», ⲉϧⲣⲏⲓ ⲉϫⲉⲛ «sur en descendant»;

ⲓⲥϫⲉⲛ- «depuis»;

ϧⲁϫⲉⲛ- ϧⲁϫⲱ⸗ «avant, devant»;

ϩⲓϫⲉⲛ- ϩⲓϫⲱ⸗ «sur», loc. prép. ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓϫⲉⲛ«de sur en descendant, de sur en montant», et plus rarement «de en s'éloignant», ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ ϩⲓϫⲉⲛ «sur sans mouvement».

2. de ϩⲣ(ⲉ)- ϩⲣ⸗ «face» (A.E. ḥr):

ⲉϩⲣⲉⲛ- ⲉϩⲣ⸗ «vers, au devant de, par, contre»;

ⲛⲁϩⲣⲉⲛ- ⲛⲁϩⲣ⸗ «devant, auprès de».

3. de ⲧ(ⲉ)- ⲧⲟⲧ⸗ «main» (A.E. ḏrt):

ⲉⲧⲉⲛ- ⲉⲧⲟⲧ⸗ «à, لِ»;

ⲛ̀ⲧⲉⲛ- ⲛ̀ⲧⲟⲧ⸗ «à, au pouvoir de, par, de, من»:

ⲛⲁⲩϭⲓⲱⲙⲥ ⲛ̀ⲧⲟⲧϥ «ils étaient baptisés par lui»[1].

Loc. prép. ⲉⲃⲟⲗ ⲛ̀ⲧⲉⲛ «de, من»;

ⲥⲁⲧⲟⲧ⸗ «tout de suite, sur-le-champ»;

ϣⲁⲧⲉⲛ- «jusqu'à»;

ϧⲁⲧⲉⲛ- ϧⲁⲧⲟⲧ⸗ «près de, auprès de, au pied de, à»;

ϩⲓⲧⲉⲛ- ϩⲓⲧⲟⲧ⸗ «par, par le moyen de», loc. prép. ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ «de en venant, par le moyen de» (276, 1).

4. de ⲣⲁⲧ⸗ «pied» (A.E. rd):

ⲉⲣⲁⲧ⸗ «au pied de, sur pied»;

ⲛ̀ⲣⲁⲧ⸗ «à pied»;

ϧⲁⲣⲁⲧ⸗ «au pied de, sous»:

ⲁⲥⲃⲟⲣⲃⲉⲣ ⲙ̀ⲡⲓⲁⲗⲟⲩ ϧⲁⲣⲁⲧⲥ ⲛ̀ⲟⲩⲃⲱ ⲛ̀ϫⲱⲓⲧ

«elle jeta l'enfant au pied d'un olivier»[2].

5. de ⲑⲟⲩⲱ⸗ «poitrine?»: ϧⲁⲑⲟⲩⲱ⸗ «près de», ϩⲓⲑⲟⲩⲱ⸗ même sens.

6. de ⲥⲁ «côté» (A.E. śꜣ). Ce mot est préposition par lui-même; il indique la situation dans un lieu:

ⲥⲁ ⲡⲉⲓⲉⲃⲧ

«dans l'orient»[3].

ⲟⲩⲓⲛⲁⲙ ⲙ̀ⲙⲟⲕ

«à ta droite»[4].

Il peut être uni à l'article:

ⲉⲡⲥⲁ ⲙ̀ⲫⲓⲟⲙ

«du côté de la mer»[5].

7. de ⲥⲁ «dos» (A.E. śꜣ):

a. ⲛ̀ⲥⲁ- ⲛ̀ⲥⲱ⸗ qui signifie «derrière, après»:

ⲙⲟϣⲓ ⲛ̀ⲥⲱⲓ

«suis-moi»[6],

et s'emploie après quelques verbes:

ⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁ-

«chercher»

ⲥⲱⲧⲉⲙ ⲛ̀ⲥⲁ-

«exaucer»

b. ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ- ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲱ⸗ «après»; ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ ⲉⲧⲁ⸗ «après que»[1].

c. ⲥⲁⲙⲉⲛϩⲏ ⲛ̀, ⲥⲁⲙⲉⲛϩⲉ-, ⲥⲁⲙⲉⲛϩⲏ⸗ «derrière, après»:

ⲁϥϣⲉ ⲛⲁϥ ⲥⲁⲙⲉⲛϩⲏ ⲛ̀ⲛⲉϥⲥⲛⲏⲟⲩ

«il suivit ses frères»[2].

ⲥⲱϣ ⲉⲃⲟⲗ ⲥⲁⲙⲉⲛϩⲏⲛ

«elle crie derrière nous»[3].

7. de ⲥⲕⲉⲛ- «côté» (A.E. gś n-): ⲉⲥⲕⲉⲛ- «à côté de, le long de, sur le bord de»:

ⲉⲥⲕⲉⲛ ⲫⲓⲟⲙ

«sur le bord de la mer»[4].

ϩⲓⲥⲕⲉⲛ- ou ⲓⲥⲕⲉⲛ- même sens:

ϩⲓⲥⲕⲉⲛ ⲫⲓⲟⲙ

«sur le bord de la mer»[5].

ⲓⲥⲕⲉⲛ ⲫⲓⲁⲣⲟ

«sur le bord du fleuve»[6].

III. Prépositions grecques

Les principales prépositions grecques employées en copte sont:

ⲕⲁⲧⲁ «selon»:

ⲕⲁⲧⲁ ⲫⲣⲏϯ «comme».

ⲕⲁⲧⲁ ⲫⲣⲏϯ ⲉⲧⲁϥϫⲟⲥ «comme il a dit».

ⲡⲁⲣⲁ «de, من, au delà de, au-dessus de».

Par analogie avec ⲉⲣⲟ⸗ on forme quelquefois en boḥaïrique et généralement en ṣaꜥidique ⲕⲁⲧⲁⲣⲟ⸗, ⲡⲁⲣⲁⲣⲟ⸗; ⲕⲁⲧⲁⲣⲟϥ «selon lui»[7].

ⲭⲱⲣⲓⲥ «sans»; le mot suivant est généralement sans article:

ⲭⲱⲣⲓⲥ ⲁⲛⲁⲅⲕⲏ «sans nécessité».

ⲓⲙⲏϯ (εἴ μή τι) «si ce n'est, excepté».

ϩⲱⲥ (ὡς) «en tant que, comme»; le mot suivant ne prend pas d'article:

ϩⲱⲥ ⲁⲅⲁⲑⲟⲥ «en tant que bon», ϩⲱⲥ ⲣⲱⲙⲓ «comme homme».

Chapter 14

Adverbs

Chapitre XIV

Adverbes

Il y a en copte un certain nombre d'adverbes simples tels que: ⲁϩⲁ «oui», ⲑⲱⲛ «où?», ⲣⲁⲥϯ «demain». On les apprendra par l'usage. Nous ne donnons ici que les règles générales.

1. Adverbes de temps et de lieu

Ces adverbes se forment au moyen de la particule ⲛ̀- (ⲙ̀-) placée devant le nom de temps et de lieu:

ⲙ̀-ⲡⲁⲓⲙⲁ «en ce lieu, ici»

ⲛ̀-ⲑⲙⲏϯ «au milieu»

ⲙ̀-ⲙⲁⲩ «là»

ⲙ̀-ⲫⲟⲟⲩ «aujourd'hui»

ⲙ̀-ⲙⲏⲛⲓ «chaque jour»

ⲛ̀-ⲣⲁⲥϯ «demain»

2. Adverbes de manière

Les adverbes de manière se forment:

1. Au moyen de ⲛ̀- (ⲙ̀-) et d'un substantif ou d'un infinitif sans article:

ⲙ̀-ⲙⲉⲧⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ

«en égyptien»

ⲛ̀-ⲭⲱⲗⲉⲙ

«rapidement»

ⲛ̀-ⲭⲱⲡ

«en secret»

2. Au moyen de ϧⲉⲛ- et d'un substantif ou d'un infinitif avec l'article ⲟⲩ:

ϧⲉⲛ ⲟⲩⲙⲉⲧⲉⲫⲗⲏⲟⲩ

«vainement»

ϧⲉⲛ ⲟⲩⲟⲩⲱⲛϩ ⲉⲃⲟⲗ

«manifestement»

3. Au moyen de ⲛ̀- et d'un adjectif:

ⲛ̀-ϣⲟⲣⲡ

«d'abord»

Avec les adjectifs composés de ⲁⲧ- privatif et d'un verbe, ⲛ̀- forme des expressions adverbiales qui se traduisent par l'infinitif précédé de sans:

ⲛ̀ⲁⲑⲟⲩⲱⲙ

«sans manger»[1]

ⲛ̀ⲁⲧⲥⲱ

«sans boire»

ⲛ̀ⲁⲧϣⲗⲏⲗ

«sans prier»[2]

3. Adverbes de situation

Le copte possède plusieurs adverbes très employés qui sont formés d'une préposition simple et d'un des mots suivants indiquant la situation dans le lieu:

ⲃⲟⲗ

«dehors»

ϧⲟⲩⲛ

«dedans»

ⲡ-ϣⲱⲓ

«le haut»

ⲡ-ⲉⲥⲏⲧ

«le bas»

ϩⲣⲏⲓ

«dessus»

ϧⲣⲏⲓ

«dessous»

ϩⲏ

«devant»

ⲫ-ⲁϩⲟⲩ

«derrière»

ⲃⲟⲗ forme ⲉⲃⲟⲗ «dehors en sortant». Cet adverbe accompagne un certain nombre de verbes, et, quoiqu'il ajoute au sens la nuance de sortie (angl. out, all. aus), de manifestation, d'achèvement, il ne se traduit généralement pas: ⲟⲩⲱⲛϩ ⲉⲃⲟⲗ «paraître, manifester». Les autres adverbes formés de ⲉⲃⲟⲗ sont: ⲙ̀ⲃⲟⲗ «hors», ⲥⲁⲃⲟⲗ «dehors».

ϧⲟⲩⲛ: ⲉϧⲟⲩⲛ «dedans en entrant», ⲛ̀ϧⲟⲩⲛ, ⲥⲁϧⲟⲩⲛ «dedans» sans mouvement.

ⲡϣⲱⲓ: ⲉⲡϣⲱⲓ «en haut» avec mouvement, ⲙ̀ⲡϣⲱⲓ, ⲥⲁⲡϣⲱⲓ «en haut» sans mouvement.

ⲡⲉⲥⲏⲧ: ⲉⲡⲉⲥⲏⲧ «en bas» avec mouvement, ⲙ̀ⲡⲉⲥⲏⲧ, ⲥⲁⲡⲉⲥⲏⲧ «en bas» sans mouvement.

ϩⲣⲏⲓ: ⲉϩⲣⲏⲓ «en haut, dessus, ici en montant», ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ «dessus» sans mouvement.

ϧⲣⲏⲓ: ⲉϧⲣⲏⲓ «en bas, dessous, ici en descendant», ⲛ̀ϧⲣⲏⲓ «dessous» sans mouvement.

ϩⲏ: ⲉⲧϩⲏ, ⲉⲑⲏ «devant, en avant, au delà», ⲛ̀ϩⲏ «récemment», ⲥⲁⲧϩⲏ «avant, auparavant», ϧⲁⲧϩⲏ «devant», ϩⲓⲧϩⲏ, ϩⲓⲑⲏ «devant».

ⲫⲁϩⲟⲩ: ⲉⲫⲁϩⲟⲩ «en arrière», ⲥⲁⲫⲁϩⲟⲩ, ϩⲓⲫⲁϩⲟⲩ «derrière».

Remarques

1. Les adverbes composés de forment des locutions prépositives, quand ils sont suivis de ou de ϩⲁ:

ⲉⲃⲟⲗ ϩⲁ «de en sortant, en s'éloignant»;

ⲉϧⲟⲩⲛ ⲉ, ⲉϧⲟⲩⲛ ϩⲁ «vers en entrant»

ⲉⲡϣⲱⲓ ⲉ, ⲉⲡϣⲱⲓ ϩⲁ «vers en montant»

ⲉϩⲣⲏⲓ ⲉϫⲉⲛ «sur», etc.

Très fréquent est l'emploi de

ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ «de, de parmi».

2. Après les composés de ⲥⲁ on emploie ⲙ̀, ⲙ̀ⲙⲟ⸗:

ⲥⲁⲃⲟⲗ ⲙ̀ «en dehors de»,

ⲥⲁϧⲟⲩⲛ ⲙ̀ «au dedans de»

ⲥⲁⲡϣⲱⲓ ⲙ̀ «au-dessus de»,

ⲥⲁⲡⲉⲥⲏⲧ ⲙ̀ «au-dessous de», etc.

3. Après les composés de ⲛ̀ on emploie ϧⲉⲛ, ⲛ̀ϧⲏⲧ⸗:

ⲛ̀ϧⲣⲏⲓ ϧⲉⲛ, ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ ϧⲉⲛ «dans, parmi»;

ⲁϥϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ϧⲣⲏⲓ ⲛ̀ϧⲏⲧⲉⲛ «il habita parmi nous»[1];

ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ ⲛ̀ϧⲏⲧⲟⲩ «parmi eux»[2].

4. Après les composés de , , on peut répéter ϩⲓ:

ⲉϩⲣⲏⲓ ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ «vers le désert»[3].

ⲛ̀ϩⲣⲏⲓ ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ «dans le désert»[4].

ⲛ̀ϧⲣⲏⲓ ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ même sens[5].

Chapter 15

Conjunctions

Chapitre XV

Conjonctions

Voici les conjonctions qui donnent lieu à quelques remarques de grammaire.

ⲟⲩⲟϩ (S. ⲁⲩⲱ N.E. wꜣḥ), ⲛⲉⲙ- (S. ⲙⲛ̄- N.E.ꞽrm), ϩⲓ (A.E. ḥr) «et»

ⲟⲩⲟϩ peut s'employer partout, mais de préférence il s'emploie pour unir les propositions:

ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲁϥϫⲟⲥ ⲟⲩⲟϩ ⲁⲩϣⲱⲡⲓ

«il dit et les choses furent»[1].

ⲛⲉⲙ- signifie proprement «avec» (316): il s'emploie donc quand «et» pourrait être remplacé par «avec», c.-à-d. entre les noms. Il relie rarement deux propositions (cf. Deut. 6, 7; 11, 19).

ϯⲁⲛⲁⲥⲧⲁⲥⲓⲥ ⲛⲉⲙ ⲡⲓⲱⲛϧ

«la résurrection et la vie»[2].

ϩⲓ unit les noms qui n'ont pas d'article:

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲥⲛⲟϥ ϩⲓ ⲭⲣⲟϥ

«un homme de sang et de malice»[3].

ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲉⲧϧⲁϯ ⲛ̀ⲉⲣⲱϯ ϩⲓ ⲉⲃⲓⲱ

«la terre où coule le lait et le miel».

الارض التي تدُرّ لبنَا وعسلَا[4]

ϫⲉ- (A.E. (r-) ḏd)

S'emploie:

1. pour annoncer le discours direct:

ⲁⲛⲟⲕ ⲇⲉ ϯϫⲱ ⲙ̀ⲙⲟⲥ ⲛⲱⲧⲉⲛ ϫⲉ ⲙⲉⲛⲣⲉ ⲛⲉⲧⲉⲛϫⲁϫⲓ

«moi, je vous dis: Aimez vos ennemis»[5].

ⲁϥϣⲉⲛⲟⲩ ϫⲉ ⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲁⲛⲓⲙ

«il leur demanda: Qui cherchez-vous?»[1].

ⲁϥϭⲱⲣⲉⲙ ⲉⲛⲓⲥⲛⲏⲟⲩ ϫⲉ ⲁⲙⲟⲛⲓ ⲙ̀ⲙⲟϥ

«il fit signe aux frères (en disant): Saisissez-le»[2].

2. Pour introduire le discours indirect, surtout après les verbes qui signifient «dire, déclarer, savoir, penser, voir». Nous le traduisons alors par «que».

On ne peut parfois distinguer si le discours est direct ou indirect.

ⲁϥⲉⲣⲟⲩⲱ ⲛ̀ϫⲉ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥ ϫⲉ ⲁⲓϫⲟⲥ ⲛⲱⲧⲉⲛ ϫⲉ ⲁⲛⲟⲕ ⲡⲉ

«Jésus répondit: Je vous ai dit que c'était moi»[3].

ϯⲉⲙⲓ ϫⲉ ⲙ̀ⲡⲉⲧⲉⲛⲉⲣϩⲟϯ ϧⲁⲧϩⲏ ⲙ̀ⲫⲛⲟⲩϯ

«je sais que vous ne craignez pas Dieu»[4].

ⲁϥⲛⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲫⲛⲟⲩϯ ϫⲉ ⲛⲁⲛⲉϥ

«Dieu vit que c'était bien»[5].

3. Après les verbes qui signifient «appeler».

ⲉⲩⲉⲙⲟⲩϯ ⲉ ⲡⲉϥⲣⲁⲛ ϫⲉ ⲓ︤ⲏ︦ⲥ︥

«on l'appellera Jésus»[6].

ⲁ ⲫϯ ⲙⲟⲩϯ ⲉⲡⲓⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ϫⲉ ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ

«Dieu appela la lumière le jour»[7].

ⲁϥϯⲣⲉⲛ ⲡⲉϥⲣⲁⲛ ϫⲉ ⲥⲏⲑ

«il l'appela Seth»[8].

4. Il indique la cause, la raison d'une chose:

ϥⲥⲙⲁⲣⲱⲟⲩⲧ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲥ ϫⲉ ⲁϥⲛⲟϩⲉⲙ ⲙ̀ⲡⲉϥⲗⲁⲟⲥ

«béni soit le Seigneur, car il a délivré son peuple»[9].

ⲙⲁⲣⲉⲛϩⲱⲥ ⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ϫⲉ ϧⲉⲛ ⲟⲩⲱⲟⲩ ⲅⲁⲣ ⲁϥϭⲓⲱⲟⲩ

«louons le Seigneur, car il a été grandement glorifié»[10].

Chassez Macaire d'Edkou

ϫⲉ ⲁ ⲟⲩⲥⲑⲉⲣⲧⲉⲣ ⲧⲁϩⲟⲛ

«car l'agitation s'est emparée de nous»[1].

Dans ce sens il est souvent suivi de ⲟⲩⲏⲓ «en vérité».

ϫⲉ ⲟⲩⲏⲓ ⲅⲁⲣ ⲡⲉϥϩⲁⲧ ⲡⲉ

«car, à la vérité, c'est son argent»[2].

5. Il indique le but, l'intention:

ⲁⲛⲓ̀ ϫⲉ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲟⲩⲱϣⲧ ⲙ̀ⲙⲟϥ

«nous sommes venus pour l'adorer»[3].

6. ϫⲉ s'emploie comme le «de» français dans des expressions de ce genre:

ⲡⲓⲣⲁⲛ ϫⲉ ⲙⲁⲅⲟⲥ

«le nom de magicien»[4].

-ϫⲉ (S. -ϭⲉ A.E. grt)

Cette particule diffère de son homonyme par l'origine, par le sens et par l'emploi. Tandis que l'autre est proclitique, celle-ci est enclitique et signifie «mais, de plus, aussi». Elle s'emploie après une autre conjonction: ϩⲟⲧⲉ (ὅτε) ϫⲉ «mais quand»[5]; ⲉⲡⲓⲇⲏ (ἐπειδὴ) ϫⲉ «mais puisque»[6].

Composés de ϫⲉ. -ϫⲉ se combine avec quelques mots pour former les locutions suivantes:

ⲉⲑⲃⲉ (A.E. r-ḏbꜣ) ϫⲉ (S. ⲉⲧⲃⲉ ϫⲉ «car, puisque»;

ⲉⲫⲙⲁ (N.E. *r pꜣbw) ϫⲉ (S. ⲉⲃⲟⲗ ϫⲉ) «parce que».

Ils donnèrent de l'argent pour se délivrer

ⲉⲑⲃⲉ ϫⲉ ϩⲁⲛⲙⲁⲓⲭⲣⲏⲙⲁ ⲛⲉ ⲛⲓⲁⲣⲭⲱⲛ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲓⲑⲟϣ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ

«car les magistrats de ce nome étaient cupides»[7].

Je bénirai en ta race toutes les nations de la terre

ⲉⲫⲙⲁ ϫⲉ ⲁⲕⲥⲱⲧⲉⲙ ⲛ̀ⲥⲁ ⲧⲁⲥⲙⲏ

«parce que tu as obéi à ma voix»[8].

ϫⲉⲭⲁⲥ (S. ϫⲉⲕⲁⲥ) «que, afin que, bien que». Ce mot est composé de ϫⲉ et de ⲭⲁ-ⲥ, état pronominal de ⲭⲱ «laisser», avec le pronom du neutre:

Il se dit en lui-même

ϫⲉⲭⲁⲥ ϫⲉ ⲫϯ ⲛ̀ϯⲉⲣϩⲟϯ ⲁⲛ ϧⲁⲧⲉϥϩⲏ (Luc 18, 4)(Luke 18:4)

«bien que je ne craigne pas Dieu»

ϫⲉⲭⲁⲥ ⲛ̀ⲥⲉⲉⲣⲡⲣⲉⲥⲃⲉⲩⲓⲛ ⲉϩⲣⲏⲓ ⲉϫⲱⲛ (AM. Chrestomathie p. 74)()

«afin qu'ils intercèdent pour nous»

ϫⲉ ⲕⲁⲛ (κἄν) «lors même que»:

ⲡⲉϫⲁϥ ϫⲉ ϥⲟⲛϧ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ϫⲉ ⲕⲁⲛ ⲁⲩϣⲁⲛϧⲟⲑⲃⲉⲧ ⲛ̀ϯⲛⲁϩⲱⲗ ⲁⲛ (MS. 422)()

«il dit: Vive le Seigneur, lors même qu'on me tuerait, je ne partirai point»

ⲟⲛ «aussi, encore» (N.E. ꜥn)

Vient après le mot qu'il détermine:

ϣⲧⲉⲙⲓ̀ ⲉ ⲡⲁⲓⲙⲁ ⲟⲛ (MS. 422)()

«ne pas revenir en ce lieu»

ⲡⲉϫⲉ ⲫⲛⲟⲩϯ ⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲱⲩⲥⲏⲥ (Ex. 3, 15)(Exodus 3:15)

«Dieu dit encore à Moïse»

ⲛ̀ⲑⲟϥ «mais» (A.E. *ntf)

Ce mot, employé comme conjonction, est rare:

Les bêtes de somme des Egyptiens moururent

ⲉⲃⲟⲗ ϫⲉ ⲛ̀ⲑⲟϥ ϧⲉⲛ ⲛⲓⲧⲉⲃⲛⲱⲟⲩⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲉⲛϣⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲥⲣⲁⲏⲗ ⲙ̀ⲡⲉ ϩⲗⲓ ⲙⲟⲩ

«mais, des bêtes de somme des enfants d'Israël, aucune ne mourut»[6].

ⲛ̀ⲑⲟϥ a aussi le sens de «plutôt», comme dans cette phrase:

ⲙ̀ⲡⲉⲛⲑⲣⲉⲛⲉⲣⲙ̀ⲕⲁϩ ⲛ̀ϩⲏⲧ ⲉⲑⲃⲉ ϩⲗⲓ ⲛ̀ϩⲱⲃ ⲉⲑⲛⲁⲓ̀ ⲁⲗⲗⲁ ⲙⲁⲣⲉⲛⲉⲣⲙ̀ⲕⲁϩ ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲉⲑⲃⲉ ⲡϫⲣⲟϩ ⲛ̀ⲛⲉⲛⲯⲩⲭⲏ

«ne nous attristons pas des malheurs qui peuvent nous arriver, mais affligeons-nous plutôt de l'indigence de nos âmes»[1].

ⲓⲉ (corresp. au S. ) «ou, ou bien»

ⲓⲥϫⲉ ⲁⲕⲛⲁⲩ ⲓⲉ ⲁⲕⲥⲱⲧⲉⲙ

«si tu as vu ou entendu»[2].

ⲡⲉϥⲓⲱⲧ ⲓⲉ ⲧⲉϥⲙⲁⲩ

«son père ou sa mère»[3].

En se répétant elle forme le dilemme:

ⲁⲣⲓ ⲟⲩⲁⲓ ϧⲉⲛ ⲡⲁⲓⲃ̅ ⲓⲉ ⲛ̀ⲧⲉⲕϯⲭⲣⲱⲙ ⲛ̀ⲧⲁϣⲗⲏⲗ ⲓⲉ ⲛ̀ⲧⲉⲕϣⲗⲏⲗ ⲛ̀ⲧⲁϯⲭⲣⲱⲙ

«choisis un des deux, ou bien mets le feu et je prierai, ou bien prie et je mettrai le feu»[4].

ⲓⲉ (S. ⲉⲓⲉ, ⲉⲉⲓⲉ A.E. jꜣ)

Cette particule, qu'il faut distinguer de la précédente, s'emploie entre une proposition conditionnelle et la proposition principale dont elle dépend, avec le sens de «pourtant, cependant, dans ce cas, alors».

ⲕⲁⲛ ⲁϥϣⲧⲉⲙⲓⲛⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲙⲱⲟⲩ ⲓⲉ ⲟⲩϣⲁⲛϩⲑⲏϥ ⲡⲉ

«lors même qu'il n'amènerait point l'eau, cependant il est miséricordieux»[5].

Cette tournure est surtout usitée lorsque la proposition principale exprime une demande, une interrogation, une exclamation.

ⲓⲉ ⲉⲑⲃⲉ-ⲟⲩ ⲕϯⲱⲙⲥ ⲓⲥϫⲉ ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲁⲛ ⲡⲉ ⲡⲭ︤ⲥ︥

«pourquoi alors baptises-tu, si tu n'es pas le Christ?»[6].

ⲓⲥϫⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϩⲱⲃ ⲛ̀ⲧⲏⲓ ⲛⲉⲙⲱⲧⲉⲛ ⲓⲉ ⲟⲩ ⲡⲉⲧⲉⲛϩⲱⲃ ⲛⲉⲙ ⲛⲓϣⲏⲣⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲭⲣⲓⲥⲧⲓⲁⲛⲟⲥ

«si je n'ai rien à faire avec vous, qu'avez-vous à faire avec les enfants des chrétiens?»[7].

S'il rend la vue aux aveugles

ⲓⲉ ⲟⲩ-ⲁϣ ⲛ̀ⲣⲏϯ ⲡⲉ ⲡⲓⲣⲱⲙⲓ ⲉⲧⲉⲙⲙⲁⲩ

«quel est donc cet homme-là?»[8].

5. Clauses

V. Des Propositions

Les propositions se divisent en verbales et en nominales.

La proposition verbale est celle qui contient un verbe à un mode quelconque; la proposition nominale, celle qui ne contient pas de verbe.

Au point de vue de la dépendance, les propositions sont indépendantes ou subordonnées.

Nous traiterons d'abord de la proposition verbale et de la proposition nominale en général et spécialement quand elles sont indépendantes.

Nous verrons ensuite les différentes espèces de propositions qui ont une syntaxe particulière.

Chapter 16

Verbal clause

Chapitre XVI

Proposition Verbale

I. Ordre de ses éléments

1. L'ordre des éléments de la proposition verbale est généralement le suivant:

  1. Auxiliaire
  2. Sujet, nom ou pronom affixe
  3. Verbe
  4. Complément direct
  5. Complément indirect
  6. Compléments circonstantiels

ⲁϥϯ ⲛ̀ⲟⲩϩⲙⲟⲧ ⲙ̀ⲡⲉϥⲗⲁⲟⲥ ⲙ̀ⲡⲉⲙⲑⲟ ⲛ̀ⲛⲓⲣⲉⲙⲛ̀ⲭⲏⲙⲓ

«il donna la faveur à son peuple devant les Egyptiens»[1].

ⲁ ⲫⲛⲟⲩϯ ⲑⲁⲙⲓⲟ ⲛ̀ⲧⲫⲉ ⲛⲉⲙ ⲡⲕⲁϩⲓ

«Dieu créa le ciel et la terre»[2].

ⲁ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲓⲛⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲑⲟⲩⲣⲏⲥ ⲉϫⲉⲛ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲉϩⲟⲟⲩ ⲧⲏⲣϥ

«le Seigneur fit venir un vent brûlant sur la terre, tout le jour»[3].

2. Lorsque le verbe est à l'état absolu et que le complément indirect est un pronom, celui-ci passe avant le complément direct:

ⲁ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲥⲉⲙⲛⲓ ⲛⲁϥ ⲛ̀ϩⲁⲛϩⲁⲡ

«le Seigneur lui donna des préceptes»[4].

ⲙⲁ ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ ⲛⲏⲓ ϭⲓ ⲇⲉ ⲛⲁⲕ ⲛ̀ⲛⲓϩⲑⲱⲣ

«donne-moi les hommes et prends les chevaux»[5].

3. Lorsque le verbe est accompagné de l'adverbe ⲉⲃⲟⲗ, celui-ci se place après le complément direct; dans le cas précédent (2) et lorsque le verbe est à l'état pronominal, il se met après le complément indirect:

ⲟⲩⲱⲣⲡ ⲙ̀ⲡⲁⲗⲁⲟⲥ ⲉⲃⲟⲗ

«renvoie mon peuple»[6].

ⲛ̀ⲛⲉϥⲟⲩⲟⲛϩϥ ⲛⲁⲕ ⲉⲃⲟⲗ

«il ne se montrera pas à toi»[7].

II. Prolepse

L'ordre qu'on vient d'indiquer est souvent changé. Lorsqu'on veut faire ressortir un élément, on le met en tête de la proposition en le remplaçant, si c'est le sujet ou un complément, par un pronom (ضمير عائد) qui s'accorde avec lui.

Nous appelons cette figure la prolepse. C'est une construction très fréquente en copte, surtout dans l'Ecriture Sainte où les traducteurs ont tenu à conserver l'ordre des mots du texte grec.

La prolepse a lieu de deux manières.

1. Sans particule

L'élément mis en évidence précède la proposition sans être introduit par aucune particule, surtout quand la proposition est unie à la précédente par ⲅⲁⲣ «car», ⲇⲉ «mais».

Prolepse du sujet:

ⲛ̀ⲑⲟϥ ⲅⲁⲣ ⲁϥⲧⲱⲛϥ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲛⲓⲣⲉϥⲙⲱⲟⲩⲧ

«car il est ressuscité d'entre les morts»[1].

ⲡⲁⲓⲱⲧ ⲇⲉ ⲁϥⲙⲟϣⲓ ⲉϧⲟⲩⲛ

«mais mon père entra»[2].

ⲟⲩⲭⲁⲕⲓ ⲛⲁϥⲭⲏ ⲉϫⲉⲛ ⲫⲛⲟⲩⲛ

«les ténèbres étaient sur l'abîme»[3].

Dans ce même cas, on emploie souvent les temps composés de l'auxiliaire ⲉ- (248), et du pronom relatif ⲉⲧ- surtout quand le sujet est un pronom. Cf. Andersson, AB. 40, 41.

ⲫⲁⲓ ⲉⲛⲁϥⲭⲏ ⲓⲥϫⲉⲛ ϩⲏ ϧⲁⲧⲉⲛ ⲫϯ

«celui-ci était au commencement avec Dieu»[4].

ⲣⲱⲙⲓ ⲛⲓⲃⲉⲛ ⲉϣⲁⲩⲭⲱ ⲙ̀ⲡⲓⲏⲣⲡ ⲉⲑⲛⲁⲛⲉϥ ⲛ̀ϣⲟⲣⲡ

«tout homme met d'abord le bon vin»[5].

Prolepse du complément direct:

ⲟⲩϩⲑⲟ ⲛⲉⲙ ⲟⲩϭⲁⲥⲓϩⲑⲟ ⲁϥⲃⲉⲣⲃⲱⲣⲟⲩ ⲉⲫⲓⲟⲙ

«il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier»[6].

ⲟⲩⲯⲩⲭⲏ ⲛ̀ⲑⲙⲏⲓ ⲛⲛⲉ ⲡϭ︤ⲥ︥ ϧⲟⲧⲃⲉⲥ

«le Seigneur ne tuera pas l'âme juste»[1].

ⲡⲁϣⲏⲣⲓ ⲛⲁⲛⲟⲙⲓⲙⲟⲛ ⲙⲡⲉⲣ-ⲉⲣ ⲡⲟⲩⲱⲃϣ

«mon fils, n'oublie pas mes préceptes»[2]. Quelquefois le pronom de rappel manque, cf. Andersson, AB. p. 8.

Prolepse des autres compléments:

ⲛⲓⲙⲱⲓⲧ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲁⲥⲉⲃⲏⲥ ⲙ̀ⲡⲉⲣϣⲉ ⲉⲣⲱⲟⲩ

«ne marche pas dans les voies des impies»[3].

ⲛ̀ⲑⲱⲧⲉⲛ ⲱ ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ ϯϯϩⲟ ⲉⲣⲱⲧⲉⲛ

«vous, ô hommes, je vous prie»[4].

Les noms de lieu sont remplacés par ⲉⲙⲁⲩ, ⲙ̀ⲙⲁⲩ:

ⲡⲓⲙⲁ ⲅⲁⲣ ⲉⲧⲉ ⲡⲉⲕⲁϩⲟ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲉϥⲉϣⲱⲡⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲉⲕϩⲏⲧ

«là où est ton trésor, là est ton cœur»[5].

Prolepse du verbe:

De même que le sujet et les compléments, le verbe, avec l'auxiliaire et le pronom affixe sujet, peut aussi occuper la première place, lorsque le sujet est un nom; celui-ci est alors introduit par ⲛ̀ϫⲉ- (S. ⲛϭⲓ-) après le verbe ou après les compléments:

ⲁϥⲱⲣⲕ ⲛ̀ϫⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ

«le Seigneur a juré»[6].

ⲁⲩⲛⲁϩϯ ⲉⲣⲟϥ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲉϥⲙⲁⲑⲧⲏⲥ

«ses disciples crurent en lui»[7].

ⲁϥⲕⲱⲧ ⲙ̀ⲙⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲁⲃⲣⲁⲁⲙ ⲙ̀ⲡⲓⲙⲁⲛ̀ⲉⲣϣⲱⲟⲩϣⲓ

«Abraham construisit là l'autel»[8].

Le pronom personnel, renvoyé après le verbe, ne prend pas ⲛ̀ϫⲉ:

ⲁⲛⲙⲟϣⲓ ⲛⲉⲙⲁϥ ⲁⲛⲟⲕ ⲛⲉⲙ ⲕⲉⲥⲛⲁⲩ

«nous marchâmes avec lui, moi et deux autres»[9].

2. Avec les particules

ⲓⲥ (A.E. ꞽs < *ꞽw.s) et ϩⲏⲡⲡⲉ.

1. ⲓⲥ (S. ⲉⲓⲥ) «voici que» sert surtout à mettre en relief le sujet et le régime:

ⲓⲥ ⲫⲏ ⲉⲑⲟⲩⲁⲃ ⲁϥⲕⲱⲗϩ ⲉⲡⲓⲣⲟ

«voici que le saint frappe à la porte»[1].

ⲓⲥ ⲣⲉⲃⲉⲕⲕⲁ ⲛⲁⲥⲛⲏⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ⲉⲣⲉ ⲧⲉⲥϩⲩⲇⲣⲓⲁ ϩⲓ ⲧⲉⲥⲛⲁϩⲃⲓ

«voici que Rébecca venait, sa jarre sur l'épaule»[2].

2. Il est très souvent précédé de ϩⲏⲡⲡⲉ qui ajoute plus d'intensité au sens:

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲓⲥ ⲡⲓⲥⲟⲓ ϥⲭⲏ ϧⲉⲛ ⲡⲉⲕⲃⲁⲗ

«voici que la poutre est dans ton œil»[3].

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲓⲥ ⲧⲁⲓⲕⲟⲩϫⲓ ⲙ̀ⲃⲁⲕⲓ ⲥϧⲉⲛⲧ

«voici que cette petite ville est proche»[4].

3. ϩⲏⲡⲡⲉ (S. ϩⲏⲏⲧⲉ) est parfois employé seul; il peut être suivi d'un mot mis en relief ou du verbe lui-même avec ou sans prolepse:

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲁⲛⲟⲕ ϯⲛⲁⲑⲣⲉ ⲡϩⲏⲧ ⲙ̀ⲫⲁⲣⲁⲱ ⲛ̀ϣⲟⲧ

«voici que j'endurcirai le cœur de Pharaon»[5].

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲁϥⲙⲟⲩϯ ⲛ̀ϫⲉ ⲫϯ

«voici que Dieu a appelé»[6].

ϩⲏⲡⲡⲉ ⲁⲓⲉⲣϣⲫⲏⲣⲓ ⲙ̀ⲡⲉⲕϩⲟ

«voici que je t'ai admiré»[7].

4. Lorsque ⲓⲥ précède ϩⲏⲡⲡⲉ, la prolepse du nom n'a pas lieu; ⲓⲥ ϩⲏⲡⲡⲉ doit être suivi d'un verbe:

ⲓⲥ ϩⲏⲡⲡⲉ ϯⲛⲁϣⲉ ⲛⲏⲓ

«voici que je m'en irai»[8].

ⲓⲥ ϩⲏⲡⲡⲉ ⲁⲓⲧⲁⲙⲟⲕ ⲉ ⲛⲏ ⲧⲏⲣⲟⲩ ⲉⲧ ϧⲉⲛ ⲡⲁϩⲏⲧ

«voici que je t'ai informé de tout ce qu'il y a dans mon cœur»[9].

De même que «voici» en français, ⲓⲥ peut former avec un nom une proposition nominale dans laquelle il remplit le rôle de prédicat:

ⲓⲥ ϯⲃⲱⲕⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ

«voici la servante du Seigneur»[1].

ⲓⲥ ⲡⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲩ ⲛ̀ϧⲱⲧⲉⲃ

«voici l'heure de votre mort»[2].

Il précède parfois le complément de temps:

ⲓⲥ ⲟⲩⲙⲏϣ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ ϯⲥⲟⲙⲥ ⲉⲃⲟⲗ

«voici plusieurs jours que je considère»[3].

ⲓⲥ ⲟⲩⲏⲣ ⲛ̀ⲣⲟⲙⲡⲓ ⲓⲥϫⲉⲛ ⲉⲧⲁⲕⲙⲟⲩ

«combien y a-t-il d'années que tu es mort?»[4].

III. Accord des éléments

L'accord se fait en copte d'après les règles générales; il n'y a à noter que le cas où le sujet est un collectif singulier:

1. Parfois le verbe se met au pluriel et l'épithète reste au sing.:

ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲙ̀ⲙⲏϣ ⲉϥⲙⲟϫⲧ ⲁⲩϣⲉ ⲉⲡϣⲱⲓ

«une foule nombreuse et mêlée monta»[5].

2. Lorsqu'il y a deux verbes et qu'ils sont séparés par le collectif, on peut avoir le premier au sing. et le second au plur.:

ⲉⲧⲁϥⲉⲣϩⲟϯ ⲇⲉ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲓⲗⲁⲟⲥ ⲧⲏⲣϥ ⲁⲩⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧⲟⲩ

«après avoir été saisi de crainte, tout le peuple se tint debout»[6].

3. Enfin l'épithète peut être au pluriel et le verbe au singulier:

ⲉϥⲉⲛⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲡⲓⲗⲁⲟⲥ ⲛⲏ ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲉⲧⲉⲕⲛ̀ϧⲏⲧⲟⲩ

«il verra, le peuple au milieu duquel tu habites»[7].

Chapter 17

Nominal clause

Chapitre XVII

Proposition Nominale

I. Proposition nominale simple

La proposition nominale simple est celle qui ne contient pas de verbe, mais seulement un sujet et un prédicat. Le sujet est un nom ou un pronom; le prédicat, un substantif, un adjectif ou une construction prépositive (جار ومجرور).

Elle énonce une assertion générale avec le sens du présent.

Elle s'emploie dans deux cas:

1. Lorsque le sujet est un nom et le prédicat une construction prépositive:

ⲡⲁⲓⲱⲧ ⲛ̀ϧⲏⲧ

«mon père (est) en moi»[1].

ⲡⲁⲙ̀ⲕⲁϩ ⲙ̀ⲡⲁⲙ̀ⲑⲟ ⲉⲃⲟⲗ ⲛ̀ⲥⲏⲟⲩ ⲛⲓⲃⲉⲛ

«ma douleur est devant moi en tout temps»[2].

Cet exactement la construction du premier présent (232, 3; 236, dernier exemple); la proposition est réellement nominale, car elle ne contient pas de verbe. Il en est de même lorsque le sujet est un des pronoms sujets du premier présent.

2. Quand le sujet est un pronom personnel absolu, et le prédicat, un nom, un adjectif ou une construction prépositive formée surtout de ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ-.

Le prédicat doit toujours avoir un article; l'adjectif et la préposition ne prennent que l'article indéfini:

ⲛ̀ⲑⲟ ⲧⲉⲛⲥⲱⲛⲓ

«tu es notre sœur»[1].

ⲁⲛⲟⲕ ⲟⲩϩⲏⲕⲓ

«je suis pauvre»[2].

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲟⲩⲣⲉϥⲱⲟⲩ ⲛ̀ϩⲏⲧ

«tu es patient»[3].

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲟⲩⲗⲁⲟⲥ ⲉϥⲟⲩⲁⲃ

«tu es un peuple saint»[4].

ⲁⲛⲟⲕ ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ϯⲡⲟⲗⲓⲥ ⲉⲣⲙⲁⲛⲧ

«je suis de la ville d'Erment»[5].

Dans ces sortes de propositions, on exprime souvent la copule -ⲡⲉ -ⲧⲉ -ⲛⲉ; on doit l'exprimer lorsque le pronom est de la 3ème pers. (360) (cf. AB, p. 23–25).

II. Proposition nominale avec -ⲡⲉ -ⲧⲉ -ⲛⲉ

Ces trois mots sont invariables et ne diffèrent qu'en genre et en nombre:

sing. masc. -ⲡⲉ هو

fem. -ⲧⲉ هي

plur. -ⲛⲉ هنَّا هم

Ils ne s'emploient que dans la proposition nominale où ils sont toujours placés après le prédicat et remplissent la fonction de sujet grammatical. On leur donne souvent le nom de copule, parce qu'ils servent généralement à unir le prédicat au sujet réel. Mais, à proprement parler, c'est un pronom démonstratif abrégé de ⲫⲏ ⲑⲏ ⲛⲉ (S. ⲡⲏ ⲧⲏ ⲛⲏ) et signifiant «ceci, celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-ci».

Les propositions formées de -ⲡⲉ -ⲧⲉ -ⲛⲉ se réduisent à deux types principaux:

I. La proposition contient le prédicat et le sujet grammatical -ⲡⲉ -ⲧⲉ -ⲛⲉ:

(1) ⲡⲁⲓⲱⲧ ⲡⲉ

«c'est mon père».

(2) ⲁⲛⲟⲕ ⲡⲉ

«c'est moi»[1].

Dans cette proposition, on observe les règles de l'accord pour le genre et le nombre:

(1) ⲧⲉⲛⲥⲁⲣⲝ ⲧⲉ

«c'est notre chair»[2].

(2) ⲛⲉϥⲓⲟϯ ⲛⲉ

«ce sont ses parents»[3].

Le prédicat peut être un nom (1), un pronom absolu (2), un adjectif (3), ou une construction prépositive avec l'article indéfini (4):

(3) ⲟⲩⲁⲅⲁⲑⲟⲥ ⲡⲉ (Jean 7, 12)(John 7:12)

صالح هو

«il est bon»

(4) ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲧⲫⲉ ⲡⲉ (W. Budge, Saint Michael the Archangel, London, 1894, p. 4)()

«c'est un habitant du ciel»

Il peut être séparé du sujet par un complément déterminatif:

ⲟⲩⲁⲣⲭⲏⲁⲅⲅⲉⲗⲟⲥ ⲛ̀ⲧⲉ ⲧϫⲟⲙ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲫⲏⲟⲩⲓ ⲡⲉ ()()

«c'est un archange de l'armée des cieux»

Lorsqu'il y a deux adjectifs, le second peut se mettre après le sujet avec ⲛ̀-:

ϩⲁⲛϣⲉⲙⲙⲱⲟⲩ ⲛⲉ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲣⲉⲙⲛ̀ϫⲱⲓⲗⲓ

«ce sont des hôtes et des étrangers»[6].

II. La proposition contient le prédicat, la copule -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ et le nom qui est sujet réel:

ⲟⲩⲁⲅⲁⲑⲟⲥ ⲡⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ

صالح هو الرب

«le Seigneur est bon»

ⲡϭⲟⲓⲥ qui, dans la pensée, est le sujet réel, rempit dans la phrase la fonction d'apposition (بدل) au sujet grammatical -ⲡⲉ.

Cette sorte de proposition offre deux cas selon que le sujet réel est au dernier rang ou au premier.

Premier cas. Le sujet est au dernier rang, la copule au milieu.

C'est le cas le plus fréquent; il s'emploie surtout quand le prédicat est un pronom absolu, personnel (8), démonstratif (5) ou interrogatif (6), ou bien un nom qu'on veut mettre en relief:

(8) ⲁⲛⲟⲕ ⲡⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ (Ex. 20, 2)(Exodus 20:2)

انا هو الرب

«je suis le Seigneur»

(5) ⲫⲁⲓ ⲡⲉ ⲡⲁϣⲏⲣⲓ (Mt. 3, 17)()

هذا هو ابني

«voici mon fils»

(5) ⲑⲁⲓ ⲧⲉ ϯⲙⲉⲧⲙⲉⲑⲣⲉ (Jean 1, 19)(John 1:19)

هذه هي الشهادة

«tel est le témoignage»

(5) ⲛⲁⲓ ⲛⲉ ⲛⲓⲥⲁϫⲓ (Bar. 1, 1)(Baruch 1:1)

«telles sont les paroles»

(6) ⲟⲩ ⲡⲉ ⲫⲁⲓ (Ex. 14, 5)(Exodus 14:5)

«qu'est-ce que cela?»

ϣⲟⲙⲧ ⲛ̀ϣⲏⲣⲓ ⲛⲉ ⲛⲁⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲱⲉ (Gen. 9, 19)(Genesis 9:19)

«ceux-ci étaient les trois fils de Noé»

(7) ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲡⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ (Ex. 18, 11)(Exodus 18:11)

«grand est le Seigneur»

Quand il y a deux adjectifs, le second prend la particule de liaison ⲛ̀:

(7) ⲟⲩⲣⲉϥϣⲉⲛϩⲏⲧ ⲟⲩⲟϩ ⲛ̀ⲛⲁⲏⲧ ⲡⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ (Ps. 144, 8)(Psalms 144:8)

«le Seigneur est clément et miséricordieux»

S'il y a plus de deux adjectifs, le second et les suivants se renvoient de préférence après la copule:

ⲫⲁⲓ ⲟⲩⲃⲉⲗⲗⲉ ⲡⲉ ⲛ̀ⲕⲟⲩⲣ ⲛ̀ⲉⲃⲟ ⲛ̀ϭⲁⲗⲉ (G. 23)()

«il est aveugle, sourd, muet, boiteux»

Règles de l'accord

1. Les règles de l'accord ne sont bien appliquées que lorsque le prédicat est un pronom de la 3ème pers. (5) (6); quand c'est un pronom de la 1ère ou de la 2ème pers. sing. ou plur. (8), on emploie généralement -ⲡⲉ.

(8) ⲁⲛⲟⲛ ⲅⲁⲣ ⲡⲉ ⲡⲓⲉⲣⲫⲉⲓ ⲛ̀ⲧⲉ ⲫϯ (2 Cor. 6, 16)(2 Corinthians 6:16)

«car nous sommes le temple de Dieu»

(8) ⲛ̀ⲑⲟ ⲡⲉ ϯϣⲟⲩⲣⲏ ⲛ̀ⲛⲟⲩⲃ ⲛ̀ⲕⲁⲑⲁⲣⲟⲥ (Th. 61)()

«tu es l'encensoir d'or pur»

(8) ⲛ̀ⲑⲱⲧⲉⲛ ⲡⲉ ⲫⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲕⲟⲥⲙⲟⲥ (Mt. 5, 14)(Matthew 5:14)

«vous êtes la lumière du monde»

2. Lorsque le prédicat et le sujet sont des noms du même genre et du même nombre, -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ s'accorde avec eux (9); dans le cas contraire, on emploie toujours -ⲡⲉ (10).

(6) ⲉⲩⲥⲧⲁⲑⲓⲁ ⲧⲉ ⲧⲁⲙⲁⲩ (Kef. 407)()

«Eustathia est ma mère»

(9) ϩⲁⲛ ϩⲉⲗⲗⲏⲛⲟⲥ ⲛⲉ ⲛⲁⲓⲟϯ (Kef. 407)()

«mes parents sont païens»

(10) ⲧⲫⲉ ⲡⲉ ⲡⲁⲑⲣⲟⲛⲟⲥ (Act. 7, 49)(Acts 7:49)

«le ciel est mon trône»

Deuxième cas. Le sujet est au premier rang, la copule au dernier.

Le sujet se met en évidence, en tête de la proposition, les autres éléments gardent leur place respective:

ⲡϭⲟⲓⲥ ⲟⲩⲁⲅⲁⲑⲟⲥ ⲡⲉ

«le Seigneur est bon».

Dans ce cas -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ s'accorde en genre et en nombre avec le sujet:

ϯⲥⲁⲣⲝ ⲟⲩⲁⲥⲑⲉⲛⲏⲥ ⲧⲉ (Mt. 26, 41)(Matthew 26:41)

«la chair est faible»

ⲡⲓⲱⲥϧ ⲙⲉⲛ ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲡⲉ ⲛⲓⲉⲣⲅⲁⲧⲏⲥ ⲇⲉ ϩⲁⲛⲕⲟⲩϫⲓ ⲛⲉ (Luc 10, 2)(Luke 10:2)

«la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux»

ⲭⲁⲙ ⲇⲉ ⲫⲓⲱⲧ ⲛ̀ⲭⲁⲛⲁⲁⲛ ⲡⲉ (Gen. 9, 18)(Genesis 9:18)

«Cham est le père de Chanaan»

Lorsque le sujet est un pronom absolu, on peut remplacer la copule par ce pronom:

ⲁⲛⲟⲕ ⲛⲓⲙ ⲁⲛⲟⲕ ϫⲉ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲁⲣⲁⲛ ⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲣⲱϥ ⲙ̀ⲡⲓⲥⲱⲧⲏⲣ (AM. 96)()

«qui suis-je, moi, pour que mon nom sorte de la bouche du Sauveur?»

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲡⲁⲕⲁⲥ ⲛ̀ⲑⲟⲕ (Gen. 29, 14)(Genesis 29:14)

«oui, tu es de mes os, toi»

La proposition nominale avec -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ peut rendre le sens de l'imparfait au moyen de l'auxiliaire ⲛⲉ-. La place ordinaire de celui-ci est immédiatement avant le prédicat:

ϧⲉⲛ ⲧⲁⲣⲭⲏ ⲛⲉ ⲡⲥⲁϫⲓ ⲡⲉ (Jean 1, 1)(John 1:1)

«au commencement était le Verbe»

ⲟⲩⲟϩ ⲛⲉ ⲟⲩⲛⲟⲩϯ ⲡⲉ ⲡⲓⲥⲁϫⲓ (Jean 1, 1)(John 1:1)

«et le Verbe était Dieu»

ⲛⲱⲉ ⲛⲉ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲑⲙⲏⲓ ⲡⲉ (Gen. 6, 9)(Genesis 6:9)

«Noé était un homme juste»

ⲛⲁⲓ ⲛⲉ ϩⲁⲛⲉⲩⲅⲉⲛⲏⲥ ⲛⲉ (Act. 17, 11)(Acts 17:11)

«ceux-ci étaient nobles»

Rarement le sujet se place entre ⲛⲉ- et le prédicat:

ⲟⲛⲧⲱⲥ ⲛⲉ ⲡⲁⲓⲣⲱⲙⲓ ⲟⲩⲑⲙⲏⲓ ⲡⲉ (Luc 23, 47)(Luke 23:47)

«vraiment cet homme était juste»

III. Proposition nominale avec ⲉ- (A.E. ꞽw)

Lorsque la proposition nominale, simple (354) ou avec -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ (356), se trouve dans le cas du 3ème présent (238), elle est précédée de l'auxiliaire ⲉ-:

ⲡⲱⲥ ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲟⲩⲓⲟⲩⲇⲁⲓ ⲕⲉⲣⲉⲧⲓⲛ ⲉⲧⲟⲧ ⲉⲥⲱ ⲉ ⲁⲛⲟⲕ ⲟⲩⲥϩⲓⲙⲓ ⲛ̀ⲥⲁⲙⲁⲣⲓⲧⲏⲥ (Jean 4, 9)(John 4:9)

«comment toi, Juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis Samaritaine?»

ⲁϥϫⲉⲙϥ ⲉ ⲡⲉϥϥⲧⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲉϩⲟⲟⲩ ⲡⲉ ⲉϥⲭⲏ ϧⲉⲛ ⲡⲓⲙ̀ϩⲁⲩ (Jean 11, 17)(John 11:17)

«il le trouva mis au tombeau depuis quatre jours»

Lorsque la proposition est négative, on néglige généralement d'écrire ⲉ- devant ⲛ̀-:

ⲁϥⲛⲁⲩ ⲉ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲙ̀ⲙⲁⲩ ⲛ̀ⲧϩⲉⲃⲥⲱ ⲙ̀ⲡⲓϩⲟⲡ ⲧⲟⲓ ϩⲓⲱⲧϥ ⲁⲛ(Mt. 22, 11)(Matthew 22:11)

«il vit un homme sans l'habit nuptial»

IV. Proposition nominale négative

La négation de la proposition nominale s'obtient au moyen de ⲁⲛ qu'on place après le prédicat, jamais après le sujet.

ⲁⲛⲟⲕ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲁⲛ (Ps. 21, 7)(Psalms 21:7)

«je ne suis pas un homme»

Négation avec -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ:

ⲟⲩ ⲙⲉⲑⲙⲏⲓ ⲁⲛ ⲧⲉ (MS. 423)()

«ce n'est pas la vérité»

ⲁⲛⲟⲕ ⲁⲛ ⲡⲉ ⲡⲭ︤ⲥ︥ (Jean 1, 20)(John 1:20)

«ce n'est pas moi qui suis le Christ»

ⲧⲁⲙⲉⲧⲙⲉⲑⲣⲉ ⲟⲩⲙⲏⲓ ⲁⲛ ⲧⲉ(Jean 5, 31)(John 5:31)

«mon témoignage n'est pas vrai»

Quand le prédicat a l'article ⲟⲩ- on peut employer ⲛ̀ … ⲁⲛ:

ⲡⲁⲓⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϩⲓⲧⲉⲛ ⲫϯ ⲁⲛ ⲡⲉ (Jean 9, 16)(John 9:16)

«cet homme ne vient pas de Dieu»

Chapter 18

Union of Propositions Among Themselves.

Chapitre XVIII

Union des Propositions Entr'elles

Les propositions coordonnées sont reliées entr'elles de différentes manières:

1. Souvent elles se suivent sans conjonction:

ⲁϥⲧⲱⲛϥ ⲁϥⲙⲟϣⲓ (MS. 422)()

«il se leva et marcha»

Ceci a lieu surtout lorsque le verbe est au subjonctif (252).

ϯⲛⲁⲧⲱⲟⲩⲛⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲁϣⲉ ⲛⲏⲓ ⲉϧⲟⲩⲛ ⲛ̀ⲧⲁϩⲉⲙⲥⲓ (OSE. 5)()

«je me lèverai, j'entrerai, je m'assiérai»

2. La conjonction ordinaire des propositions est ⲟⲩⲟϩ (N.E. wꜣḥ):

ⲟⲩⲟϩ ⲡⲉϫⲉ ⲫϯ ϫⲉ ⲙⲁⲣⲉϥϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲟⲩⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲁϥϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲟⲩⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲁϥⲛⲁⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲫϯ ⲉ ⲡⲓⲟⲩⲱⲓⲛⲓ ϫⲉ ⲛⲁⲛⲉϥ (Gen. 1, 3 et 4)(Genesis 1:3–4)

«et Dieu dit: Que la lumière soit faite, et la lumière fut faite, et Dieu vit que la lumière était bonne»

ⲟⲩⲟϩ s'emploie aussi pour relier une proposition principale à une proposition conditionnelle:

ⲉϣⲱⲡ ⲁⲕϣⲁⲛⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲥⲁϫⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲉϥⲉϯϫⲟⲙ ⲛⲁⲕ ⲛ̀ϫⲉ ⲫϯ (Ex. 18, 23)(Exodus 18:23)

«si tu fais cela, Dieu te rendra fort»

3. Souvent les propositions se suivent tantôt sans conjonction, tantôt avec ⲟⲩⲟϩ:

ⲉⲧⲁⲩⲓ̀ ⲇⲉ ⲉϧⲟⲩⲛ ⲁⲩⲛⲁⲩ ⲉⲣⲱⲟⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲓϩⲉⲗⲗⲏⲛⲟⲥ ⲁⲩϣⲑⲟⲣⲧⲉⲣ ⲟⲩⲟϩ ⲁⲩϣⲱⲡⲓ ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲛⲓⲱⲛⲓ (MS. 424)()

«quand ils furent entrés, les païens les virent, ils furent saisis de frayeur et devinrent (immobiles) comme des pierres»

ⲟⲩⲟϩ ⲁϥⲁⲓⲁⲓ ⲁϥϣⲱⲡⲓ ϩⲓ ⲡϣⲁϥⲉ ⲁϥϣⲱⲡⲓ ⲇⲉ ⲛ̀ⲟⲩⲣⲉϥϩⲓⲥⲟⲑⲛⲉϥ (Gen. 21, 20)(Genesis 21:20)

«et il grandit, habita dans le désert et devint tireur de flèches»

4. On se sert de ⲟⲩⲇⲉ (οὐδέ) pour relier deux propositions négatives, ou une proposition positive à une négative.

ⲥⲉⲥⲓϯ ⲁⲛ ⲟⲩⲇⲉ ⲥⲉⲱⲥϧ ⲁⲛ (Mt. 6, 26)(Matthew 6:26)

«ils ne sèment ni ne moissonnent»

ⲙ̀ⲡⲓⲉⲙⲓ ϫⲉ ⲛⲓⲙ ⲡⲉ ⲉⲧⲁϥⲉⲣ ⲡⲁⲓϩⲱⲃ ⲟⲩⲇⲉ ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲙ̀ⲡⲉⲕⲧⲁⲙⲟⲓ ⲟⲩⲇⲉ ⲁⲛⲟⲕ ⲙ̀ⲡⲓⲥⲱⲧⲉⲙ (Gen. 21, 26)(Genesis 21:26)

«je n'ai pas appris qui avait fait cela, ni toi-même tu ne m'as averti, ni moi-même je ne l'ai entendu dire»

5. La proposition formée du 2ème parfait ⲉⲧⲁ- s'unit par elle-même à la suivante et elle se traduit généralement par «lorsque, après que» ou par un participe:

ⲉⲧⲁⲛⲓ̀ ⲉϧⲏⲧ ⲁⲛⲛⲁⲩ ⲉ ⲟⲩⲉⲣⲫⲉⲓ (MS. 422)()

«étant allés vers le Nord nous aperçûmes un temple»

Pour l'union d'une proposition subordonnée à la principale, on emploie différentes conjonctions selon le sens (336–345).

Les propositions formées de (248, 346), du 3ème présent (238) et du 3ème futur (240, 3) sont toujours dépendantes et s'unissent par elles-mêmes à la proposition principale.

Pour l'union des propositions au moyen du subjonctif, voir 252.

Chapter 19

Interrogative clause

Chapitre XIX

Proposition Interrogative

L'interrogation peut être indiquée en copte uniquement par le ton de la voix, par un pronom interrogatif (100–107) ou par un adverbe.

Le verbe est généralement à un temps secondaire (2ème et 3ème prés. et fut., 2ème parfait).

1. Par le ton de la voix

L'interrogation n'est indiquée par aucune particule; elle se reconnaît seulement d'après le contexte:

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲡⲉ ⲡⲟⲩⲣⲟ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲓⲟⲩⲇⲁⲓ (Luc 23, 3)(Luke 23:3)

«tu es le roi des Juifs?»

ⲛⲉ ⲡⲉⲧⲥϣⲉ ⲁⲛ ⲉⲃⲟⲗⲥ (Luc 13, 16)(Luke 13:16)

«ne fallait-il pas la délier?»

ⲉⲕⲛⲁϩⲉⲙⲥⲓ ⲛ̀ⲁⲧϣⲗⲏⲗ (MS. 423)()

«tu resteras sans prier?»

Pour l'interrogation au 2ème présent, voir 237; au 2ème futur, voir 240, 2.

2. Interrogation au moyen d'adverbes

1. ⲑⲱⲛ (S. ⲧⲱⲛ; A.E. ṯnj) «où?» sans mouvement; ⲉⲑⲱⲛ «où?» avec mouvement; ⲉⲃⲟⲗ ⲑⲱⲛ «d'où?».

ⲑⲱⲛ s'emploie au 2ème présent; le sujet vient au second rang sans ⲛ̀ϫⲉ-:

ⲁⲩⲑⲱⲛ ⲛⲏ ⲉⲧⲁⲩϯϩⲁⲡ ⲉⲣⲟ

«où sont ceux qui t'accusaient?»

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲟⲩⲉⲃⲟⲗ ⲑⲱⲛ (Jean 19, 9)(John 19:9)

«d'où es-tu?»

2. ⲁⲛ- (S. ⲉⲛ: A.E. ꞽn-ꞽw) «est-ce que?». Cette particule se distingue de la négation ⲁⲛ en ce qu'elle commence toujours la proposition tandis que ⲁⲛ négatif est toujours au second rang.

ⲁⲛ- interrogatif s'emploie surtout dans la proposition nominale:

ⲁⲛ ⲫⲁⲓ ⲁⲛ ⲡⲉ ⲡⲓⲥⲁϫⲓ ⲉⲧⲁⲛϫⲟϥ ⲛⲁⲕ (Ex. 14, 12)(Exodus 14:12)

«n'est-ce pas ce que nous t'avions dit?»

ⲁⲛ ⲟⲩⲟⲛϣϫⲟⲙ ⲛ̀ⲧⲉ ⲟⲩⲁⲅⲁⲑⲟⲛ ϣⲱⲡⲓ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲛⲁⲍⲁⲣⲉⲑ (Jean 1, 47)(John 1:47)

«peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth?»

ⲁⲛ ⲧⲉⲣⲁϣⲉ ⲛⲉ ⲛⲉⲙ ⲡⲁⲓⲣⲱⲙⲓ (Gen. 24:58)(Genesis 24:58)

«t'en iras-tu avec cet homme?»

3. ⲙⲏ (μή), employé dans une proposition négative, suppose la réponse affirmative, et, dans une proposition affirmative, la réponse négative:

ⲙⲏ ⲧϫⲓϫ ⲙ̀ⲡϭⲟⲓⲥ ⲛⲁⲣⲁϣⲟⲩ ⲁⲛ (Nomb. 11, 23)(Numbers 11:23)

«est-ce que la main du Seigneur ne leur suffira pas?»

ⲙⲏ ϯⲯⲩⲭⲏ ⲟⲩⲟⲧ ⲁⲛ ⲉ ϯϧⲣⲉ (Mt. 6, 25)(Matthew 6:25)

«est-ce que l'âme n'est pas supérieure à la nourriture?»

ⲙⲏ ⲁⲛⲟⲕ ⲡⲟⲩⲣⲓⲧ ⲙ̀ⲡⲁⲥⲟⲛ (Gen. 4, 9)(Genesis 4:9)

«suis-je le gardien de mon frère?»

ⲙⲏ ⲛⲓⲉⲥⲱⲟⲩ ⲛⲉⲙ ⲛⲓⲉϩⲱⲟⲩ ⲁⲩϣⲁⲛϧⲉⲗϧⲱⲗⲟⲩ ⲙⲏ ⲥⲉⲛⲁⲣⲁϣⲟⲩ (Nomb. 11, 22)(Numbers 11:22)

«est-ce que les moutons et les bœufs, si on les égorge, leur suffiront?»

Pour l'interrogation avec condition, voir 345.

3. Double interrogation

Dans la double interrogation la seconde partie est introduite par ϣⲁⲛ (dém. ḫn) «ou bien»:

ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲧⲫⲉ ⲡⲉ ϣⲁⲛ ⲟⲩ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ ⲡⲉ (Mt. 21, 25)(Matthew 21:25)

«vient-il du ciel ou des hommes?»

ⲉⲩϭⲓⲧⲉⲗⲟⲥ ⲛ̀ⲧⲉ ⲛⲓⲙ ⲓⲉ ⲕⲏⲛⲥⲟⲥ ⲛ̀ⲧⲟⲧⲟⲩ ⲛ̀ⲛⲓϣⲏⲣⲓ ϣⲁⲛ ⲛ̀ⲧⲟⲧⲟⲩ ⲛ̀ⲛⲓϣⲉⲙⲙⲱⲟⲩ (Mt. 17, 25)(Matthew 17:25)

«par qui se font-ils payer le tribut ou le cens? Par leurs enfants ou par les étrangers?»

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲡⲉ ⲫⲏ ⲉⲑⲛⲏⲟⲩ ϣⲁⲛ ⲛ̀ⲧⲉⲛϫⲟⲩϣⲧ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲁϫⲱϥ ⲛ̀ⲕⲉⲟⲩⲁⲓ (Mt. 11, 3)(Matthew 11:3)

«es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?»

Lorsque le premier membre est précédé de ⲁⲛ, le second peut l'être aussi:

ⲁⲛ ϥϫⲟⲣ ⲓⲉ ⲁⲛ ⲟⲩϫⲱⲃ ⲡⲉ ⲓⲉ ⲁⲛ ⲟⲩⲕⲟⲩϫⲓ ⲡⲉ ⲓⲉ ⲁⲛ ⲟⲩⲛⲓϣϯ ⲡⲉ (Nomb. 13, 18)(Numbers 13:18)

«est-il fort ou faible? est-il petit ou grand?»

«Ou non, ام لا» se traduit par ϣⲁⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ:

ⲁⲛ ⲡϭⲟⲓⲥ ϣⲟⲡ ⲛ̀ϧⲏⲧⲉⲛ ϣⲁⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ (Ex. 17, 7)(Exodus 17:7)

«le Seigneur est-il parmi vous, ou non?»

ⲥϣⲉ ⲉ ϯϩⲱϯ ⲙ̀ⲡⲟⲩⲣⲟ ϣⲁⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ (Mt. 22, 17)(Matthew 22:17)

«faut-il payer le tribut au roi, ou non?»

4. Interrogation indirecte

L'interrogation indirecte est indiquée par ϫⲉ- (N.E. (r-) ḏd); pour le reste elle ressemble à l'interrogation directe:

ⲭⲁϥ ⲛ̀ⲧⲉⲛⲛⲁⲩ ϫⲉ ϥⲛⲏⲟⲩ ⲛ̀ϫⲉ ⲏⲗⲓⲁⲥ ⲛⲧⲉϥⲛⲁϩⲙⲉϥ (Mt. 27, 49)(Matthew 27:49)

«laisse-le, voyons si Elie viendra le sauver»

ϣⲉⲛ ⲛⲏ ⲉⲧⲁⲩⲥⲱⲧⲉⲙ ϫⲉ ⲟⲩ ⲡⲉⲧⲁⲓϫⲟϥ ⲛⲱⲟⲩ (Jean 18, 21)(John 18:21)

«interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit»

ⲉⲡϫⲓⲛⲧⲁϭⲟⲛⲧⲟⲩ ϫⲉ ⲁⲛ ⲥⲉⲛⲁⲙⲟϣⲓ ⲛ̀ⲥⲁ ⲡⲁⲛⲟⲙⲟⲥ ϣⲁⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ(Ex. 16, 4)(Exodus 16:4)

«pour éprouver s'ils observeront ma loi ou non»

On emploie l'interrogation indirecte après le verbe ⲥⲱⲟⲩⲛ «savoir», lors même que celui-ci a déjà un complément direct:

ⲛⲁⲩⲥⲱⲟⲩⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲁⲛ ⲡⲉ ϫⲉ ⲟⲩ ⲡⲉ (Ex. 16, 15)(Exodus 16:15)

«ils ne savaient pas ce que c'était»

ⲙ̀ⲡⲉⲕⲥⲟⲩⲱⲛⲧ ϫⲉ ⲁⲛⲟⲕ ⲛⲓⲙ (Kef. 416)()

«tu ne sais pas qui je suis?»

Chapter 20

Relative Clause

Chapitre XX

Proposition Relative

La proposition relative est celle qui commence par un pronom relatif, que ce pronom soit sujet ou complément. Elle est très fréquente en copte. Elle peut être exprimée:

  1. Au moyen des temps formés de ⲉ- ⲉⲣⲉ-.
  2. Au moyen du relatif ⲉⲧ- ⲉⲧⲉ-.

ⲉ- ⲉⲣⲉ- s'emploient avec un antécédent indéterminé, c.-à-d. qui n'a point d'article ou qui a l'article indéfini.

ⲉⲧ- ⲉⲧⲉ- s'emploient avec un antécédent déterminé par l'article défini ou ses dérivés.

L'antécédent est un substantif ou un pronom démonstratif.

L'emploi de ces mots peut être résumé dans le schéma suivant:

Ant. déterminé Ant. indéterminé
Devant l'infinitif et le qualitatif: ⲉⲧ- ⲉⲧ⸗ ⲉⲣⲉ- ⲉ⸗
Devant un nom, etc.: ⲉⲧⲉ- ⲉⲣⲉ- ⲉ-

ⲉ- s'emploie avec la copule -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ, quelquefois avec ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ, jamais avec le verbe.

ⲉⲣⲉ- s'emploie aussi avec ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ou avec le verbe, mais jamais avec -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ.

La proposition relative peut être verbale ou nominale:

Verbale:

ⲫⲏ ⲉ-ⲧⲉⲛⲥⲱⲟⲩⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲧⲉⲛⲥⲁϫⲓ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Jean 3, 11)(John 3:11)

«ce que nous savons, nous le disons»

Nominale:

ⲡⲉⲛⲓⲱⲧ ⲉⲧ-ϧⲉⲛ ⲛⲓⲫⲏⲟⲩⲓ

«notre Père qui êtes aux cieux»

La syntaxe de ces deux propositions est la même. Nous allons en donner des exemples pour les principaux temps.

1. Indicatif présent

Lorsque l'antécédent est indéterminé, on emploie ⲉⲣⲉ- ⲉ⸗ c.-à-d. le 3ème présent (238), ⲉ- dans la prop. nominale.

Lorsque l'antécédent est déterminé, on emploie ⲉⲧ- ⲉⲧⲉ-, qui donne:

Avec les suffixes:

Sing. Pl.
1. ⲉϯ 1. ⲉⲧⲉⲛ
2 m. ⲉⲧⲉⲕ 2. ⲉⲧⲉⲧⲉⲛ
f. ⲉⲧⲉ
3 m. ⲉⲧⲉϥ 3. ⲉⲧⲟⲩ
f. ⲉⲧⲉⲥ

Dans la proposition nominale: ⲉⲧ- ⲉⲧⲉ-.

Antécédent déterminé:

ⲛⲁⲓⲙⲏⲓⲛⲓ ⲉⲧⲉⲕ-ⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ (Jean 3, 2)(John 3:2)

«ces prodiges que tu accomplis»

ⲫⲙⲁ ⲉϯϣⲟⲡ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Jean 14, 3)(John 14:3)

«le lieu où je suis»

ⲡⲓϣⲗⲟⲗ ⲉⲧⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲡⲉ ⲡⲉϥⲛⲟⲩϯ (Pr. 23, 12)(Proverbs 23:12)

«le peuple qui a le Seigneur pour Dieu»

ⲫⲏ ⲉⲧ-ϩⲉⲙⲥⲓ ϩⲓ ⲡⲑⲣⲟⲛⲟⲥ (Ex. 11, 5)(Exodus 11:5)

«celui qui est assis sur le trône»

Antécédent indéterminé:

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲉϥⲛⲏⲟⲩ ⲉⲡⲉⲥⲏⲧ (Luc 10, 30)(Luke 10:30)

«un homme qui descend»

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲉⲣⲉ ⲧⲉϥϫⲓϫ ϣⲟⲩⲱⲟⲩ (Mc. 3, 1)(Mark 3:1)

«un homme qui a la main desséchée»

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲉ ⲡⲉϥⲣⲁⲛ ⲡⲉ ⲓⲱⲥⲏⲫ (Luc 1, 27)(Luke 1:27)

«un homme qui s'appelle Joseph»

Lorsque la copule ⲡⲉ se trouve immédiatement devant ⲉⲧ-, les deux se contractent souvent en un seul (-ⲡⲉ ⲉⲧ- > ⲡⲉⲧ-):

ⲡϭⲟⲓⲥ ⲡⲉⲧϯ ⲛ̀ⲟⲩⲥⲟⲫⲓⲁ (Pr. 2, 6)(Proverbs 2:6)

«c'est le Seigneur qui donne la sagesse»

ⲛⲓⲙ ⲡⲉⲧⲁϥⲫⲉϧ ⲧⲉⲕϣⲑⲏⲛ (MS. 49)()

«qui a déchiré ta tunique?»

ⲕⲉⲟⲩⲁⲓ ⲡⲉⲧⲥⲓϯ ⲟⲩⲟϩ ⲕⲉⲟⲩⲁⲓ ⲡⲉⲧⲱⲥϧ (Jean 4, 37)(John 4:37)

«autre est celui qui sème, autre celui qui moissonne»

2. Futur

Le futur se forme de la même manière que le présent, il suffit d'ajouter ⲛⲁ- ou ⲉ- devant l'infinitif:

Antécédent déterminé:

ⲡⲓⲉⲑⲛⲟⲥ ⲉⲧⲟⲩⲛⲁⲉⲣⲃⲱⲕ ⲛⲁϥ (Gen. 15, 14)(Genesis 15:14)

«la nation qu'ils serviront»

ⲫⲏ ⲉⲧⲉ ⲡϭⲟⲓⲥ ⲛⲁⲧⲏⲓϥ ⲛⲱⲧⲉⲛ (Ex. 12, 25)(Exodus 12:25)

«celui que le Seigneur vous donnera»

ⲡⲁⲓⲣⲏϯ ⲡⲉ ⲉⲧⲉⲕⲉ̀ⲁⲓϥ (Ex. 22, 30)(Exodus 22:30)

«c'est ainsi que tu agiras»

ⲛⲏ ⲉⲧⲉϥⲉ̀ⲟⲩⲱⲙ ⲉⲃⲟⲗ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ (Deut. 28, 55)(Deuteronomy 28:55)

«les choses dont il mangera»

Antécédent indéterminé:

ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲙⲏϣ ⲉⲩⲛⲁϫⲟⲥ (Mt. 7, 22)(Matthew 7:22)

«il y en a beaucoup qui diront»

ⲙ̀ⲙⲟⲛ ϩⲗⲓ ϩⲓϫⲉⲛ ⲡⲓⲕⲁϩⲓ ⲉϥⲛⲁⲓ̀ ϩⲁⲣⲟⲛ (Gen. 19, 31)(Genesis 19:31)

«il n'est personne sur la terre qui viendra à nous»

3. Parfait

Quand l'antécédent est déterminé, on emploie ⲉⲧ- devant le 1er parfait (244); quand il est indéterminé, on emploie ⲉ- devant le même temps. La 2ème p. pl. déterminée est ⲉⲧⲁⲣⲉⲧⲉⲛ.

Antécédent déterminé:

ϧⲉⲛ ⲡⲓⲥⲏⲟⲩ ⲉⲧⲁ ⲡⲟⲩⲣⲟ ⲑⲉⲟⲇⲱⲥⲓⲟⲥ ⲟⲩⲱⲣⲡ ⲛ̀ⲥⲱⲓ (Z. 28)()

«au temps où le roi Théodose m'envoya chercher»

ⲡⲁⲉⲥⲱⲟⲩ ⲉⲧⲁϥⲧⲁⲕⲟ (Luc 15, 6)(Luke 15:6)

«mon mouton qui était perdu»

ⲁϥⲓ̀ ⲉ ⲡⲓⲙⲁ ⲉⲧⲁ ⲫⲛⲟⲩϯ ϫⲟⲥ ⲛⲁϥ (Gen. 22, 3)(Genesis 22:3)

«il vint à l'endroit dont Dieu lui avait parlé»

Antécédent indéterminé:

ⲙ̀ⲫⲣⲏϯ ⲛ̀ⲟⲩⲥⲕⲉⲩⲟⲥ ⲉⲁϥⲧⲁⲕⲟ (Ps. 30, 13)(Psalms 30:13)

«comme un vase qui a été brisé»

ⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ⲛⲉⲃⲓⲟϩⲓ ⲉ ⲁϥϭⲟ ⲛ̀ⲟⲩⲓⲁϩⲁⲗⲟⲗⲓ (Mt. 21, 33)(Matthew 21:33)

«il y avait un homme, maître d'un champ, qui avait planté une vigne»

4. Imparfait ⲛⲁⲣⲉ- , présent d'habitude ϣⲁⲣⲉ-

On emploie ⲉ- devant l'auxiliaire (ⲛⲁⲣⲉ-, ϣⲁⲣⲉ-) quel que soit l'antécédent; ⲉⲧⲉ- ne s'emploie que lorsqu'il fait partie d'un relatif démonstratif (97, 99).

ⲡⲓⲙⲁ ⲉⲛⲁⲣⲉ ⲓⲱⲁⲛⲛⲏⲥ ϯⲱⲙⲥ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Jean 1, 28)(John 1:28)

«le lieu où Jean baptisait»

ⲛⲓⲙⲏⲓⲛⲓ ⲉⲛⲁϥⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ (Jean 2, 23)(John 2:23)

«les prodiges qu'il faisait»

ⲛⲓⲣⲱⲙⲓ ⲉⲛⲁⲩ ϩⲓⲣⲉⲛ ⲫⲣⲟ ⲙ̀ⲡⲓⲏⲓ (Gen. 19, 11)(Genesis 19:11)

«les hommes qui étaient à la porte de la maison»

5. Proposition relative négative

a) Avec ⲛ̀ … ⲁⲛ (N.E. bn … ꞽn)

On emploie ⲉⲧⲉ ⲛ̀ … ⲁⲛ quand l'antécédent est déterminé, ⲉ ⲛ̀ … ⲁⲛ quand il est indéterminé.

Il arrive souvent que se confond avec la voyelle de ⲛ̀ et ne s'écrit pas; d'autres fois c'est ⲛ̀ qui disparaît.

Antécédent déterminé:

ⲡⲓⲫⲁϣ ⲉⲧⲉ ⲛ̀ⲥⲉⲥⲱⲟⲩⲛ ⲙ̀ⲙⲟϥ ⲁⲛ (Ps. 34, 5)(Psalms 34:5)

«le filet qu'ils ne connaissent pas»

Antécédent indéterminé:

ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲛ̀ϥϫⲉ ϩⲗⲓ ⲛ̀ⲥⲁϫⲓ ⲁⲛ ⲉϥⲉⲛϩⲟⲧ(Pr. 2, 12)(Proverbs 2:12)

«un homme qui ne dit rien de sûr»

b) Avec les auxiliaires négatifs

On emploie ⲉⲧⲉ- quand l'antécédent est déterminé, ⲉ- quand il est indéterminé; comme précédemment, est souvent omis dans l'écriture:

ⲉⲧⲉ ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, ⲉⲧⲉ ⲙ̀ⲡⲉ, ⲉⲧⲉ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ, ⲉⲧⲉ ⲛ̀ⲛⲉ;

ⲉⲙⲡⲁⲣⲉ ou ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ, ⲉⲙⲡⲉ ou ⲙ̀ⲡⲉ, ⲉⲙⲡⲁⲧⲉ ou ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ.

Antécédent déterminé:

ⲡⲓⲙⲁ ⲉⲧⲉ ⲙ̀ⲡⲁⲣⲉ ⲣⲉϥϭⲓⲟⲩⲓ ϧⲱⲛⲧ ⲉⲣⲟϥ (Luc 12, 33)(Luke 12:33)

«le lieu où n'approchent pas les voleurs»

ⲫⲏ ⲉⲧⲉ ⲛ̀ⲛⲟⲩϣⲟⲡϥ (Gen. 32, 12)(Genesis 32:12)

«celui qu'ils ne recevront pas»

Antécédent indéterminé:

ⲛⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲏⲓ ⲅⲁⲣ ⲡⲉ ⲙ̀ⲡⲉ ⲟⲩⲟⲛ ⲙⲟⲩ ⲛ̀ϧⲏⲧϥ (Ex. 12, 30)(Exodus 12:30)

«il n'y avait pas de maison dans laquelle quelqu'un ne fût mort»

ⲟⲩⲡⲁⲣⲑⲉⲛⲟⲥ ⲙ̀ⲡⲉ ϩⲗⲓ ⲥⲟⲩⲱⲛⲥ (Gen. 24, 16)(Genesis 24:16)

«une fille que personne ne connaît»

Chapter 21

Conditional Clause

Chapitre XXI

Proposition Conditionnelle

La proposition conditionnelle précède généralement la proposition principale dont elle dépend.

La condition peut être exprimée sans conjonction ou au moyen des conjonctions ϣⲁⲛ, ⲉϣⲱⲡ, ⲓⲥϫⲉ.

1. Sans conjonction

Le 3ème présent et le 3ème futur peuvent parfois exprimer par eux-mêmes la condition:

ⲛ̀ⲑⲟⲕ ⲇⲉ ⲉⲕⲛⲁⲧⲱⲃϩ ⲙⲁϣⲉ ⲛⲁⲕ ⲉϧⲟⲩⲛ ⲉⲡⲉⲕⲧⲁⲙⲓⲟⲛ (Mt. 6, 6)(Matthew 6:6)

«mais toi, si tu veux prier, entre dans ta chambre»

Le plus souvent cependant, dans ces sortes de propositions, la condition est exprimée par ⲉϣⲱⲡ (391).

Une proposition conditionnelle très fréquente est celle qui est formée de ⲉ- et de l'imparfait ⲛⲁⲣⲉ- (248) ou de l'auxiliaire ⲛⲉ- avec ⲟⲩⲟⲛ ⲙ̀ⲙⲟⲛ (302), avec -ⲡⲉ, -ⲧⲉ, -ⲛⲉ (363).

Elle énonce une condition qui n'est pas censée pouvoir se réaliser; c'est plutôt un souhait.

Dans la proposition principale qui vient au second rang, on emploie généralement l'imparfait du futur (243):

ⲉⲛⲁⲕⲭⲏ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲙⲁ ⲛⲁⲣⲉ ⲡⲁⲥⲟⲛ ⲛⲁⲙⲟⲩ ⲁⲛ ⲡⲉ (Jean 11, 32)(John 11:32)

«si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort»

ⲉⲛⲁⲣⲉ ⲡⲓⲛⲉⲃⲏⲓ ⲉⲙⲓ ⲛⲁϥⲛⲁⲣⲱⲓⲥ ⲡⲉ (Mt. 24, 43)(Matthew 24:43)

«si le maître de la maison savait, il veillerait»

ⲉⲛⲉ ⲟⲩⲟⲛϣϫⲟⲙ (Mt. 24, 24)(Matthew 24:24)

«s'il était possible»

ⲉⲛⲉ ⲫϯ ⲡⲉⲧⲉⲛⲓⲱⲧ ⲡⲉ ⲛⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲛⲁⲙⲉⲛⲣⲓⲧ ⲡⲉ (Jean 8, 42)(John 8:42)

«si Dieu était votre père, vous m'aimeriez»

ⲉⲛⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ ⲛⲁⲓⲛⲁϫⲟⲥ ⲛⲱⲧⲉⲛ ⲁⲛ (Jean 14, 2)(John 14:2)

«sinon, je ne vous l'aurais pas dit»

2. Avec ϣⲁⲛ- (dém. ḫn)

ϣⲁⲛ- s'emploie avec l'auxiliaire du 2ème présent ⲁⲣⲉ- pour exprimer une condition à venir; il précède la proposition principale.

ⲁⲕϣⲁⲛϫⲟⲥ ⲛ̀ϩⲗⲓ ⲛ̀ⲣⲱⲙⲓ ⲕⲭⲏ ⲥⲁⲃⲟⲗ (Kef. 411)()

«si tu le dis à quelqu'un, tu es excommunié»

ⲁⲣⲉⲧⲉⲛϣⲁⲛϯϩⲟ ⲉⲣⲟⲓ ⲁⲛⲟⲕ ⲇⲉ ⲛ̀ⲛⲁⲥⲱⲧⲉⲙ ⲉⲣⲱⲧⲉⲛ (Pr. 1, 28)(Proverbs 1:28)

«si vous me priez, je ne vous écouterai pas»

ⲁⲣⲉ ϣⲁⲛ ⲟⲩⲁⲓ ⲙⲟⲩⲣ ⲛ̀ⲟⲩⲭⲣⲱⲙ ϧⲉⲛ ⲕⲉⲛϥ ⲙⲏ ϥⲛⲁⲣⲱⲕϩ ⲁⲛ ⲛ̀ⲛⲓϩⲃⲱⲥ (Pr. 6, 27)(Proverbs 6:27)

«si quelqu'un attache du feu à sa poitrine, est-ce qu'il ne brûlera pas ses habits?»

Dans la proposition négative ϣⲁⲛ- est remplacé par ϣⲧⲉⲙ-:

ϯⲛⲁⲟⲩⲟⲣⲡⲕ ⲁⲛ ⲁⲕϣⲧⲉⲙ ⲥⲙⲟⲩ ⲉⲣⲟⲓ (Gen. 32, 26)(Genesis 32:26)

«je ne te renverrai pas, si tu ne me bénis»

ⲁⲣⲉϣⲧⲉⲙ ⲫϯ ϣⲱⲡⲓ ⲛⲉⲙⲁϥ (Jean 3, 2)(John 3:2)

«si Dieu n'est pas avec lui»

3. Avec ⲉϣⲱⲡ (Ég.* ꞽw.s ḫpr)

ⲉϣⲱⲡ employé seul exprime une condition, un cas qui peut arriver, une éventualité.

Il entre dans la proposition nominale:

ⲉϣⲱⲡ ⲉⲃⲟⲗ ϧⲉⲛ ⲛⲓⲉⲥⲱⲟⲩ ⲡⲉ ⲡⲉⲕⲇⲱⲣⲟⲛ (Lév. 1, 10)(Leviticus 1:10)

«si ton offrande est un mouton»

Il s'emploie surtout avec le 3ème présent, le 3ème futur, le subjonctif:

ⲉϣⲱⲡ ⲉⲩⲥⲃⲱⲕ ⲛ̀ϫⲉ ⲛⲏ ⲉⲧϧⲉⲛ ⲡⲏⲓ (Ex. 12, 4)(Exodus 12:4)

«si ceux qui sont dans la maison ne suffisent pas»

ⲉϣⲱⲡ ⲉⲕⲛⲁⲓ̀ⲛⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲇⲱⲣⲟⲛ ⲉϧⲟⲩⲛ (Lév. 2, 4)(Leviticus 2:4)

«si tu présentes une offrande»

ⲉϣⲱⲡ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲓⲁⲣⲭⲱⲛ ⲉⲣⲛⲟⲃⲓ (Lév. 4, 22)(Leviticus 4:22)

«si le prince vient à pécher»

4. Avec ⲉϣⲱⲡ et ϣⲁⲛ

Le plus souvent les deux conjonctions sont employées ensemble:

ⲉϣⲱⲡ ⲁⲕϣⲁⲛⲓⲣⲓ ⲙ̀ⲡⲁⲓⲥⲁϫⲓ (Ex. 12, 23)(Exodus 12:23)

«si tu fais cela»

ⲉϣⲱⲡ ⲁⲩϣⲁⲛϯϩⲟ ⲉⲣⲟⲕ (Pr. 1, 11)(Proverbs 1:11)

«si on te prie»

5. Avec ⲓⲥϫⲉ (Ég.* ꞽw.s r ḏd)

ⲓⲥϫⲉ, dans la proposition verbale, exprime une condition réelle représentée comme déjà accomplie. On pourrait le traduire par «puisque»:

ⲓⲥϫⲉ ⲁⲣⲉⲧⲉⲛⲕⲱϯ ⲛ̀ⲥⲱⲓ ⲭⲁ ⲛⲁⲓ ⲉⲃⲟⲗ ⲙⲁⲣⲟⲩϣⲉ ⲛⲱⲟⲩ (Jean 18, 8)(John 8:8)

«si (puisque) c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci»

Dans la proposition nominale, il exprime une simple condition:

ⲓⲥϫⲉ ⲟⲩⲧⲉⲃⲛⲏ ⲡⲉ ⲓⲉ ⲟⲩⲣⲱⲙⲓ ⲡⲉ (Ex. 19, 13)(Exodus 19:13)

«si c'est une bête ou un homme»

Répété, ⲓⲥϫⲉ sépare les deux membres d'un dilemme:

ⲓⲥϫⲉ ⲕⲁⲕⲱⲥ ⲁⲓⲥⲁϫⲓ

«si j'ai mal parlé», donne la preuve du mal;

ⲓⲥϫⲉ ⲇⲉ ⲕⲁⲗⲱⲥ (Jean 18, 23)(John 18:23)

«mais si j'ai bien parlé», pourquoi me frappes-tu?

«Si non» se traduit par ⲓⲥϫⲉ ⲙ̀ⲙⲟⲛ, quelquefois par ⲉϣⲱⲡ ⲙ̀ⲙⲟⲛ, rarement par ⲙ̀ⲙⲟⲛ seul.

Chapter 22

Temporal Clause

Chapitre XXII

Proposition Temporelle

La proposition temporelle est une proposition dépendante qui exprime une circonstance ou une action ayant lieu en même temps que celle de la proposition principale. Elle correspond aux propositions françaises commençant par «lorsque, tandis que, comme».

Elle peut précéder ou suivre la proposition principale dont elle dépend. Elle se construit sans ou avec conjonction.

1. Sans conjonction

Le 3ème présent et le 3ème futur forment par eux-mêmes des propositions temporelles:

ⲉϥⲟⲓ ⲛ̀ⲟⲩⲕⲟⲩϫⲓ ⲛⲁϥⲁⲙⲟⲛⲓ ⲛ̀ⲛⲓⲉⲥⲱⲟⲩ ⲛ̀ⲧⲉ ⲡⲉϥⲓⲱⲧ (Kef. 334)()

«lorsqu'il était petit, il gardait les moutons de son père»

ⲛⲁⲓ ⲉϥϫⲱ ⲙ̀ⲙⲱⲟⲩ ϩⲁⲛⲙⲏϣ ⲁⲩⲛⲁϩϯ ⲉⲣⲟϥ (Jean 8, 30)(John 8:30)

«tandis qu'il disait ces choses, beaucoup crurent en lui»

ⲁⲥϣⲱⲡⲓ ⲉⲩⲭⲏ ϧⲉⲛ ⲧⲕⲟⲓ ⲁϥⲧⲱⲛϥ (Gen. 4, 8)(Genesis 4:8)

«il arriva, comme ils étaient à la campagne, qu'il se leva»

Pourquoi n'es-tu pas venu célébrer notre meurtre

ⲉⲩⲛⲁϣⲁⲧⲉⲛ ⲙ̀ⲡⲉⲕⲛⲟⲩϯ (MS. 424)()

«lorsqu'on allait nous immoler à ton dieu?»

ⲉⲣⲉ ⲫⲣⲏ ⲇⲉ ⲛⲁϩⲱⲧⲡ ⲟⲩⲧⲱⲙⲧ ⲁϥⲓ̀ ⲉϫⲉⲛ ⲁⲃⲣⲁⲙ (Ge. 15, 12)(Genesis 15:12)

«comme le soleil allait se coucher, Abraham fut saisi d'étonnement»

Le 2ème parfait forme généralement une proposition temporelle (245, 3).

La proposition conditionnelle formée de ϣⲁⲛ- (dém. ḫn) exprime souvent une condition de temps:

ⲧⲉⲛⲛⲁϣⲉ ⲛⲁⲛ ϣⲁ ⲙ̀ⲛⲁⲓ ⲟⲩⲟϩ ⲁⲛϣⲁⲛⲟⲩⲱϣⲧ ⲧⲉⲛⲛⲁⲧⲁⲥⲑⲟ ϩⲁⲣⲱⲧⲉⲛ (Gen. 22, 5)(Genesis 22:5)

«nous irons là-bas, et, lorsque nous aurons adoré, nous reviendrons vers vous»

2. Avec ⲓⲥϫⲉⲛ-

La préposition ⲓⲥϫⲉⲛ- «depuis» s'emploie avec le 3ème présent et le 2ème parfait pour traduire la locution conjonctive «depuis que».

ⲓⲥϫⲉⲛ ⲉⲓ ϧⲉⲛ ⲧⲟϯ (Ps. 21, 11)(Psalms 21:11)

«depuis que j'étais dans le sein (de ma mère)»

ⲓⲥϫⲉⲛ ⲉⲧⲁⲓⲛⲁⲩ (MS. 399)()

«depuis que j'ai vu»

ⲓⲥϫⲉⲛ- s'emploie aussi avec ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ- pour signifier «avant que» dans le passé:

ⲓⲥϫⲉⲛ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲟⲩⲉⲣⲃⲟⲕⲓ ⲙ̀ⲙⲟϥ (Luc 2, 21)(Luke 2:21)

«avant qu'il ne fût conçu»

Dans le même sens on emploie ϧⲁⲧϩⲏ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉ:

ϧⲁⲧϩⲏ ⲙ̀ⲡⲁⲧⲉϥϭⲓⲥϩⲓⲙⲓ (Z. 61)()

«avant de se marier»

3. Avec des conjonctions grecques

Les principales conjonctions grecques de temps employées en copte sont:

1. ϩⲱⲥ (ὡς) «tandis que, tant que», ϩⲟⲥⲟⲛ, ⲉⲫⲟⲥⲟⲛ (ὅσον, ἐφ'ὅσον) «comme, tant que».

Ces conjonctions s'emploient surtout avec le 3ème présent:

ϩⲱⲥ ⲉⲕⲭⲏ ⲛⲉⲙⲁϥ (Mt. 5, 25)(Matthew 5:25)

«tant que tu es avec lui»

ϩⲟⲥⲟⲛ ⲉⲩⲭⲏ ϧⲉⲛ ⲡⲓⲉⲣⲫⲉⲓ (AM. 15)()

«comme ils étaient dans le temple»

ϩⲟⲥⲟⲛ ⲉⲣⲉ ⲡⲓⲣⲉϥⲙⲱⲟⲩⲧ ⲟϩⲓ ⲉⲣⲁⲧϥ ϩⲓⲣⲉⲛ ⲫⲣⲟ ⲙ̀ⲡⲓⲙ̀ϩⲁⲩ ⲁⲥϣⲱⲡⲓ ⲛ̀ϫⲉ ⲟⲩⲥⲙⲏ (HM. 227)()

«comme le mort se tenait debout à la porte du tombeau, une voix se fit entendre»

2. ϩⲟⲧⲉ, ϩⲟⲧⲁⲛ (ὅτε, ὅταν) «quand, lorsque».

ϩⲟⲧⲉ s'emploie surtout avec un temps second (3ème prés., 3ème fut., 2ème parfait):

ϩⲟⲧⲉ ⲉϥϯϩⲟ ⲉⲣⲟⲛ ⲙ̀ⲡⲉⲛⲥⲱⲧⲉⲙ ⲉⲣⲟϥ (Gen. 42, 21)(Genesis 42:21)

«lorsqu'il nous prie, nous ne l'écoutons pas»

ⲫⲁⲓ ⲡⲉ ⲡⲓϫⲱⲙ ⲛ̀ⲑⲁⲙⲓⲟ ⲛ̀ⲧⲫⲉ ⲛⲉⲙ ⲡⲕⲁϩⲓ ϩⲟⲧⲉ ⲉⲧⲁϥϣⲱⲡⲓ (Gen. 2, 4)(Genesis 2:4)

«voici le livre de la création du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent (créés)»

Au lieu de ϩⲟⲧⲉ on trouve rarement ⲉⲛⲟⲓⲥ (ἐν οἷς):

ⲉⲛⲟⲓⲥ ⲉⲧⲁⲩⲑⲱⲟⲩϯ ⲁϥⲉⲣϩⲏⲧⲥ ⲛ̀ϫⲟⲥ (Luc 21, 1)(Luke 21:1)

«quand ils se furent réunis, il commença à dire»

ϩⲟⲧⲁⲛ est généralement suivi du conditionnel.

ⲛⲓⲙ ⲉⲧⲛⲁϣⲱⲛϧ ϩⲟⲧⲁⲛ ⲁⲣⲉϣⲁⲛ ⲫⲛⲟⲩϯ ϯ ⲛ̀ⲛⲁⲓ (Nomb. 24, 23)(Numbers 24:23)

«qui pourra vivre, lorsque Dieu aura donné ces choses?»

ϩⲟⲧⲁⲛ ⲁⲓϣⲁⲛϩⲓⲟⲩⲓ ⲛ̀ϩⲁⲛⲉⲑⲛⲟⲥ ⲉⲃⲟⲗ (Ex. 23, 18)(Exodus 23:18)

«lorsque je chasserai les étrangers»

On trouve aussi ϩⲱⲥⲧⲉ, ϩⲟⲥⲧⲉ (ὡς δε) dans le sens de «comme, lorsque», avec le 2ème parfait:

ϩⲱⲥⲧⲉ ⲉⲧⲁϥϧⲱⲛⲧ ⲉ ϯⲡⲩⲗⲏ (Luc 7, 12)(Luke 7:12)

«comme il se fut approché de la porte»

ϩⲟⲥⲧⲉ ⲉⲧⲁϥϫⲉⲙ ϯⲡⲓ ⲙ̀ⲡⲓⲙⲱⲟⲩ (Jean 2, 9)(John 2:9)

«lorsqu'il eut goûté l'eau»

Pour l'expression de la proposition temporelle au moyen de l'infinitif et de ⲙⲉⲛⲉⲛⲥⲁ-, voir 265; au moyen du substantif verbal et de ϧⲉⲛ-, voir 274, 275.